Le terme « Petrichor » fait référence à l’odeur caractéristique de la terre après la pluie. C’est un phénomène complexe qui dégage une odeur fraîche et terreuse souvent associée à la nature. Comment le Petrichor se crée ? Comment les parfumeurs mettent-il en avant cette odeur ?
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Qu’est ce que le Petrichor ?
Le terme « Petrichor » a été inventé en 1964 par Isabel Joy Bear et Richard Grenfell Thomas, tous deux minéralogistes australiens. Ils ont combiné les mots grecs « petra », désignant la pierre, et « ichor » correspondant au sang des dieux dans la mythologie grecque. Le terme Petrichor fait référence à l’odeur caractéristique de la terre après la pluie. C’est une combinaison de composés organiques volatils libérés par les plantes, les bactéries et les champignons lorsqu’ils sont mouillés par la pluie frappant le sol sec.
Le Petrichor fait référence à plusieurs éléments :
L’huile végétale

Le premier concerne le liquide huileux secrété par les végétaux et qui permet de protéger les graines et les racines des plantes en les enrobant. En effet, grâce à cette huile végétale les plantes renforcent leurs défenses naturelles et résistent mieux aux périodes de sécheresse. Ce liquide est absorbé par les sols, et lors du choc thermique de la goutte de pluie fraîche tombant sur le sol sec et chaud, une réaction se produit.
La géosmine
Le second phénomène concerne la géosmine, une molécule volatile produite par des bactéries du sol, les actinomycètes, quand elles se reproduisent. Les humains peuvent la détecter à des concentrations très faibles, ce qui signifie que même une petite quantité de géosmine peut donner une odeur très forte.
Elle a une odeur très particulière, un peu comme de la terre mouillée ou de la terre fraîchement retournée. Bien que certains puissent trouver l’odeur de la géosmine désagréable, elle est en fait très importante pour l’environnement. Elle joue un rôle important dans la régulation de la croissance des plantes et dans la nutrition des animaux qui vivent dans les lacs et les rivières.
Lorsque le liquide huileux végétal entre en contact avec la géosmine, les deux odeurs peuvent se mélanger pour créer une odeur unique qui est souvent décrite comme étant très agréable et apaisante. Cette odeur est souvent associée à la fraîcheur et à la nature.
L’ozone

Pendant les orages, les éclairs produisent de l’ozone, qui peut rester dans l’air après l’orage, donnant une odeur fraîche et distinctive à l’air, chargée en ions négatifs. Ces ions peuvent se combiner avec des particules dans l’air, pour former des aérosols. Les molécules combinées de Petrichor en sont d’autant plus transportées dans l’air humide.
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Pourquoi le Petrichor est-il si agréable ?
Il semblerait qu’il y ait très peu de gens qui n’aiment pas le Petrichor. Selon certains anthropologues, ce biais cognitif positif lié au Petrichor peut être en rapport avec à notre évolution. Au début de l’humanité, nous dépendions de la pluie pour assurer la croissance des cultures et la survie de la communauté. Lorsque la pluie tombait, c’était donc souvent une bonne nouvelle, et l’odeur de la pluie sur le sol sec pouvait évoquer des sentiments de soulagement et de joie.
De plus, dans de nombreuses cultures, la pluie est souvent considérée comme un symbole de fertilité et de renouveau. L’odeur du Petrichor peut donc également être associée à ces idées positives et être considérée comme un signe de bon augure.
En effet, c’est la pluie qui enrichit la faune et la flore. Il est donc normal que notre conscience collective associe le Petrichor à des événements positifs et l’interprète comme une odeur agréable.
La note de Petrichor en parfumerie
On l’a vu, Le Petrichor est l’odeur agréable qui se dégage de la terre après la pluie.
En parfumerie, le Petrichor peut être utilisé pour ajouter une note naturelle et terreuse à un parfum.
Cependant, le Petrichor n’est pas souvent utilisé tel quel en parfumerie, car il est difficile de capturer cette odeur complexe. Au lieu de cela, les parfumeurs utilisent souvent des ingrédients synthétiques pour recréer l’odeur du Petrichor. Ces ingrédients peuvent inclure des notes de terre, de mousse, de bois et de feuillage.
Le Petrichor peut également être utilisé comme inspiration pour la création de parfums qui évoquent la pluie et les paysages après une averse. Ces parfums peuvent inclure des notes de plantes fraîches, de pétales de fleurs mouillées, de feuilles de thé et d’autres ingrédients qui évoquent une ambiance humide et rafraîchissante.
Le Petrichor peut également être utilisé comme une note de fond ou une facette subtile dans un parfum plus complexe. Il peut ajouter une profondeur et une dimension supplémentaire à un parfum, en particulier s’il est associé à d’autres matières premières naturelles telles que des huiles essentielles de plantes et de fleurs.
En termes de famille olfactive, le Petrichor est souvent décrit comme ayant des notes terreuses, minérales, végétales et musquées. Cependant, il n’y a pas de famille olfactive spécifique qui corresponde exactement à l’odeur du Petrichor.
En général, les parfums qui contiennent des notes terreuses et minérales, comme les parfums de la famille des chyprés ou des boisés, peuvent évoquer certaines nuances du Petrichor.
Quelques références de parfums avec la note de Petrichor
Il existe plusieurs parfums qui contiennent la note de Petrichor ou qui s’en inspirent. Voici quelques exemples :
- Petrichor Plains de Mihan Aromatics : Ce parfum créé par Josh Mihan et Jules Brown s’inspire de l’odeur de la pluie sur la ville, avec des notes de pluie, d’iris, de cardamome, des notes terreuses et d’asphalte.
- Avec When the Rain Stops de Maison Margiela, Fanny Bal évoque l’odeur d’une pluie ozonique, c’est frais, vert, aqueux et terreux.
- Petrichor de Demeter Fragrance Library : Ce parfum, créé par Christopher Brosius, capture l’odeur de la terre après la pluie, avec des notes de terre humide, de feuilles vertes et de vétiver.
- Baie 19 de la maison Le Labo contient des notes de feuilles de figuier, de baies de genièvre, de poivre rose, de poivre noir, de bois de santal et de patchouli. Frank Voelkl crée ici une fragrance fraîche, herbacée et légèrement boisée avec une touche épicée. Un effet frais et humide de la terre après la pluie.
- La Pluie de Miller Harris, créé par Lyn Harris, évoque l’odeur de la pluie dans les jardins, avec des notes de bergamote, de feuilles de violettes et de cèdre.
- After the Rain de la maison Solstice Scents, par Angela St. John. Le parfum évoque l’odeur des feuilles mouillées après une pluie d’été. Les notes florales de la fleur de lotus, du lilas et de la violette ajoutent une touche de douceur et de féminité au parfum, tandis que les notes terreuses donnent de la profondeur.
- Évidemment, on pense immédiatement au chef-d’œuvre de Guerlain, Après l’Ondée, créé par le parfumeur Jacques Guerlain, ce parfum est un hommage à l’atmosphère légère et romantique qui suit une averse. C’est un parfum doux et rafraîchissant qui évoque l’odeur de la nature après une pluie d’été.
Ces parfums peuvent varier considérablement en termes de notes et d’intensité, mais tous cherchent à capturer l’essence de l’odeur de la pluie et du Petrichor.
Le Petrichor est une note olfactive intéressante et unique qui peut être utilisée de différentes manières en parfumerie. Qu’il soit utilisé tel quel ou comme inspiration, il ajoute une touche de nature et de fraîcheur à n’importe quelle fragrance.
Les matières premières sont des ingrédients clés dans la composition des parfums, qu’elles soient naturelles, obtenues par diverses méthodes d’extraction, ou synthétiques. Le compositeur-parfumeur les sélectionne pour leurs qualités olfactives et les combine pour créer des fragrances uniques et durables.
Les matières premières naturelles végétales
Les matières premières naturelles en parfumerie sont des ingrédients obtenus à partir de végétaux.
Les plantes sont la première source des matières premières naturelles utilisées dans la composition des parfums : fleurs, tige, bois, fruits, feuilles, racines, graines… tout est utilisable et les méthodes d’extraction varient.
Les différents procédés d’extraction des matières premières naturelles
Diverses techniques sont utilisées pour capter de la meilleure façon l’essence de chaque matière.
- La distillation est la méthode la plus courante pour extraire les huiles essentielles des plantes. La distillation utilise la vapeur d’eau pour séparer les huiles des plantes. On obtient par décantation d’un côté l’huile essentielle ou essence, et de l’autre de l’eau de plante qui pourra être utilisée en cosmétique ou pour la cuisine (exemple : eau de rose, de fleur d’oranger…).
- L’expression à froid appelée “Pelatrice” consiste à presser à froid les zestes de fruits pour en extraire l’huile essentielle/essence. C’est la méthode la plus courante pour extraire l’huile des agrumes. L’expression dite Sfuma Torchio presse les fruits entiers et permet d’obtenir une huile essentielle / essence tout aussi zestée mais un peu plus gourmande.
