Cet hiver, vous avez sans doute apprécié siroter de bons jus d’oranges pressées vitaminés pour booster votre immunité. C’est ce que promet le fruit de l’oranger doux, délicieusement doux et acidulé.
Si en parfumerie, on peut trouver une belle essence des zestes de cet oranger doux, c’est surtout l’oranger amer (aussi appelé bigaradier) que l’on met en flacon pour illuminer nos parfums.
De belles essences et absolus sont obtenus avec les rameaux et les feuilles du bigaradier (petit grain) et avec les zestes de ses fruits (trop amers pour être consommées en jus, ils sont très bons en marmelade!). Mais la star de ce petit arbre, c’est sa fleur…
Chez Master Parfums, on fait le point sur cette matière première incontournable aux allures de madeleine de Proust.
Petite histoire de la fleur d’oranger
Le bigaradier est un arbre qui produit des oranges amères ainsi que de jolies fleurs blanches aux pétales charnus et aux étamines d’un jaune lumineux. Difficile de nommer son origine avec certitude : la Chine ? L’Inde ? En tout cas, le Maroc, la Tunisie, et l’Egypte sont aujourd’hui les principaux producteurs de fleurs d’oranger, et une chose est sûre : l’engouement pour ces dernières ne date pas d’hier.
Dès l’Antiquité, on décore les couronnes de mariage de fleurs d’oranger, symboles de pureté et de fertilité. Cette perception perdure et est notamment très forte pendant la Renaissance, tout comme dans la tradition chrétienne : la coexistence de la fleur avec le fruit fait écho à la virginité de la Vierge Marie cohabitant avec l’enfant Jésus qu’elle a porté.
En matière de parfum, les Arabes sont les premiers à fondre pour l’essence de la fleur. Ils la rapportent de leurs voyages en Asie orientale et en obtiennent l’huile essentielle en la distillant à l’aide d’un instrument appelé l’alambic. La présence du bigaradier s’étend dans le reste de l’Empire Islamique et il est introduit en Espagne au IXᵉ siècle, avant d’arriver dans de nouveaux pays européens au XIᵉ siècle.
Au XVIIᵉ siècle, la princesse de Nerola Marie-Anne de La Trémoille craque pour l’essence de la belle au point d’agrémenter ses bains, ses gants, ses vêtements et son palais entier de ses effluves délicats.
On compte également parmi ses fervents admirateurs, Louis XIV qui appelait le bigaradier, le Grand Bourbon. De l’eau de fleur d’oranger est fabriquée à Versailles, car le roi y trouve un remède aux maux de tête dont il souffre depuis sa jeunesse. À la cour, sa senteur apaisante détrône le jasmin et le musc, aux parfums trop capiteux qui ne font pas bon ménage avec les migraines du roi Soleil.
La fleur d’oranger et ses multiples utilisations
Le bigaradier est un arbre généreux : ses fruits, ses fleurs, son bois, ses branches… ont tous quelque chose à offrir ! Les rameaux et feuilles produisent l’essence et l’absolu de petit grain, le zeste des fruits, une huile essentielle, les fleurs une huile essentielle, un hydrolat et un absolu.
La floraison a lieu de mars à mai selon les régions, et on récolte les fleurs encore en boutons le matin. Les poches d’huile essentielle sont encapsulées au sein des épais pétales de la fleur. Une bonne cueilleuse ramasse en moyenne 10 kg de fleurs par jour sur une récolte qui dure environ 1 mois. Les fleurs sont traitées dans la soirée et selon la méthode d’extraction utilisée, des produits différents aux couleurs olfactives distinctes s’offrent à nous.
- L’hydrodistillation permet d’obtenir de l’huile essentielle de fleur d’oranger, aussi appelée néroli. Cela vous dit quelque chose ? Bingo ! C’est bien la princesse de Nerola mentionnée plus haut qui l’a rebaptisée ainsi en hommage à sa terre natale. En Europe, le néroli nous évoque la peau de bébé car cette essence douce et apaisante en parfume leurs produits de toilette.
- Apportant une facette florale orangée et verte à la vivacité de ses cousins agrumes, le néroli est aussi l’un des protagonistes principaux des eaux de cologne.
- Outre l’huile essentielle, l’hydrodistillation permet aussi de recueillir de l’eau florale ou hydrolat de fleur d’oranger, aussi bien star des cosmétiques que de nos pâtisseries favorites.
