Qu’est-ce que le musc blanc ?
Le jeu olfactif Master Parfums permet, comme son nom l’indique, de se plonger dans l’univers confidentiel du monde de la parfumerie. À travers de nombreuses questions, Anne-laure Hennequin, la créatrice, nous invite à en savoir plus sur les ingrédients des parfums, mais aussi sur leur histoire.
Et justement, le musc blanc est un ingrédient très apprécié des compositeurs de parfum, qui conçoivent les fragrances en associant plusieurs senteurs.
Le musc blanc dans le jeu Master Parfums
C’est sur une carte de la catégorie “La palette olfactive” de ce jeu sur le parfum qu’une question sur le musc blanc apparait. Elle est la suivante “Qu’appelle-t-on le musc blanc ?”
Voici les trois alternatives proposées :
- Une sécrétion sexuelle du daim musqué,
- Une matière parfumée de synthèse,
- La résine du muscrier d’Asie.
Pensez-vous avoir la bonne réponse ? Lisez cet article pour le découvrir !
Le musc blanc : une matière de synthèse pour remplacer l’utilisation de matière animale
Le musc animal est extrait du daim musqué mâle d’Himalaya (aussi appelé chevrotain porte-musc). C’est une sécrétion sexuelle qu’il produit pendant la période de rut, qui se trouve dans une poche située sous le ventre de l’animal.
L’utilisation de cette matière animale remonte à l’antiquité, puisque les Chinois tuaient déjà les daims musqués pour récolter cette matière. Celle-ci était prisée pour ses propriétés médicinales et pour ses prétendues vertus aphrodisiaques qui sont certainement à l’origine de son utilisation dans les parfums. En effet l’homme a de tout temps voulu dominer le désir à l’image du règne animal.
L’odeur du musc
L’odeur naturelle du musc est très puissante et persistante. Aujourd’hui, son odeur est considérée comme animale, voire fécale mais au 19ème siècle on la décrivait comme l’odeur de la peau dégagée pendant l’amour.
La maison Kiehl’s avait d’ailleurs créé dans les années 1920 une huile à base de Musc, qui fut même re-nommée Love Oil dans les années 1950.
Le rôle du musc dans les parfums
En plus de son odeur puissante, le musc a un effet fixateur dans les parfums. Dans l’histoire de la parfumerie, il va et vient au gré des tendances. Il fut tantôt accusé par la médecine, tantôt conjuré par l’église, ou encore vénéré par le peuple arabe ou les muscadins.
1979 : l’arrêt de la chasse au daim musqué
C’est seulement en 1979 que l’arrêt de la chasse au daim musqué sauvage a été décrété. On a bien essayé de les élever, mais en captivité ils ne produisent pas de musc.
Il s’agit aujourd’hui d’une espèce protégée car elle est en voie de disparition.
La création du musc de synthèse : le musc blanc
A partir de la fin du 19ème siècle, les scientifiques ont commencé à chercher un substitut de synthèse au musc animal, car il était alors très rare et très cher.
En 1888 un chimiste Allemand, du nom d’Albert Baur, réussit à créer le premier musc artificiel. C’est ensuite en 1906 qu’un autre chimiste Allemand a réussi à isoler le composant qui confère au musc son parfum et sa sensualité. Il s’agit de la muscone, présente à 20% dans le musc.
Ces découvertes ont donné lieu à la recherche d’autres muscs de synthèse. Dans les années 20, les chimistes commencent à chercher d’autres composés musqués dans la nature.Ils isolent l’exaltolide et l’ambrettolide, dans la graine d’ambrette ou mauve musquée, et dans l’angélique.
Les scientifiques réussissent alors à les synthétiser, c’est-à-dire à les recréer par la chimie, et créent des molécules où la note musquée s’enveloppe d’une caresse poudrée de violette et de mûre, parfois lactée.
Le musc de synthèse à partir des années 50
Des muscs de synthèse propres et douillets viennent améliorer la senteur des lessives et des adoucissants,tout en s’accrochant bien aux fibres des tissus. L’un des plus connus est la fameuse Galaxolide d’IFF , un musc fleuri et framboisé, propre et cotonneux. La sensualité charnelle du musc animal avait été retrouvée mais sans le côté sale.
On leur donna le nom de muscs “blancs” du fait qu’ils rappelaient la blancheur et la pureté du linge propre. Depuis, de nombreux autres muscs de synthèse sont venus enrichir la palette du parfumeur : tantôt métalliques, fruités, ou encore poudrés…
En 1978, L’Artisan Parfumeur a mis en avant le côté “fruits rouges” de ces muscs dans son intemporel Mûre et Musc. En 1981, c’est au tour de The Body Shop de sortir son White Musk aux notes florales et veloutées de pêche, qui devient le symbole olfactif des adolescentes des années 80.
Le musc blanc à partir des années 90
À la fin des années 90, c’est le côté poudré et velouté des muscs blancs qui est mis en avant, comme par exemple dans les parfums Flower by Kenzo d’Alberto Morillas, Cashmere Mist de Nicholas Calderone pour Donna Karan.
Et on ne peut omettre le sublime For Her de Narciso Rodriguez, où la sensualité du musc résonne à l’unisson avec celle de l’osmanthus et du patchouli. Un concentré charnel d’une élégance exceptionnelle composé par Christine Nagel et Francis Kurkdjian.
Excellents fixateurs, les muscs blancs ont aussi permis de donner un nouvel élan aux Colognes, dont la fraîcheur tonique peut désormais bénéficier d’une incroyable tenue. Le chef de file de cette nouvelle génération d’eaux de Cologne est Cologne d’Alberto Morillas pour Thierry Mugler lancée en 2001.
Aujourd’hui, on retrouve les musc blanc dans de nombreux parfums car ils leur apportent rondeur, sensualité, et tenue.
Ce sont eux que Sylvaine Delacourte a choisi pour sa première collection de matières iconiques de la parfumerie. Elle y interprète cinq personnalités différentes de ceux qu’elle appelle des “pashminas olfactifs”.
Si vous voulez en savoir plus sur les senteurs iconiques de la parfumerie, n’hésitez pas à acheter notre jeu olfactif sur l’univers du parfum.