- L’enfleurage est une technique ancestrale qui consiste à étaler des pétales de fleurs sur une plaque de graisse animale ou végétale qui va en absorber les molécules odorantes. Une fois saturée en odeur, on la filtre pour obtenir une pommade qui peut être utilisée telle quelle ou bien lavée à l’alcool et filtrée pour obtenir une essence pure appelée absolu. Cette méthode étant longue et très coûteuse, elle n’est pratiquement plus utilisée. Elle a été remplacée par…
- L’extraction aux solvants volatils. Les solvants tels que le benzène ou l’éthanol, ou l’hexane ont, comme la graisse, la propriété d’absorber les matières odorantes. Suivant la fragilité des ingrédients, elle peut se faire à chaud ou à froid. Cette technique est souvent utilisée pour extraire des matières premières qui sont difficiles à traiter par la distillation, comme les fleurs et les feuilles. Les végétaux sont placés dans un extracteur contenant un solvant qui circule plusieurs fois. Un fois saturé en odeur, on le fait évaporer afin d’obtenir une pâte très parfumée, appelée concrète (pour les fleurs) ou résinoïde (pour les matières sèches type racines ou mousses). Cette pâte est ensuite fondue et nettoyée à l’alcool pour obtenir une phase cireuse et l’autre alcoolique. On distille la phase alcoolique pour enlever l’alcool et on obtient ainsi un absolu.
- L’infusion, autre technique ancestrale, consiste à laisser des plantes macérer dans une huile ou de l’alcool pendant une période prolongée afin dissoudre les principes odorants et recupérer une teinture. Cette méthode est souvent utilisée pour extraire des matières premières à partir de racines, de résines et de bois.
- Le Headspace et le Nature print permettent de capturer l’odeur volatile d’une matière. En effet, une fleur que l’on coupe pour être distillée ou extraite par solvant n’aura pas l’odeur qu’elle peut émaner lorsqu’elle est encore en vie. (le parfum d’une essence de rose est très différent de celui d’une rose fraîche dans lequel on plongerait le nez.). C’est ce que cette technologie s’attèle à reproduire. On place au-dessus de la matière une cloche de verre par laquelle on fait passer un courant gazeux. Le gaz imprégné de matière odorante est absorbé par un filtre de carbone. Ce filtre est analysé grâce à un chromatographe et à un spectromètre de masse qui livreront la composition en molécules odorantes. Une fois la liste de molécules reconnues, elles pourront être reproduites afin d’obtenir un ACCORD reconstituant l’odeur de la matière fraîche extraite.
Pour le Nature print, au lieu d’une cloche, on utilise une seringue pour capturer les substances odorantes.
- L’Extraction au CO2 supercritique appelée aussi Softact, est la technique la plus récente. Le principe est de remplacer les solvants volatils par du CO2. Ce dernier a la particularité de se transformer de l’état gazeux à l’état « supercritique » (dense comme un liquide mais fluide comme un gaz) quand on le met sous pression (70bars) et à une température de 30ºC. Il a alors les mêmes propriétés qu’un solvant sans utiliser de températures hautes qui peuvent dénaturer les matières.
En plus d’être écologique ( le CO2 est recyclé) et respectueux de la matière, ce procédé innovant permet d’obtenir des extraits d’une qualité et d’une pureté exceptionnelles.
Chacune de ces techniques a ses avantages et ses inconvénients en termes de coût, de qualité et de quantité d’huile produite.
Les sourceurs de matières premières
Le métier de sourceur en parfumerie consiste à trouver et à fournir des matières premières de qualité pour les parfumeurs.
Cela consiste à établir des relations avec des fournisseurs de matières premières, à évaluer la qualité et la stabilité des matières premières, à négocier les prix et à garantir la conformité réglementaire des matières premières. Les sourceurs doivent également être en mesure de trouver des matières premières rares et difficiles à trouver pour les parfumeurs.
Les sourceurs ont une connaissance approfondie des matières premières en parfumerie, ainsi que des processus d’extraction et de transformation des matières premières. Ils doivent également être familiers avec les réglementations en matière de qualité et de sécurité pour les matières premières utilisées dans la parfumerie.
Un sourceur capable de travailler en étroite collaboration avec les parfumeurs pour comprendre leurs besoins en matières premières et pour les aider à trouver les ingrédients les plus appropriés pour leur projet.
En résumé, le métier de sourceur en parfumerie est un rôle clé pour les parfumeurs et les fabricants de parfums.
Les matières premières naturelles animales
Les matières premières d’origine animale sont utilisées pour leurs caractéristiques odorantes depuis des centaines d’années. Elles sont généralement utilisées comme fixateur, que l’on retrouve en notes de fond dans les compositions des parfums.
Le musc animal provient d’une sécrétion sexuelle produite par le chevrotin porte-musc ou daim musqué d’Himalaya mâle, pendant la période de rut. On le trouve dans une poche cachée sous le ventre de l’animal.
Obtenue généralement en abattant l’animal, l’utilisation de cette matière première est interdite depuis 1979.
La civette, ajoute une note animale, musquée à un parfum. Elle est obtenue à partir de la glande péri-anale de l’animal, un petit mammifère, sorte de petit chat sauvage, rencontré en Afrique (Ethiopie) et en Asie. La production de ce musc de civette implique souvent l’enfermement de civettes en captivité et la récolte régulière de leurs glandes, ce qui peut causer de la douleur et de l’inconfort pour les animaux.
Le castoréum est une sécrétion huileuse et odorante issue de glandes péri-anales du castor, lui servant à marquer son territoire et à imperméabiliser son pelage. Son odeur forte de prime abord, peut être douce, cuirée et suave lorsqu’elle est traitée. Cette matière première très prisée implique souvent la chasse au castor pour obtenir cette substance, ce qui cause, au même titre que le musc et la civette, des préoccupations éthiques.
L’ambre gris est utilisé en parfumerie pour ajouter une note marine, animale, ambrée et tabacée à un parfum. Il s’agit d’une concrétion intestinale due à une irritation provoquée par les e mollusques mal digérés par l’animal. La baleine expulse naturellement cette substance par son système digestif.
Cette matière première va flotter sur la mer et au contact du soleil et du sel va sécher et finalement échouer sur les plages oú cette sorte de pierre cireuse sera récoltée. Il est généralement soumis à un processus de nettoyage et de purification pour éliminer les impuretés et obtenir une substance pure et utilisable en parfumerie.
En raison de sa rareté et de sa complexité de formation, l’ambre gris est précieux et donc très onéreux.
La cire d’abeille, également utilisée comme fixateur, apporte au parfum ses notes chaudes, rondes, miellées qui peuvent aussi exhaler des facettes cuir ou tabac.
La plupart de ces matières premières sont aujourd’hui controversées en raison de préoccupations éthiques et environnementales. Les alternatives synthétiques sont souvent utilisées pour remplacer ces ingrédients.
Les matières premières synthétiques

Les produits synthétiques, quant à eux, sont fabriqués en laboratoire à partir de molécules d’origine naturelle ou synthétique. Ils sont utilisés pour renforcer les fragrances naturelles, leur donner du relief, et pour imiter les arômes naturels difficiles à obtenir.
L’histoire des matières premières synthétiques en parfumerie remonte à la fin du XIXe siècle, lorsque pendant la révolution industrielle, les scientifiques français Paul Parquet et Georges Darzens ont commencé à synthétiser des molécules odorantes en laboratoire. Avant cela, les parfumeurs utilisaient exclusivement des matières premières naturelles pour créer des fragrances. Cependant, ces matières premières étaient coûteuses, rares et parfois difficiles à obtenir en quantité suffisante.
Le choix de la création de matières premières synthétiques s’inscrit également dans une dynamique d’innovation. Il ne s’agit pas seulement de reproduire des odeurs naturelles déjà existantes, mais aussi de créer de nouvelles odeurs rendant les parfums uniques.
Pour citer quelques exemples, c’est le cas des aldéhydes donnant une odeur métallique et savonneuse à la composition du parfum et permettant d’illuminer un bouquet. Utilisé pour la première fois dans Le parfumeur, Ernest Beaux ose l’utiliser pour la première fois en overdose dans le parfum N°5 de Chanel, une prouesse rendant le parfum unique et reconnaissable entre tous.
La vanilline utilisée par Jacques Guerlain, composant emblématique de Shalimar, et de sa guerlinade, donne des senteurs de vanille gourmande.
Kenzo pour Homme, créé par Christian Mathieu, a cette caractéristique d’intégrer la calone donnant cette senteur de fraîcheur marine, légèrement aqueuse au parfum.
Bien sûr, on pense à Angel de Mugler, créé par Olivier Cresp qui a la formidable idée d’ajouter de l’ethyl-maltol dans le parfum, avec ses notes addictives de barbe à papa, de caramel et de praline.
Au fil du temps, les matières premières synthétiques sont devenues de plus en plus populaires en parfumerie, puisqu’elles offrent une plus grande stabilité et une plus grande consistance dans les parfums, ainsi qu’un coût plus abordable par rapport aux matières premières naturelles, même si certaines peuvent être parfois très chères à développer.