- L’extraction aux solvants volatils permet quant à elle de révéler de l’absolu de fleur d’oranger aux notes onctueuses, fruitées, miellées, et animales, bien plus chaudes et capiteuses que celles de son frère de sang, le néroli.
Il faut une tonne de fleurs pour obtenir un kilo de néroli ou d’absolu de fleur d’oranger et un kilo de chacun de ces produit coûte entre 3000 et 6000€.
Quelques exemples de parfums autour de la fleur d’oranger
Il y en a pour tous les goûts !
- Narcisse Noir (1911) de Caron est obscur et insaisissable : la fleur d’oranger y est sombre, animale. Elle côtoie le narcisse et surtout, le bois de santal. Lors de sa reformulation dans les années 2000, le parfum s’assagit et troque son côté charnel contre une fleur d’oranger plus lisse et feutrée.
- Dans la tonalité opposée, la collection Aqua Allegoria de Guerlain présente Passiflora (2018) : Thierry Wasser mêle fruit de la passion, ylang-ylang et fleur d’oranger à des notes aquatiques évoquant les eaux cristallines d’une lagune.
- En 2015, La Fille de l’Air de Courrèges déroule le tapis rouge au bergamotier en utilisant néroli, absolu de fleur d’oranger et petit-grain (une essence recueillie à partir des branches et des feuilles de l’arbre). C’est une fragrance ronde et aérienne avec un surprenant accord de néoprène.
- Gabrielle (2017) de Chanel est un parfum pour femme au magnifique cœur floral dans lequel se nichent une fleur d’oranger lumineuse, du jasmin et de l’ylang-ylang ainsi qu’une tubéreuse crémeuse. Rappelons au passage que le néroli est également une note de tête du cultissime Chanel N°5 !
- Chez Serge Lutens, avec Fleurs d’Oranger (2003), la fleur rayonne aux côtés du jasmin d’Égypte et de la rose blanche auxquelles vient s’ajouter une pointe épicée de muscade et de cumin.
- Dans le registre tonique, faites place à l’eau de toilette Eau des Sens (2016) de Diptyque. Olivier Pescheux marie fleur d’oranger, orange amère, baies de genièvre et gingembre dans ce délicieux cocktail aromatique.
- D’humeur voyageuse? Flamenco Néroli de L’Orchestre Parfum (2017) nous emmène en balade musicale à Séville, la ville aux 40 000 orangers, guidés par les arpèges subtils d’une guitare flamenca. Un néroli tendre, lumineux et vibrant réchauffé par le bois de l’instrument.
- Vous la préférez gourmande ? Guimauve de Noël (2016) de Parle-Moi de Parfum a la solution : allier la fleur d’oranger à de la poudre de sucre vanillé.
Tantôt fraîche et pétillante, tantôt caresse chaude et enveloppante et bien plus encore, la versatilité de la fleur d’oranger a conquis le cœur des parfumeurs au point de devenir un de leurs ingrédients fétiches.
Envie d’en savoir plus sur les autres ingrédients de vos parfums préférés ? Le jeu Master Parfums est là pour vous aider à aiguiser votre cinquième sens tout en vous amusant !
“Mignonne, allons voir si la rose…” Elle est l’emblème de cette célèbre ode de Ronsard, peuple les tableaux des peintres hollandais du XVIIe siècle, rayonne à la Saint-Valentin… Existe-t-il une fleur plus célébrée que la rose ? La parfumerie n’échappe pas à son emprise, bien au contraire : la fleur y est un ingrédient phare. Parmi les 40 000 sortes de roses recensées, l’une de celles qui dominent le marché est aujourd’hui sous le feu des projecteurs de Master Parfums : faites place à la rose de mai.
Sur les traces de la rose de mai
Les roses proviennent de façon générale du Caucase oriental. Cela fait environ 5000 ans que les rosiers sont cultivés en Perse et en Chine, et 2000 que l’eau de rose y est utilisée. Toujours en Perse, les premières extractions d’huile essentielle de rose datent quant à elles du XVIIe siècle.
L’origine exacte de la rose de mai reste floue. Son nom scientifique rose centifolia signifie “cent-feuilles” en latin : une allusion à sa foisonnante quantité de pétales. Il s’agit d’une fleur hybride née du croisement d’autres types de roses : la rose de Damas et la rose Canina sont dans le lot, mais il semble que les botanistes ne parviennent pas à totalement s’accorder sur son lignage.