Elles permettent également de reproduire les parfums de fleurs muettes (qui ne livrent pas leur essence: ex: muguet, lilas, pivoine…), des matières devenues interdites (matières animales, et substances allergènes).
Elles évitent aussi la surexploitation des sols et pallient les problèmes de production dûs à des catastrophes écologiques (incendies, inondations, sécheresse….) Et surtout, elles viennent enrichir la palette du parfumeur.
Les normes de sécurité de L’IFRA
L’IFRA (International Fragrance Association) est une organisation mondiale qui définit les normes de sécurité pour les matières premières en parfumerie. L’IFRA établit des restrictions sur l’utilisation de certaines matières premières en raison de leur potentielle nocivité pour la santé ou pour l’environnement.
Ces restrictions peuvent inclure des limites sur la quantité de matière première qui peut être utilisée dans un produit, des conditions d’utilisation spécifiques ou un interdit total sur l’utilisation de certaines matières premières. Les parfumeurs doivent suivre les normes de l’IFRA pour garantir la sécurité de leurs produits et leur conformité réglementaire.
Il est important de noter que les restrictions de l’IFRA ne sont pas obligatoires, mais les parfumeurs sont encouragés à les suivre pour garantir la sécurité de leurs produits et leur conformité aux réglementations en vigueur. Les parfumeurs peuvent également choisir de suivre des normes plus strictes que celles de l’IFRA pour garantir la sécurité de leurs produits.
Naturelle ou synthétique, chaque matière première ajoute une note distincte au parfum final et peut influencer la fragrance en fonction de la quantité utilisée. En fonction des modes, certaines matières premières sont plus prisées que d’autres. L’avènement des matières premières synthétiques donne une infinité de possibilité de compositions olfactives, pour notre plus grand bonheur !
Le métier de compositeur-parfumeur est avant tout celui d’un artiste d’une grande sensibilité, mais pas seulement. C’est également un technicien maîtrisant la chimie des molécules que compose une fragrance.
C’est l’alliance entre créativité, science et émotion au service d’un noble métier.
Comment devenir parfumeur ? Quel est le cursus de formation nécessaire ?
Master Parfums vous dit tout !
Artiste et technicien des fragrances
Le compositeur-parfumeur est un artiste, un créateur qui conçoit des fragrances tant pour élaborer des parfums de peau, que des parfums d’intérieur, d’arôme alimentaire ou de produits ménagers.
Il va dans un premier temps réfléchir à la structure de la composition du parfum et au choix des matières premières qui seront utilisées dans celui-ci. Le compositeur-parfumeur maîtrise l’art de la symbiose des molécules qui compose chaque matière première. Cette expertise s’accompagne inévitablement d’un esprit créatif dont la sensibilité mène à une alchimie unique.
Notons que le Parfumeur est communément appelé Nez. Terme assez simpliste et réducteur, puisque le métier ne se résume pas à une fonction sensorielle mais bien à la symbiose de multiples qualités et compétences intrinsèquement indissociables. En fait, tout comme l’oreille du musicien, son nez est avant tout un outil de contrôle et d’apprentissage. Pour en savoir plus sur le métier de compositeur parfumeur, n’hésitez pas à jeter un œil à notre vidéo dédiée !
Les compétences du compositeur-parfumeur
Un odorat développé et une mémoire olfactive hors pair
Avoir un sens de l’odorat développé est un atout, et la capacité à mémoriser les odeurs est fondamentale et indispensable pour être Parfumeur. Il existe des centaines de matières premières de base qu’un parfumeur doit connaître par cœur, et donc être capable de les identifier en les sentant. Le parfumeur aguerri peut reconnaître non seulement une matière première, mais il peut également identifier son origine, son lieu de production, et le type de matériel utilisé pour son extraction!
Les plus grands parfumeurs peuvent mémoriser jusqu’à 3000 odeurs ! Pour devenir un expert, de longues années d’expérience et de formation sont nécessaires, néanmoins, le parfumeur se doit de s’exercer continuellement tout au long de sa vie professionnelle pour entretenir sa mémoire olfactive.
Un entraînement intensif des parfumeurs se traduit par une augmentation des zones cérébrales liées à l’olfaction (cortex piriforme et cortex orbito-frontal). Avec l’expertise, les parfumeurs développent une capacité élevée à manipuler mentalement des odeurs. Ils peuvent les sentir mentalement et imaginer ce que pourraient sentir différentes compositions. Ce sont ensuite les essais qui permettront au parfumeur de corroborer leur intuition et de peaufiner leur création.
Un sens artistique et de la créativité
Pour qu’un parfum touche la sensibilité du client, il est impératif de savoir développer une intelligence émotionnelle afin de proposer une expérience olfactive pertinente. Parfois l’objectif est de créer de la nouveauté, de l’originalité, d’aller chercher des matières premières insolites ou jamais utilisées permettant de proposer un parfum unique, tout en étant universel.
L’enjeu est délicat puisque le parfumeur ne doit pas se limiter à ses goûts personnels. Développer son sens artistique permet de rechercher sans cesse de nouvelles idées, parfois loin des préférences du parfumeur.
Devenir parfumeur est un métier qui prend du temps et la patience est un autre atout indispensable. Il doit constamment être en veille d’un point de vue socio-culturel pour s’assurer de toujours présenter des fragrances en symbiose avec les attentes des consommateurs.
Les compétences techniques du parfumeur

En général, de solides connaissances en chimie sont nécessaires pour maîtriser et manier les molécules des essences et autres absolues que composent les matières premières qu’elles soient naturelles ou synthétiques.
Pour les parfumeurs qui travaillent dans les maisons de composition (voir paragraphe plus bas), savoir travailler en équipe est une qualification également nécessaire. En effet, dans ces sociétés, le parfumeur ne développe pas le parfum seul devant son orgue à parfums. Toute une équipe composée du marketing, de l’évaluateur, des assistants, gravite autour et il est indispensable d’être à l’aise avec cet esprit de partage. Beaucoup de parfums sont aussi le fruit de l’alliance de plusieurs parfumeurs.
Etudes et formations pour devenir parfumeur
Il existe très peu d’écoles de parfumerie menant strictement à ce métier. Quelques maisons de compositions ont leur propre école interne (Givaudan, IFF, Firmenich) mais les entrées sont limitées et très sélectives.
On peut aussi devenir parfumeur par le biais de formations visant à acquérir des bases solides en chimie, créativité et marketing.
Outre les parfumeurs de parfumerie fine, ces écoles forment aussi des parfumeurs qui seront spécialisés dans la parfumerie fonctionnelle (cosmétique, savons, gel douche, shampoings, détergents), et les arômes alimentaires, ainsi que des évaluateurs.
L’ESP (École Supérieure du parfum) à Paris et à Grasse, propose des admissions en 1ère année post-bac sur dossier, ainsi qu’en 2ème année après une Licence 2 ou 3 en chimie, biologie, mathématiques…).
L‘ISIPCA ( Institut Supérieur International du Parfum, de la Cosmétique , et de l’Aromatique) situé à Versailles, propose diverses formations autour des métiers de la parfumerie post-bac ou plus.
Le GIP (Grasse Institute of Perfumery) offre diverses formations aussi à Grasse, et dans plusieurs autres villes du monde et en ligne
D’autres centres de créations et de formations en parfumerie comme Cinquième Sens proposent des formations complètes sur plusieurs modules.
The Perfumery Art School, créée par la parfumeure Isabelle Gellé, permet de se former online au métier de parfumeur indépendant en manipulant uniquement des matières premières naturelles. Une approche artistique de la parfumerie, sans nécessité d’une expertise en chimie.
En plus des diplômes et formations, l’expérience reste fondamentale. C’est en s’exerçant continuellement que le parfumeur parvient à devenir un expert reconnu dans le monde très fermé et sélectif de la parfumerie.
Parfumeurs célèbres et maisons de composition
Peu nombreux sont les parfumeurs qui ont l’avantage de créer des parfums, parfois des collections entières, au sein même de grandes maisons. On peut citer Mathilde Laurent pour Cartier, Christine Nagel, ayant pris la suite de Jean-Claude Ellena pour Hermès, Olivier Polge ayant pris la suite de son père Jacques Polge pour Chanel, ou encore Thierry Wasser pour Guerlain, Francis Kurkdjian ayant pris la suite de François Demanchy pour Dior.
La plupart des créateurs de parfums sont salariés dans des sociétés de composition et productrices de matières premières naturelles et synthétiques. Ce sont ces sociétés qui outre le sourcing des matières de parfumerie et la création de nouveaux accords, fournissent les services de composition de parfum aux différentes marques : Givaudan (anciennement Roure), IFF, Firmenich, Symrise, Mane, Robertet…
On trouve aussi aujourd’hui des sociétés ou agence de création de parfum uniquement dont les parfumeurs peuvent exprimer leurs talents pour des marques (souvent plus confidentielles) comme par exemple, Maelström, Flair, ou Accord et Parfums.
Notons aussi que la mise en avant des parfumeurs, qui jusque là étaient considérés comme des travailleurs de l’ombre, a été possible et démocratisée grâce à Frédéric Malle qui, en créant sa maison de parfum Les Editions Frédéric Malle en 2000, propose non seulement une collection de parfums d’une qualité reconnue, mais va aussi jusqu’à écrire le nom du parfumeur sur le flacon des fragrances pour donner encore plus de cachet à sa collection. La reconnaissance du Parfumeur est dorénavant officielle vis à vis du consommateur. La jeune marque Essential Parfums met aussi en avant sur ses flacons et étuis les créateurs de ses fragrances.
Par ailleurs, aujourd’hui de plus en plus de parfumeurs s’affranchissent des maisons de compositions pour devenir indépendant et proposer leurs services de création directement aux marques (souvent des marques dîtes de niche, plus confidentielles).
D’autres ont même créé leur propre marque oú ils peuvent exprimer leur art sans contrainte: Jean-Claude Ellena et sa fille Céline qui avaient lancé The Different Company, Akro par Olivier Cresp, Maison Jean-Michel Duriez, Parle-moi de parfum par Michel Almairac, Maison Francis Kurkdjian, Voyages Imaginaires par Isabelle Doyen et Camille Goutal, Pierre-Guillaume Parfums, Thierry Bernard et ses amis parfumeurs pour Parfumeurs du Monde…
Notre jeu olfactif Master Parfums rend hommage aux grands parfumeurs dans une série de questions qui vous plongent au cœur de l’histoire et de la culture parfum ! Découvrez-le juste ici.
Quelques parfums remarquables et leur créateurs
- Edouard Fléchier pour Dior : Poison (1985)
- Calice Becker pour Dior: J’adore (1999)
- Jean-Claude Ellena pour Hermès: Terre (2006)
- Olivier Cresp pour Mugler : Angel (1992)
- Alberto Morillas pour Kenzo : Flower by Kenzo (2000)
- Cécile Zarokian pour Amouage : Epic Woman (2009)
- Dominique Ropion pour Editions de parfums Frédéric Malle : Portrait of a Lady (2010)
- Maurice Roucel pour Editions de parfums Frédéric Malle: Musc Ravageur (2000)Bertrand Duchaufour pour L’Artisan Parfumeur : Séville à l’Aube (2012)
- Isabelle Doyen pour Naomi Goodsir : Nuit de Bakélite (2017)
- Patrice Revillard pour Jacques Fath : L’iris de Fath (2018)
- Philippe Paparella-Paris pour Memo : Sintra (2020)
La synesthésie est un phénomène neurologique assez rare où une stimulation d’un sens déclenche simultanément une connexion d’un autre sens. Certaines personnes peuvent voir des couleurs ou même des nombres associés à des sons ou à des odeurs. Mais comment se manifeste-elle ? Quel genre d’association de sens est connu des scientifiques ? Comment ce phénomène est-il vécu ?
Master Parfums vous dit tout.
La Synesthésie, phénomène peu connu
Syn [ensemble] – Aesthésis [sensation]
La synesthésie est une manifestation cognitive par laquelle une stimulation d’un sens déclenche une réponse simultanée d’un ou plusieurs autres sens.
Alors que presque tous les types d’associations sensorielles sont possibles, certaines formes sont plus courantes que d’autres.
Par exemple, certaines personnes peuvent voir des couleurs lorsqu’elles entendent des sons ou ressentir des textures lorsqu’elles perçoivent des couleurs. D’autres vivent une expérience gustative rien qu’à l’évocation d’un mot, et d’autres encore associent des couleurs aux lettres de l’alphabet et même aux chiffres… Pour certains, les informations sonores peuvent être perçues également par l’odorat, de sorte que la musique a une certaine odeur.
Vous l’avez compris, la synesthésie peut se manifester de différentes manières pour différentes personnes et peut varier en intensité selon les situations.
La recherche scientifique sur la synesthésie
Ce phénomène qui reste encore très mystérieux attire, dès le 19ème siècle, l’attention de la communauté scientifique. Une partie du problème avec la recherche sur la synesthésie est la façon dont les gens décrivent leurs expériences. Ce qui est intense pour les uns peut être modéré pour d’autres, et la dimension subjective de la description reste difficile à appréhender.
Tout ce que nous vivons existe sous la forme d’un schéma de « signaux chimico-électriques » circulant dans le cerveau. En règle générale, différentes zones du cerveau représentent différents types d’informations.
Le lobe occipital, par exemple, contient des informations sur la vision et une partie du lobe temporal contient des informations sur le son. La synesthésie peut être causée par une diaphonie* (*défaut de transmission ou restitution d’un signal) inhabituelle entre des régions cérébrales normalement séparées.
Bien que les scientifiques ne comprennent pas complètement les causes de ce phénomène, ils pensent qu’il peut venir d’une connexion particulière entre les régions du cerveau qui gèrent les différents sens. La synesthésie pourrait être héréditaire et peut varier en intensité chez différentes personnes.
Le discours autour de la synesthésie reste nuancé car malheureusement peu d’études traitent le sujet.
Bien qu’elle soit causée par des processus cognitifs, ce n’est généralement pas une gêne au quotidien.
Comment la synesthésie est-elle vécue ?
Les personnes qui vivent la synesthésie ne le réalisent pas immédiatement, puisque cela se produit la plupart du temps dans l’enfance, et ceci jusqu’à ce qu’elles découvrent que les autres n’ont pas la même expérience des perceptions. Il s’agit de « synesthésie développementale ».
La synesthésie peut être un don pour certaines personnes, mais elle peut aussi causer de la confusion ou de l’anxiété pour d’autres. Des synesthétes ont décrit leur association sensorielle comme étant envoûtante et enrichissante, ajoutant une dimension supplémentaire à leur perception de la vie.
En revanche, d’autres se sentent tellement différents qu’ils en ont peur, et leur vie sociale peut s’en voir perturbée.
C’est juste une façon différente de percevoir le monde, et il semblerait que les synesthétes soient plus créatifs.
Les scientifiques continuent de mener des études sur ce phénomène pour en comprendre davantage sur les fonctions du cerveau et la perception sensorielle humaine.
La synesthésie odeur-couleur-texture

La synesthésie associant odeur et couleur, et parfois une texture est un phénomène encore peu connu mais fascinant. Cette condition inhabituelle permet à certaines personnes de voir et d’associer des couleurs lorsqu’elles sentent des odeurs. Pour ces individus, dont je fais partie, chaque odeur a une couleur particulière associée, avec des variations nuancées par l’intensité et la profondeur, créant une expérience unique et très précise de l’environnement sensoriel.
En ce qui me concerne, je vois systématiquement une couleur lorsqu’un parfum, une odeur simple ou complexe est identifiée. Au fil du temps j’ai remarqué que ces couleurs étaient non seulement nuancées en intensité mais qu’elles avaient parfois une texture, rendant l’odeur encore plus concrète et plus précise.
Les odeurs que je vois vertes ne proviennent pas forcément d’éléments qui le sont.
Par exemple, en sentant une note de vétiver, c’est la couleur kaki qui s’impose. Mais en sentant une note de feuille ou de tige fraîche, je vois une texture satin de couleur argentée… Et comme je ne sais pas l’expliquer, je n’en fais que très rarement allusion.
C’est le même principe pour les parfums avec la complexité standard d’une pyramide olfactive.
Je verrai une couleur globale à l’ensemble du parfum, et il y aura des nuances de textures au fil de l’évolution de la fragrance. Évidemment j’essaie depuis quelques années de dissocier « mes » couleurs de celles provoquées par les biais cognitifs : la couleur du jus du parfum, celle du flacon, le storytelling, le logo de la marque etc.… qui pourrait modifier ou influencer mes propres perceptions. J’en suis consciente depuis plusieurs années et cela m’aide à prendre du recul sur la nature de ces connexions que je vis depuis toujours.
Cependant, l’inverse n’est pas vérifié : je ne perçois pas d’odeur en voyant une couleur, sauf si je me l’impose, mais naturellement il ne se passera rien.
Les scientifiques ne savent toujours pas exactement comment la synesthésie odeur-couleur est déclenchée, mais ils pensent que cela peut être dû à une connexion anormale entre les zones cérébrales responsables de l’odorat et de la vision. Cependant, il est important de noter que la synesthésie n’est pas une maladie ou une déficience. Au contraire, de nombreux synesthètes considèrent leur capacité à ressentir des couleurs avec des odeurs comme un don enrichissant.
La synesthésie et la mémoire
La synesthésie odeur-couleur peut également influencer la façon dont les synesthètes perçoivent et se rappellent des odeurs. Par exemple, une odeur qui est associée à une couleur particulière pourrait être plus facilement mémorisée et associée à un événement ou à une personne spécifique.
La mémoire olfactive ne joue plus sur un seul tableau, puisque d’autres sens viennent renforcer et faciliter l’apprentissage et la mémorisation grâce à cet atout mnémotechnique.