La rose centifolia est énormément développée au XVIIe siècle par des sélectionneurs hollandais qui en créent plus de 200 variétés avant que les Français ne prennent le relais deux siècles plus tard. Aujourd’hui, sa production est largement destinée au secteur de la parfumerie. La Turquie et la Bulgarie mènent la danse, mais on retrouve aussi le Maroc, l’Égypte, et cocorico, la France !
Une icône des paysages grassois
L’histoire d’amour entre la rose de mai et notre pays démarre lorsque la fleur s’invite à Grasse au XVIe siècle. La ville aujourd’hui considérée comme la capitale du parfum est à l’époque renommée pour sa production de cuir. C’est pour masquer les effluves peu ragoûtantes liées au tannage que la rose centifolia commence à y être cultivée, avant de se muer en une industrie à part entière au XVIIe siècle.
Les années 80 voient le déclin temporaire de la production faute de repreneurs ou suite au passage de promoteurs immobiliers souhaitant racheter des terrains… mais qu’à cela ne tienne : à la demande de maisons de parfumerie charmées par la fragrance riche et sucrée de la fleur, la production reprend de plus belle. C’est par exemple le cas de Chanel : en 1987, à l’initiative de Jacques Polge, maître-parfumeur de la maison, la marque entame un partenariat avec la famille Mul, productrice de fleurs depuis des générations. Ou encore Lancôme qui cultive sa rose au Domaine de la rose, Dior et son partenariat avec le Domaine de Manon et le Clos de Callian, ou encore Matière Première dont le parfumeur Aurélien Guichard, co-créateur de la marque, a fondé un domaine en agriculture bio où il récolte roses centifolia et tubéreuses pour ses parfums.
Utilisations de la rose de mai en parfumerie
Lors de sa floraison printanière, le rosier cent-feuilles revêt des fleurs d’un rose tantôt vif, tantôt pastel. Cette floraison est non remontante, autrement dit, il n’y en a qu’une seule par an. Les roses sont récoltées au mois de mai, toujours le matin, lorsque les premiers rayons du soleil réveillent leurs molécules odorantes.
Elles sont arrivées à maturité lorsque l’on peut apercevoir leur joli cœur jaune et sont alors cueillies à la main en coupant au niveau du pédoncule. Il est ensuite impératif d’utiliser les pétales le jour même de la récolte. Contrairement à sa cousine la rose Damascena dont on peut produire une huile essentielle et une eau florale par hydrodistillation, la rose centifolia, elle, ne se dévoile qu’en absolu, aux facettes rosées, miellées et terreuses.
On pourrait extraire une huile essentielle par hydrodistillation ou un extrait aux notes très fidèles à la belle que l’on sent en live, mais le rendement n’est pas à la hauteur du coût.
Il faut approximativement 800 kilos de pétales pour obtenir 1 kilo d’absolu et 3 à 5 tonnes pour 1 kilo d’huile essentielle, ce qui rend cette dernière bien plus coûteuse : comptez 1200€ à 2000€ pour un kilo d’absolu et entre 5000€ et 7000€ pour 1 kilo d’huile essentielle.
Quelques exemples de parfums autour de la rose de mai
On dit parfois d’une chose qu’elle est “à l’eau de rose” lorsqu’elle est mièvre, trop sentimentale. Pourtant, la rose de mai est capable d’exhiber autant de facettes qu’elle a de jolis pétales : ce n’est pas pour rien que les parfumeurs se l’arrachent ! Voici quelques parfums mettant en avant la douceur enivrante de la rose centifolia :
- La Rose Jacqueminot (1904) est le premier parfum de François Coty. C’est la rencontre sensuelle entre un absolu de rose de mai et de rose de Damas et des molécules de synthèse pour donner du corps au jus : le rhodinal rappelle le géranium, l’ionone, elle, la violette.
- Comment évoquer la rose de mai sans parler de l’emblématique N°5 de Chanel ? En 1921, Coco Chanel charge Ernest Beaux de créer le premier parfum pour femme de la maison. Le parfumeur décide de mêler les fameux aldéhydes que l’on connaît à la fragrance à du jasmin et de la rose de mai originaires de Grasse. L’absolu de rose utilisé dans N°5 vient d’ailleurs de l’exploitation de la famille Mul mentionnée plus haut !
- Joy de Jean Patou (1930) : le mariage entre pas moins de 10 600 fleurs de jasmin et 28 douzaines de roses de mai forme ce somptueux jus d’Henri Alméras. Joy a cessé d’être commercialisé, mais son nom a été repris et donné à un autre parfum…
- Le merveilleux Nahéma (1979) de Guerlain, considéré par de nombreux parfumeurs comme une icône de parfum rosé.