Cette expérience est évidemment très personnelle et subjective.
Néanmoins, il est important de noter que certaines couleurs sont souvent associées de façon universelle à des odeurs basiques telles que l’odeur de la lavande qui est souvent associée à sa couleur violette, tandis que l’odeur du citron est souvent associée à sa couleur jaune. Il ne s’agit pas ici de synesthésie mais plutôt d’un consensus tacite d’une société ou d’une culture donnée. On parle de mémoire collective.
La synesthésie dans la parfumerie
La marque L’Orchestre Parfum a développé une collection de parfums autour de la pluralité des sens, en associant une musique à chacune des fragrances. Une Playlist est mise à disposition, et pour chaque parfum il est proposé d’écouter un morceau de musique composé en s’inspirant de la fragrance
Pour en savoir plus, visionnez notre vidéo à ce sujet !
La note de moka en parfumerie nous renvoie de prime abord à des accords gourmands et torréfiés de café, de cacao avec une pointe de lait fouetté. Des saveurs de pâtisseries ou de boissons régressives.
Mais d’où vient le terme Moka ? Comment cette note est-elle utilisée dans les parfums et quelles facettes sont mises en avant?
Le moka, un café d’origine
Le café Moka est la variété issue du caféier à l’origine du café Arabica en Éthiopie. Il pousse sur les hauts plateaux, puisque les caféiers sont cultivés en altitude entre 1500 et 2200 mètres dans cette région. Cette culture particulière lui confère un goût unique, riche et fruité.
Son nom fait également référence au port de Mocha au Yémen, plaque tournante du commerce du café depuis le XVIIIe siècle..
Dans l’inconscient collectif, l’Éthiopie se référant à la notion de café d’excellence, le café Moka est considéré comme étant un café de qualité supérieure et riche en goût.
Les cultures sont réparties dans 4 régions du pays : Sidamo, Kaffa, Wallaga, Harrar.
Dans ces régions, des centaines de milliers d’hectares sont dédiés à la culture du café. Selon l’origine et le terroir des grains de café, les caractéristiques du café varient légèrement.
Par ailleurs, la « crème moka » est une liqueur créée à partir de la distillation des grains de café, une liqueur utilisée tant dans des boissons que dans des pâtisseries du même nom.
Le moka en parfumerie
Le café dans les parfums
Le café est l’une des notes les plus difficiles à reproduire en parfumerie, puisque de nombreuses molécules sont responsables de l’odeur, et que personne ne boit son café de la même façon : expresso, filtre, soluble, turc…
Le goût varie aussi en fonction du terroir du café : fruité, acide, corsé…, et la perception de ses arômes est également très variable : grillé, torréfié, fumé, gourmand, légèrement épicé, chocolaté.
L’absolu café s’obtient par extraction aux solvants volatils des grains du caféier torréfiés. On le trouve dans les parfums cuirés, tabac, vanillés et chyprés.
La note moka
Contrairement à l’accord café qui est généralement une note de café avec des facettes franches, parfois amères, l’accord moka désignera une note café plus douce, vraisemblablement avec des facettes légèrement cacaotées voire noisette. Il n’y a aucune règle définie en soi.
En parfumerie, évoquer la note ou l’accord moka, sous entend un « accord café /cacao /crème ».
Si la marque veut créer un parfum à base de café Moka d’Ethiopie, cela est expressément précisé lors du briefing avec le parfumeur.
Dans tous les cas un accord café/moka sera reproduit en laboratoire par le parfumeur.

Selon l’histoire, la note moka fait référence au gâteau moka, une pâtisserie créée au 17eme siècle à Paris, avec une base de génoise et une crème au beurre agrémentée d’essence de café. Cela donne un accord café crémeux, cacaoté, parfois avec une pointe d’amande torréfiée.
Moka c’est aussi l’appellation d’une boisson chaude à base de café, de lait, de cacao, de crème fouettée et parfois de copeaux de chocolat en plus. Cette boisson réconfortante est appréciée pour ses effluves gourmands et lactés, avec cette petite pointe d’amertume issue du café, aussi connue sous le nom de Mocaccino.
La note Moka, un néo-gourmand
En parfumerie, l’accord moka évoque plus souvent la douceur réconfortante d’un moccacino.
Pendant longtemps, la notion de gourmandise en parfumerie était synonyme d’accords sucrés, fruités, vanillés, miellés et collants. Cette tendance se modifie doucement depuis quelques années et le gourmand tend à être moins régressif, moins sucré, pour être plus crémeux, plus douillet et cocooning.
La note café regroupe toutes les facettes idéales à cette nouvelle façon de consommer le parfum rendant la fragrance sensuelle et chaleureuse tout en étant addictive. La note de café torréfié donne du corps, une singularité tendant vers une légère amertume assumée. C’est caractériel, parfois même désinvolte. Cette note de café est souvent utilisée avec des matières premières imposantes, autant de la rose que de la fève de tonka par exemple.
D’abord utilisé pour les parfums masculins, la note café est désormais associée avec des notes gourmandes comme la vanille, l’amande, le caramel, ainsi que des notes lactées de crème fouettée qui lui confèrent cette facette moka, mais aussi de bois de santal ou même de tubéreuse pour donner un autre type de rondeur et un côté délectable et généreux.
Quelques exemples de parfums aux notes café et moka…
La note café a d’abord été réservée aux fragrances masculines, dans des parfums ambrés comme Valentino Uomo, mêlant café et cuir, A-men de Mugler (par Jacques Huclier) affichant en overdose une note mochaccino, ou encore Yohji Homme de Yamamoto (par Olivier Pescheux.).
Puis l’accord café s’est asexué avec des notes plus douces, lactées, chocolat, cannelle, caramel ou marron glacé, le moka au sens dessert du terme. L’amertume fait place à la douceur veloutée,comme pour vous envelopper de chaleur rassurante et addictive.
On pense à un Moka Michallef (par Martine Micallef) avec ici un café liégeois saupoudré de cacao et de caramel.
Dans Noir exquis de l’Artisan Parfumeur (par Bertrand Duchaufour), le café s’enveloppe de fleur d’oranger, de sirop d’érable et de marron glacé .
Pour Café Cabanel (par Cécile Zarokian), Teo Cabanel nous invite à un cappucino sensuel et envoûtant, où le café s’imbibe de vanille, caramel, santal et tonka.
Avec sa Coffee break collection, Xerjoff nous entraîne dans les méandres du commerce du café international : Golden Dallah, le plus gourmand mêlant cacao, noisette et tonka à la rose et au oud. Golden Moka oú le café s’entoure d’agrumes et d’encens, et Golden green célébrant le grain de café cru pas encore torréfié .
Hugo Boss the Scent Private accord (par Bruno Jovanovic) , lui, habille son accord moka de gingembre et d’absolu de cacao.
Bien sûr, on ne peut pas oublier le blockbuster, Black Opium de Saint Laurent (par Nathalie Lorson) et son shot de café fruité fleuri hyper addictif..
Vanille Café de Comptoir Sud Pacifique (par Vanina Muracciole) nous amène au Costa Rica pour un voyage dans les champs de caféiers, avec des notes d’amande verte et une sensation d’odeur de grain de café fraîchement moulu. Puis rapidement la vanille douce, gourmande et le benjoin suave donnent un accord ambré, sensuel et langoureux.
Pour Mumbai Noise de Byredo (Jérôme Epinette) c’est une odeur relaxante de davana épicée et herbacée qui s’accompagne d’un café tonka fumé et gourmand et d’un bois de santal crémeux et velouté.
Et pour ceux qui préfèrent rester sur l’amertume et la puissance d’un café corsé, on trouve dans deux registres différents : l’Eau Corsée de la collection Do not drink de Sephora (par Maia Lernout), où le café fraîchement torréfié se poudre d’iris. Et Akro la marque du parfumeur Olivier Cresp qui revisite le grain de folie du café, avec Awake, véritable concentré d’énergie mêlant cardamone, citron et vetiver.
Souvent associés aux fragrances d’hiver, les parfums aux accords de moka nous enveloppent sensuellement. C’est chaleureux, souvent puissant et encore peu commun ! Alors, prêt à se démarquer en portant un parfum singulier et addictif ?
Vous pouvez retrouver ces références dans notre vidéo quiz qui traitait ce sujet !
Les nez électroniques sont de plus en plus présents dans l’industrie du 21ème siècle. Des avancées majeures dans le monde de l’intelligence artificielle permettent aujourd’hui d’utiliser les nez électroniques dans le domaine de la santé, de la sécurité, de la beauté. Comment fonctionnent ces machines intelligentes ? Comment sont-elles utilisées dans la parfumerie moderne ? Les parfumeurs seront-ils, à terme, remplacés par des nez électroniques ? Master Parfums vous dit tout !
Le nez électronique, une machine futuriste ?
Qu’est ce qu’un nez électronique ?

Le nez électronique est un système biomimétique conçu pour imiter la fonction du système olfactif humain. Un nez électronique est un appareil utilisé pour détecter et analyser les odeurs et les goûts, en supplément, ou en remplacement de l’odorat d’un humain ou d’un chien auxiliaire (par exemple pour la détection de drogues ou d’explosifs).
Depuis le début des années 2010, la technologie des capteurs électroniques a connu des évolutions majeures, tant d’un point de vue technique que commercial. L’expression anglaise « electronic sensing » (capteurs électroniques) fait référence à la capacité de reproduire les sens humains grâce à un ensemble de capteurs et de systèmes de reconnaissance.
Fonctionnement d’un nez électronique
Le nez électronique imite le processus par lequel les humains reconnaissent les odeurs. Une fois inhalées, les molécules odorantes se fixent sur un capteur, un peu comme des récepteurs olfactifs qui analysent les empreintes chimiques. Cette information est dans un premier temps codée comme référence unique. Puis ce code est envoyé dans une base de données pour un traitement analytique.
L’architecture d’un nez électronique dépend de l’utilisation qui en sera faite et les raisons pour lesquelles il est conçu. De manière générale, il est créé avec un système de capteur d’aspiration ou d’inhalation de gaz, et un sous-système analytique et de traitement de l’information via des algorithmes.
En pratique, la plupart de ces algorithmes fonctionnent en comparant des descriptions de nouvelles données avec des descriptions d’échantillons précédemment évalués. Cette fonctionnalité nécessite une phase d’apprentissage, avant la phase de développement.
A l’issue de cette phase d’apprentissage, il sera possible de classer et répertorier correctement la plupart des odeurs qui seront présentées.
Ces nez sont largement utilisés dans les domaines de l’agroalimentaire pour vérifier la fraîcheur des aliments, de la défense pour détecter des explosifs par exemple, dans les domaines de l’environnement pour reconnaître d’éventuels polluants, et de plus en plus en médecine grâce à un procédé qui analyse l’haleine des patients à la recherche d’éventuelles maladies. Depuis quelques années, ils sont également utilisés dans le monde de la parfumerie.
Le nez électronique en parfumerie
Jusqu’à présent, la création de parfums était encore très artisanale. Comment le nez électronique est-il utilisé en parfumerie, va-t-il à terme supplanter les humains ?
Le nez électronique
Évidemment, toutes les qualités techniques dont un humain dispose, sont disponibles via la machine. Il y a quelques années, un APA (Assistant Parfumeur Augmenté) nommé Philyra est né.
IBM Research a mené une étude en collectant des données concernant les goûts des consommateurs sur la base de plusieurs mesures. Composé de près de 2 millions de formules de parfums, l’algorithme peut créer des fragrances basées sur les réussites passées.
Richard Goodwin, chercheur IBM, disait : « Ce système se comporte comme un apprenti, de la même manière qu’un humain apprendrait d’un maître quelles combinaisons d’ingrédients fonctionnent, la machine apprend à créer en se basant sur les formules qui marchent le mieux. »
Les algorithmes sont d’importants accélérateurs d’innovation, et l’industrie du parfum en a besoin pour faire évoluer ses offres. Les consommateurs veulent être séduits par de la nouveauté inventive et créative.
Un parfum entièrement fabriqué par intelligence artificielle est-il possible ?

Oui, techniquement c’est réalisable, mais le nez électronique n’est pas conçu pour remplacer les parfumeurs et leurs évaluateurs La composition finale sera validée par le professionnel.
Les nez électroniques sont une aide à cet égard, un moyen de gagner du temps et de l’énergie à bon escient. Certains nez électroniques ultra performants ont une odorothèque de 99000 molécules. (Le nez humain serait capable d’en déchiffrer 1000 milliards !)
Mais d’un point de vue émotionnel, il ne remplace pas l’évaluation hédonique et subjective propre aux humains. Contrairement au nez humain, le nez électronique peut se rappeler précisément de chaque molécule odorante pendant des mois ou des années. Notre mémoire olfactive n’est pas aussi performante.
Pour Claire Viola, vice-présidente de la stratégie digitale chez Symrise : « La création aura toujours besoin de l’homme car les fragrances s’élaborent à partir d’émotions, d’intuitions. Il faut plutôt considérer l’intelligence artificielle comme un assistant parfumeur, un outil au service d’un professionnel “augmenté”. »
L’objectif de l’utilisation d’un nez électronique est de pouvoir proposer d’autres formulations viables, et d’utiliser de nouvelles matières premières, tout en étant supervisées et validées par un maître-parfumeur.
L’intérêt de l’intelligence artificielle, serait donc de proposer un autre point de vue et d’engendrer l’utilisation d’ingrédients nouveaux. L’IA peut alors offrir de formidables opportunités, à condition que l’aspect émotionnel soit respecté.
Le légendaire parfum Opium d’Yves Saint Laurent résonne comme une ode à l’émancipation de la femme de la fin des années 70 et annonciateur d’une nouvelle génération de parfums pendant toute la décennie des années 80. Un parfum provoquant à l’image de son créateur.
Yves Saint Laurent, designer provocateur

Né à Oran en Algérie en 1936, Yves Saint-Laurent s’intéresse assez vite à la couture. A 18 ans, il arrive à Paris pour prendre des cours de dessin à la Chambre Syndicale de la Haute Couture, où son talent le rend célèbre en seulement 3 mois. Christian Dior le remarque et le nomme modéliste. Après la mort de ce dernier, Saint Laurent poursuit le travail de son mentor, reprenant ainsi la direction de la Maison Dior.
Génie incontesté, Yves Saint Laurent ouvre sa propre maison de couture en 1962 avec l’aide de son ami Pierre Bergé. Déterminé, le couturier vit alors l’apogée de ses premières heures et le nom Yves Saint Laurent devient un incontournable de la mode.
Provocateur dans l’âme, il casse les codes et fait de son savoir-faire une expression artistique du féminisme en lançant une collection puisée dans l’univers vestimentaire des hommes. Le tailleur-pantalon donne dorénavant l’opportunité aux femmes de porter un pantalon au travail. La veste Saharienne, est détournée du vestiaire de la chasse pour en faire un indispensable de sa collection. Avant-gardiste, il ose faire du smoking un vêtement pour femme asseyant son aura dans le monde de la mode.
Cependant dès la fin de l’année 1976, la presse parle de sa trop grande disparition des médias et les magazines préparent déjà des rétrospectives à son sujet, comme s’il allait bientôt mourir.
Mais M. Saint Laurent ne fait qu’écrire sa légende, et en réponse à cet acharnement, il lance avec un succès sans précédent ce jus narcotique au nom transgressif : Opium.
Opium d’Yves Saint Laurent
Contexte de sa sortie
En 1977, sous la direction artistique de Chantal Roos, Yves Saint Laurent propose une version modernisée des parfums orientaux délaissés depuis les années 40. Opium est un coup d’éclat olfactif et marketing prônant l’émancipation de la femme, affirmant de plus en plus sa féminité.
Le couturier souhaite créer une fragrance luxueuse et imagine un flacon à contre-courant de ce qui se faisait jusqu’alors.
Pour le flacon, Pierre Dinand innove en glissant une flasque en verre dans un fourreau de plastique ambré, inspiré des étuis inrô que les samouraïs utilisaient pour stocker les épices, les herbes médicinales et l’opium. 1 Il l’orne d’un pompon de soie noire d’inspiration Napoléon III mis à l’honneur dans la collection d’Yves Saint Laurent du moment.

« C’était un objet complètement révolutionnaire, à mille lieues des bouteilles traditionnelles en verre« , »C’est une période où Yves Saint Laurent est vraiment dans l’expression la plus riche, la plus complète, la plus intense de son art« , note Yann Andrea (International Marketing Director YSL Fragrances 2010-2014)
Opium concrétise la fascination qu’Yves Saint Laurent a de l’orient.
Vendu en moyenne 30% plus cher que ses concurrents, le parfum est un succès tel que les détaillants français se retrouvent en rupture de stock rapidement. C’est le coup de force marketing visant à renforcer son prestige et son attractivité.
En 1978, le slogan publicitaire est retravaillé pour le marché américain. « Opium, pour celles qui s’adonnent à Yves Saint Laurent » devient plus sage, certains diront trop prude « Opium, for those to whom Saint Laurent is a habit ». (« trad: Opium, pour celles qui s’adonnent à Yves Saint Laurent. »
Opium est immédiatement remarqué faisant du parfum le début d’un mythe. En effet, La fête du lancement a lieu sur un bateau amarré dans le port de South Street à Manhattan. Précisément là où arrivaient les navires venant d’Asie chargés d’opium. Le message est provocateur, tout comme le couturier.
Opium, l’oriental modernisé
« Si j’ai choisi Opium comme nom pour ce parfum, c’est que j’ai espéré intensément qu’il pouvait, à travers toutes ses puissances incandescentes, libérer les fluides divins, les ondes magnétiques, les accroche-cœurs et les charmes de la séduction qui font naître l’amour fou, le coup de foudre, l’extase fatale…« , écrit Yves Saint Laurent. Transgressif, il veut un parfum sensuel, hyper opulent, extravagant, provocateur, énigmatique et libérateur.