- Ombre Rose (1981) de Jean-Charles Brosseau, où la reine des fleurs se fait poudrée et veloutée.
- Chez Dior, François Demachy fait briller les roses de mai du Château La Colle Noire, un domaine du Pays de Fayence appartenant à la maison. La Colle Noire (2016) est un floral-fruité délicatement enveloppé d’ambre et de bois de santal.
- Avec L’Air du Temps (1948), Francis Fabron crée pour Nina Ricci le premier floral-épicé de la parfumerie. C’est un jus débordant de tendresse, mêlant rose centifolia, jasmin et gardénia à un œillet giroflé.
- Paris (1983) d’Yves Saint Laurent propose un accord poudré rose-violette…
- …aussi présent dans Trésor (1990) de Lancôme, un parfum qui se veut velouté à travers la rondeur de la pêche et de l’abricot.
- Du côté de la parfumerie de niche, après le musqué et envoûtant Rose de Nuit en 1993, Serge Lutens présente Sa Majesté la Rose (2000) : la rose centifolia y est verte, agrémentée d’aiguilles de pin et de feuilles d’eucalyptus.
- L’Eau Rose (2012) de Diptyque est pour le moins surprenante : une rose de mai et une rose de Damas intenses côtoient la rose Firad aux accents évocateurs du litchi, ainsi que des notes de camomille et d’artichaut.
- By Kilian borde la rose de mai de son Roses on Ice (2020) de concombre, de citron vert et de baies de genévrier. Le résultat ? Une rose aquatique !
Après la rose de mai, vous avez envie de découvrir d’autres ingrédients de la parfumerie de façon ludique ? Ça tombe bien : le livre-jeu olfactif Master Parfums est là pour réveiller le/la parfumeur/euse qui sommeille en vous.
Si cette année, vous allez offrir un parfum à votre maman pour la fête des mères, vous êtes au bon endroit ! Ce cadeau a beau être un grand classique, il n’est pas toujours évident de trouver celui qui fera mouche. Pas de panique : Master Parfums vous a concocté un petit guide pour vous aider à comprendre quel parfum choisir pour votre maman.
Un choix parfois épineux
Cela va sans dire : toutes les mamans sont différentes. La bonne nouvelle, c’est qu’il en est de même pour les parfums : avec une ribambelle de matières premières, d’accords et de formulations, il y a probablement dans la nature autant de parfums que de mamans. Difficile de savoir où donner du nez !
Nouveautés, best-sellers… Les listes et classements fleurissent sans relâche, et il n’est pas rare de se noyer dans cet océan de suggestions pourtant censé nous faciliter la tâche. Plutôt que d’acheter en ligne, notre premier conseil est de privilégier le passage en boutique : rien ne vaut les conseils parfum aiguisés d’un/e conseiller/ère de vente qui connaît ses produits sur le bout des ongles.
Voici ce que vous devriez garder en tête pour que votre visite soit fructueuse.
Dis-moi ce que tu portes…
Essayez d’établir une sorte d’historique olfactif de votre maman : quels parfums a-t-elle déjà portés ou porte-t-elle actuellement ? Même sans leurs noms, rien que leur odeur pourra aiguiller la personne qui vous conseillera. Est-ce plutôt floral ? Vert ? Épicé ? Ce sera évidemment plus facile si vous savez d’entrée de jeu que votre maman a un faible pour un ingrédient particulier, pour un parfum qu’elle aime porter, ou encore pour une marque qu’elle affectionne particulièrement.
Si vous connaissez son parfum, et que vous souhaitez lui en offrir un différent mais dans le même esprit olfactif, vous pouvez aussi chercher sur des plateformes/app spécialisées* qui vous aiguilleront sur les parfums du même style olfactif que vous pourrez aller ensuite sentir en point de vente.
Que vous disposiez déjà d’une longue liste de fragrances ou non, l’aspect à ne surtout pas négliger lors de votre recherche est la personnalité de votre maman.
Un parfum pour magnifier qui elle est
Un parfum en dit long sur la personne qui le porte : c’est un bijou invisible qui vient la complémenter et même la sublimer. Votre maman est-elle naturelle ou sophistiquée ? Discrète ou exubérante ? En fonction de sa façon d’être, de sa personnalité et son style, et des parfums qu’elle aime, on privilégiera une famille olfactive plutôt qu’une autre.