Olfactivement, Opium est largement inspiré de Youth-Dew (1953) d’Estée Lauder (par Joséphine Catapano) et des accords œillet-patchouli de Tabu (1932) de Dana (par Jean Carles). Sa tenue est excellente, Opium a ouvert la voie à une lignée de parfums sensuels et sophistiqués pour des femmes fatales et glamours, annonçant une industrie du parfum décomplexée et exubérante pendant plus d’une décennie.
D’ailleurs, Estée Lauder répondait à Yves Saint Laurent en 1978 (année du lancement américain d’Opium) en créant Cinnabar (par Bernard Chant)…une version revisitée de Youth Dew, très proche d’Opium.
Sous la direction artistique de Jean Amic, Jean-Louis Sieuzac, Raymond Chaillan et Françoise Marin composent ce parfum dense et puissant mais qui garde une justesse tout au long de son évolution.
Il intègre la famille olfactive des orientaux, un ambré floral épicé puissant et capiteux.
Les notes olfactives d’Opium
Un départ fruité de mandarine, pêche et prune s’associe aux aldéhydes pour donner une certaine brillance et du volume à ce cœur opulent.
L’accord œillet piqué de clou de girofle est la star de cette composition. Saupoudré de cannelle, il s’entoure de rose, de jasmin et d’ylang ylang. Ces facettes florales épicées se lovent dans un fond ambré et mystérieux paré de myrrhe, patchouli, vanille, labdnadum, cèdre et santal.
C’est dense et envoûtant, addictif et enveloppant. Les muscs et le castoreum ensauvagent cette fragrance voluptueuse et sensuelle.
C’est un parfum charnel avec beaucoup d’élégance. L’accord œillet-Patchouli est sublimé par un ensemble caractériel et imposant.
Cependant, les reformulations de la fragrance n’ont pas su garder l’essence même du parfum originel, le rendant plus lisse et conventionnel et peut être moins performant, moins provocateur.
Après Opium, l’histoire continue avec les rééditions
Pas moins de 25 flankers (réinterprétations) ont vu le jour depuis la création en 1977 d’Opium.
Des déclinaisons sur la concentration du parfum en eau de toilette, eau de parfum, extrait ou élixir, mais également sur leurs compositions ont vu le jour, en voici quelques exemples :
- Opium pour Homme (1995)
- Opium Fraîcheur d’Orient (1998)
- Opium Fleur de Shanghaï (2005)
- Opium Fleur Impériale (2006)
- Opium Légende de Chine (2007)
- Opium Elixir Voluptueux (2008)
Notons également la création en 2016 de Black Opium près de 40 ans après la sortie d’Opium, par 4 parfumeurs Honorine Blanc, Marie Salamagne, Nathalie Lorson, Olivier Cresp, propulsé au rang de blockbuster commercial.
Black Opium représente, selon la marque, la nouvelle génération d’Opium, provocatrice et rock & roll avec un style faussement décontracté puisque parfaitement maîtrisé. Se voulant rebelle et avant-gardiste à l’image du parfum Opium original, Black Opium dont l’addiction est insufflée par la note café, est décrit comme magnétique et sulfureux.
Et vous, préférez-vous la version initiale d’Opium ou sa réinterprétation Black Opium collant aux standards modernes de ce qui représente l’exubérance ?
Visionnez notre vidéo Master Parfum sur la question du parfum Opium d’Yves Saint Laurent.
Références
1. Les 111 parfums qu’il faut sentir avant de mourir, page 101. Y. Cervi
Crédits photos bannière : https://www.flickr.com/photos/wvfonseca/23827977442
Dans la catégorie des encens, la myrrhe et l’oliban sont les plus connus, tant pour leurs propriétés médicinales que pour toute la légende et les aspects religieux associés.
Mais d’où viennent ces morceaux de résines, et quelle importance ont-elles d’un point de vue spirituel ? Sont-elles utilisées partout dans le monde de la même façon ?
Dans notre jeu Master Parfums, une carte quizz est dédiée à ces résines si particulières. Aujourd’hui, nous creusons pour vous l’origine et les mystères de ces encens !
Myrrhe et Oliban, origines botaniques
L’oliban
La résine de l’oliban, que l’on appelle communément “encens”, est tirée du Boswellia, un petit arbre que l’on trouve au nord-est de l’Afrique ou sur la péninsule Arabique. Elle est obtenue en taillant l’écorce de l’arbre permettant à la sève de couler. En séchant, elle devient blanchâtre et opaque, durcit devenant une gomme solide, un exsudat. C’est l’oliban, que l’on appelle aussi « Larmes de Somalie ».
L’oliban (Boswellia Serrata) est originaire d’Inde mais se trouve également au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Sa résine est utilisée depuis des milliers d’années en Inde, en Chine et dans divers pays d’Afrique pour ses bienfaits sur la santé et ses propriétés médicinales.
La couleur de cette petite gomme aromatique varie selon la saison à laquelle elle est récoltée. Le boswellia incisé en été et récolté en automne donne la plus belle qualité d’encens. De couleur laiteuse, on l’appelle l’encens blanc, ou olibanum, par opposition à l’encens roux.
L’oliban révèle des tonalités à la fois fraîches, aromatiques, rondes et chaudes, aux facettes balsamiques (résineuse, ambrée), minérales, et boisées sèches. Une matière particulièrement appréciée en parfumerie de niche.
La myrrhe

C’est principalement en Afrique de l’Est, et particulièrement en Somalie que l’on retrouve le Commiphora Myrrha, un arbre ne dépassant pas 3 mètres de haut d’où l’on tire la myrrhe.
Son grand tronc torsadé est recouvert d’une écorce grise ou marron. Très ramifié, de petites feuilles et fleurs y poussent. Des boursouflures se forment sur le tronc, desquelles un suc résineux exsude naturellement. Puis au contact de l’air, il durcit pour créer des solidifications brunes rougeâtres, très odorantes : c’est cette gomme-oléo-résine aromatique que l’on appelle la myrrhe odorante.
Son parfum chaud et balsamique, fait de la myrrhe une matière première de choix dans les notes de fond des parfums orientaux. La myrrhe, gourmande et capiteuse, apporte un côté chaud, doux, sombre et sensuel au parfum.
Histoire et religions
Quels cadeaux les Rois Mages ont-ils offert ?

Selon la tradition, les trois Mages sont venus d’Orient pour rendre hommage à l’enfant Jésus et lui offrir des cadeaux : de l’or, de l’oliban et de la myrrhe. Des présents fortement symboliques :
- Balthazar a offert de l’or pour le pouvoir et la royauté, mais également parce que l’or symbolise la lumière et le soleil, signes d’espoir.
- Melchior, de l’oliban, symbolisant l’aspect divin de Jésus : l’encens étant le moyen d’honorer Dieu.
- Gaspard, de la myrrhe, qui aurait des propriétés euphorisantes et analgésiques. Un cadeau rappelant que malgré l’aspect divin qu’il pouvait renvoyer, il n’en reste pas moins véritablement homme et surtout mortel.
Utilisation traditionnelle de la myrrhe et de l’oliban
L’utilisation traditionnelle de l’oliban était de brûler la résine lors de cérémonies religieuses, d’où le nom « encens indien ». Selon la tradition, la fumée de la résine induit un état propice à la prière, à la méditation et à l’expérience spirituelle. Aussi, la fumigation de l’encens est à l’origine du mot parfum, car la fumée montante permettait de communiquer avec les dieux, « Per Fumum » (à travers la fumée) en latin.
Les Égyptiens utilisaient quotidiennement la myrrhe dans leurs rituels sacrés et pour embaumer leurs pharaons. Au combat, les soldats Grecs en emportaient toujours avec eux car ils savaient qu’il avait des propriétés antiseptiques et anti-inflammatoires.
Propriétés médicinales, et utilisation dans le monde
L’oliban est un encens dit encens mâle ou encore encens pur. Il était à l’origine considéré comme un puissant anti-inflammatoire qui favorise également la tranquillité et le calme, ce qui peut permettre un sommeil de qualité, détendre le corps et l’esprit. Il purifie également l’atmosphère et élimine l’énergie négative. C’est pourquoi l’oliban est toujours utilisé comme encens par fumigation.
Aujourd’hui, il est souvent utilisé en huile essentielle autant qu’en fumigation et a également de nombreux autres avantages: antiseptique, il favorise la cicatrisation des plaies et stimule les systèmes immunitaires et nerveux. Il est antibactérien, assainit la bouche, soulage les douleurs musculaires ou l’arthrose et aide à lutter contre la dépression saisonnière.
Au Moyen-Orient, la myrrhe est utilisée en médecine traditionnelle arabo-islamique depuis des milliers d’années. Par exemple, elle est utilisée comme agent anti-inflammatoire et pour soulager la douleur des rhumatismes. Elle est préconisée pour nettoyer les plaies et prévenir la progression de l’infection et de la gangrène lorsqu’une infection est déjà établie.