Les familles olfactives
La Société Française des Parfumeurs définit sept familles olfactives : l’aromatique, la boisée, la chyprée, la fleurie, la fougère, l’hespéridée et l’orientale. Parmi tout ce beau monde, il faut trouver le jus qui ira main dans la main avec la personnalité de votre maman. L’appartenance d’un parfum à une famille olfactive est déterminée par ses notes de cœur et ses notes de fond.
Les fragrances florales sont souvent associées à la sérénité et à l’élégance. Elles peuvent être délicates et romantiques (notes rosées, pivoines, muguet….) ou plus capiteuses et envoûtantes (jasmin, tubéreuse, ylang…).
On proposera sans doute un oriental voluptueux, voire gourmand aux mamans qui assument leur sensualité et aiment qu’on les remarque.
C’est une femme dynamique et naturelle ? Il y a fort à parier que la conseillère dégainera des senteurs vives et pétillantes d’agrumes ou de notes vertes…
Plutôt mystérieuse mais de caractère, peut-être qu’un boisé saura la séduire… Elle est chic et sophistiquée et aime que son parfum soit unique? Le/a conseiller/ère pourra vous orienter vers un chypre ou vers un parfum de marque plus confidentielle (niche).
Les notes du parfum
Il y a des valeurs sûres pour les plus classiques, par exemple une rose ou une vanille indémodables… et il y a les enfants rebelles. Votre maman hausserait-elle un sourcil inquiet face à un accord de caviar ou de chocolat blanc, ou auriez-vous piqué sa curiosité ? Un parfum qui détonne aux combinaisons plus osées peut être une option pour celles qui n’ont pas peur de sortir des sentiers battus.
Bien sûr, il n’y a pas de formule miracle : être extravertie voudrait dire forcément aimer le patchouli ? Défense d’approcher la fève tonka pour les plus timides ? Non, et heureusement ! La clé est dans l’interprétation des ingrédients et dans la façon dont la fragrance est formulée.
D’ailleurs, nous sommes pour la plupart incapables de vraiment détecter les ingrédients spécifiques dans un parfum. C’est l’harmonie d’une création qui en fait toute sa beauté ! Après tout, un parfum floral peut aussi bien être un bouquet luxuriant qu’un voile délicat et aérien.
C’est pourquoi il est recommandé aux conseiller/ères de vente de ne pas trop noyer les clients sous les détails des ingrédients. Ces derniers sont plutôt des “outils mentaux” qu’il/elle garde en tête et qui l’aideront à affiner les choix à vous proposer. Il/elle saura, en fonction de la description que vous aurez faite de votre maman et de ses parfums, trouver les propositions olfactives les plus adéquates.
Son travail est de s’assurer que le résultat olfactif reflète le tempérament de la personne qui le portera.
Dans cette équation, le sillage et la projection du parfum ont eux aussi leur rôle à jouer.
Le sillage et la projection
Le sillage d’un parfum est l’empreinte olfactive qu’il laisse derrière la personne qui le porte ; la projection est quant à elle la façon dont les personnes aux alentours le perçoivent. Là encore, cela va beaucoup dépendre des notes de cœur et de fond.
Pensez à ce qui ressemble le plus à votre maman : un parfum qui annonce avec fracas son arrivée dans la pièce et y laisse une trace même après son départ ? Ou plutôt une seconde peau qui ne se révèle intimement que lorsqu’on est près de celle qui la porte ?
Sans surprise, c’est encore une fois une histoire de personnalité… mais pas seulement : prenez en compte le contexte dans lequel le parfum sera porté. Cela peut être un moment de la journée, une saison, un lieu, un événement… Un parfum chaud au bois de santal conviendra mieux à l’automne qu’aux températures estivales ; un jus opulent à la sensualité tonitruante sera plus adapté à une soirée chic et on préférera une fragrance légère et tonique pour un barbecue entre amis! Même si elle porte des parfums aux notes capiteuses, peut-être sera-t-elle ravie d’ajouter à son vestiaire olfactif, une jolie cologne lumineuse, qu’elle pourra porter le week-end à la campagne ou en sortant de sa salle de sport !
Et pour les mamans fidèles à leur parfum, vous ne vous tromperez pas en vous laissant tenter par les coffrets offrant son parfum accompagné d’un produit pour le corps (gel douche, lait pour le corps…). En effet, si on s’offre volontiers son parfum, on n’ajoute pas toujours à son panier un produit de la gamme corporelle, soit à cause de son prix ou simplement parce qu’on n’y pense pas.
Or, une crème pour le corps, une brume pour les cheveux, un savon, un déodorant, sont autant de jolis flacons qui viendront décorer sa salle de bain, la parfumer du parfum qu’elle aime de la tête aux pieds, sublimer son parfumage et en augmenter la tenue, ou encore juste laisser un voile parfumé le jour ou elle ne souhaite pas être très parfumée.
À vos parfums !
Un parfum témoigne de l’attention que vous portez à la personne qui le reçoit… lorsqu’il est choisi avec soin ! Nous espérons que nos conseils vous aideront à dénicher non pas un parfum, mais LE parfum aussi unique que votre maman qui lui rappellera ce qu’elle représente pour vous.
Si l’idée d’un cadeau parfum complémentaire pour lui dire JEU t’aime, vous titille, le Pocket Quiz comprend 120 cartes avec des questions/réponses pour enrichir votre culture du cinquième sens tout en vous amusant. À quand une partie avec votre maman ?
*: www.wikiparfum.com , https://www2.perfumist.fr
Article collégial rédigé par Hélène Sanchez & Anne-Laure Hennequin
Le muguet a longtemps refusé de prêter sa fragrance aux parfumeurs. Mais est-il réellement une “fleur muette” ? Certains se sont lancé le défi de lui faire cracher le morceau… Pari réussi pour la maison nantaise AB 1882 et la société d’huiles essentielles Le Sourceur. Le 25 mai 2022, pour la première fois, un absolu de muguet a été obtenue de façon naturelle à Saint-Philbert-de-Grand-Lieu.
Il s’agit d’une véritable révolution pour la parfumerie et pour le milieu maraîcher simultanément, car à grande échelle, cette utilisation du muguet permettrait de le valoriser pour qu’il ne soit plus uniquement star d’un jour, chaque 1er mai.
Pour récolter la précieuse essence, le procédé ancestral de l’enfleurage a été remis au goût du jour. Gourmand en temps et en ressources, il avait cessé d’être utilisé aux alentours de 1930.
L’enfleurage, quésaco ?
Les délicates clochettes des maraîchers Jean-François et Charles Vinet ont été minutieusement sélectionnées, coupées et disposées par des bénévoles sur des cadres enduits de graisse végétale. Pendant onze jours, les fleurs ont été quotidiennement remplacées pour garantir leur fraîcheur. Résultat : les graisses végétales se sont retrouvées saturées de molécules odorantes. “C’est comme le beurre dans le réfrigérateur qui peut prendre l’odeur de certains aliments”, explique Marielle Ravily, ingénieure chimiste et cofondatrice d’AB 1882.
Ensuite, passage au bain-marie pour les graisses qui ont été liquéfiées et agrémentées d’huiles essentielles et d’alcool, ce dernier permettant de faire tenir les molécules parfumées. Une fois l’alcool distillé, un rare absolu de muguet s’est alors révélé pour la première fois.
Faire briller le muguet à travers l’artisanat
Si ce procédé est bien plus long et coûteux que celui de la synthèse du muguet par la chimie (pas moins de 50 000 brins de la fleur ont été utilisés !), c’est aussi une forme d’artisanat qui fait bien plus honneur à la senteur de la clochette. Car si les parfumeurs ont l’espoir de créer un parfum au muguet bien réel, ils ne veulent pas pour autant dénaturer la fleur, bien au contraire : il s’agit de magnifier sa douce fragrance naturelle.
Non sans avoir grandement éveillé l’intérêt d’autres parfumeurs à l’idée de pouvoir enfin travailler avec cette belle matière première, AB 1882 et Le Sourceur tâchent maintenant de mettre la main sur le meilleur absolu de muguet afin d’en décupler la production.
Et ensuite ?
La maison nantaise souhaite commercialiser son premier parfum au muguet dans le courant de 2024. D’ailleurs, c’est décidé : c’est à Bel été, un parfum formulé en 1926 par Alexis Biette (l’arrière-grand-père de Marie Giffo, directrice et co-fondatrice de la maison), que reviendra l’honneur d’être le premier parfum au muguet naturel de la marque… et du marché !
Si la fleur de mai a longtemps gardé sa langue dans sa poche, ce n’est vraisemblablement plus pour longtemps : les beaux jours du muguet naturel en parfumerie ne font que commencer.