L’utilisation de la myrrhe en médecine traditionnelle continue également en Inde dans la médecine ayurvédique, notamment pour le traitement des aphtes, des gingivites et des pharyngites.
En médecine traditionnelle chinoise, la myrrhe est souvent associée à d’autres herbes. Utilisées ensemble, elles traitent les traumatismes, et améliorent la circulation lors de douleurs menstruelles par exemple.
La myrrhe et l’oliban ont traversé le temps et les régions du monde, non seulement pour leurs propriétés médicinales reconnues à travers les siècles, mais également parce que les symboliques spirituelles et religieuses sont grandes, ayant un pouvoir mystique et une aura divine.
Myrrhe et Oliban, matières premières prisées en parfumerie
Par ailleurs, leur utilisation en parfumerie est de plus en plus complexe, et certains parfumeurs n’hésitent pas à les mettre à l’honneur.
Parfums connus avec de l’oliban
L’oliban est utilisée pour révéler ses tonalités boisées, aromatiques, balsamiques, minérales, épicées.
- Histoires de Parfums a créé Encens Roi, où la résine d’Oliban est portée par des épices, des bois précieux et de la vanille. l’ensemble est majestueux et profond.
- Guerlain opte pour un oriental aux notes florales et boisées qui s’assombrit grâce à la note d’encens et d’ambre, pour créer Encens Mythique. Un parfum que beaucoup de femmes ont adopté.
- Avec Encens Asakusa, L’Orchestre Parfum nous emmène dans un quartier de Tokyo porté par le son d’un koto. L’encens d’un temple sacré pare de ses volutes des notes poudrées d’iris et de violette, piquées par la fraîcheur des baies roses.
- Au naturel, Les Parfumeurs du Monde illustrent olfactivement la route de l’encens dans Les Larmes d’Aden. Un sillage miellé et hespéridé porté par un sirocco de Myrrhe et d’Encens.
Parfum connus avec de la myrrhe
Son parfum chaud et balsamique fait de la myrrhe une matière première de choix dans les notes de fond des parfums orientaux. La myrrhe, gourmande et capiteuse, apporte un côté chaud, doux, sombre et sensuel au parfum.
- Myrrhe Ardente d’Annick Goutal est un ambré boisé, qui a la particularité de proposer de la myrrhe seule en note de tête. Puis on retrouve à nouveau de la myrrhe, du benjoin et de la fève tonka en notes de fond. Le mélange est voluptueux et envoûtant.
- Myrrhe et Tonka proposé par Jo Malone est un ambré intense où la myrrhe est accompagnée de fève de Tonka, de vanille et d’amande pour un résultat sensuel et captivant.
- Et un duo surprenant chez les Hermessences (Hermès) avec Myrrhe Eglantine
De quoi perpétuer l’engouement pour ces résines encore longtemps !
Comme pour les produits de beauté, on se demande combien de temps il est possible de conserver notre parfum. Quels sont les facteurs qui rendent plus fragile nos parfums, et comment éviter que nos parfums ne s’altèrent avec le temps ? C’est ce que nous allons voir ici.
De quoi est constitué un parfum ?
Pour comprendre à quel point un parfum est un produit sensible, il faut comprendre comment et avec quoi il est fabriqué.
La fragilité du parfum réside tant dans la composition que dans son processus de fabrication.
Un parfumeur choisit les matières premières qui entreront dans la composition d’un parfum qui est en général constituée des trois éléments suivants :
- D’un concentré odorant huileux, qui est l’ingrédient parfumant principal
- Un support, usuellement de l’alcool (éthylique, ou plus récemment pour les parfums souhaitant un alcool plus naturel et végétal, de l’alcool de blé ou de betterave). L’alcool permet la diffusion du parfum quand on le vaporise: en s’évaporant, il entraîne avec lui les substances odorantes pour créer le fameux sillage
En support, on trouve aussi parfois de l’eau et/ou de l’huile,
- Un fixateur, généralement utilisé en note de fond.
- Divers produits peuvent aussi participer à l’élaboration du parfum (agents anti-UV, colorants, ou décolorant…)
Notons que les parfums peuvent être fabriqués à partir de matières premières naturelles et/ou synthétiques (comme le musc blanc).
Ces matières premières sont délicates et restent sensibles.
Pour garder son parfum intact, quelques préconisations importantes sont à suivre.
Envie d’en savoir plus sur l’utilisation des matières premières en parfumerie ? Découvrez notre jeu de culture parfum Pocket Quiz, un jeu de culture générale ludique autour du parfum.
Les signes d’un parfum qui s’est altéré
Les parfums ont parfois une indication de limite à l’utilisation, comme ce que l’on trouve sur les boîtes de produits de beauté, et parfois cette information n’est pas notifiée. Quoiqu’il en soit, cela ne signifie pas qu’ils peuvent être conservés indéfiniment.
Quant au changement de couleur, ce n’est pas un signe de péremption. Lorsque la couleur du parfum change, il est tout à fait possible que ce soit le résultat d’une macération naturelle, d’une réaction chimique entre les différentes matières premières. Certaines s’ambrent ou foncent avec le temps, mais cela n’altère en rien la qualité du parfum.
Fiez-vous à votre odorat, si malgré un changement de couleur, l’odeur du parfum reste intacte, alors il n’y a aucune contre-indication pour l’utiliser. On fera malgré tout très attention de ne pas en vaporiser sur des vêtements clairs, ou délicats, au risque de les tâcher.
Autre point à prendre en considération : si une odeur puissante d’alcool (qui ferait penser au vinaigre par exemple) s’empare de vos narines, que le parfum renvoie une odeur âcre, irritante ; ou au contraire que le parfum n’est plus aussi odorant qu’à son origine, c’est un signe que le parfum s’est altéré.
Recommandations pour une conservation optimale
Il faut savoir que les fragrances dont la concentration est élevée résistent mieux au temps. Les extraits et les eaux de parfum, dont la concentration en notes de fond est prédominante, se conserveront mieux et plus longtemps que des eaux fraîches ou des eaux de toilettes composées essentiellement de notes plus volatiles et plus sensibles à l’oxydation.
On l’a vu, les molécules qui composent un parfum sont fragiles. Pour prolonger la durée de conservation, mieux vaut suivre ces quelques recommandations.
Évitez la lumière directe
On pourrait penser qu’il serait dommage de ne pas mettre en évidence le magnifique flacon de son parfum préféré sur une étagère, mais en réalité, il vaut mieux qu’il soit à l’abri de la lumière. En effet, exposer directement le parfum à un éclairage naturel ou artificiel (les lampes peuvent générer de la chaleur, autre ennemi du parfum) est l’un des motifs d’altération de la fragrance. Choisissez plutôt de le garder dans la mesure du possible dans sa boîte d’origine, ou dans un tiroir.
Attention aux variations de températures

Un parfum ne gardera pas sa fraîcheur initiale avec des changements de températures trop fluctuantes. Le mieux est de le préserver à une température constante, dans une chambre loin de la fenêtre par exemple.
Certains collectionneurs optent pour une cave fraîche et sèche pour stocker tous leurs trésors parfumés.On peut aussi opter pour le compartiment bas du réfrigérateur.
Dans la boutique des Éditions de parfums Fréderic Malle, les parfums sont stockés sur des étagères dans un lieu réfrigéré.
Bannissez les endroits humides : et le plus mauvais endroit reste la salle de bain ! Comme pour les variations de températures, l’humidité est à proscrire. Préférez une pièce que vous pourrez aérer à votre convenance, ou si c’est possible utilisez un déshumidificateur.
Évitez le contact prolongé avec l’air
Refermez bien le parfum avec son cabochon. Dans le cas où vous utiliseriez un flacon avec une fermeture à vis, pratique lorsque l’on veut les remplir avec une recharge, il est impératif de bien refermer hermétiquement le flacon de parfum pour éviter que l’air ne vienne oxyder la fragrance et donc l’altérer. On ne secoue pas non plus le flacon avant de se parfumer, cela ne sert strictement à rien d’un point de vue olfactif, cependant l’air contenu dans le flacon peut dégrader plus rapidement le parfum.
Privilégiez un nettoyage fréquent
Les flacons roll-on ou de table avec une tige sont de plus confrontés à l’éventuelle contamination par bactéries lors de l’application directe sur la peau. Pensez à les nettoyer régulièrement avec de l’alcool.
En suivant ces préconisations, la conservation de vos parfums sera optimisée et vous pourrez les garder très longtemps !
Angel est devenu au fil des années un incontournable de la parfumerie moderne, un best seller envoûtant à l’origine d’une nouvelle lignée de catégorie olfactive.
Cependant, sa célébrité n’a pas été concrétisée immédiatement. Comment Thierry Mugler a su rendre Angel l’un des parfums les plus prisés au monde ? Qu’est ce qui rend Angel si addictif et si particulier ?
Qui est Thierry Mugler?
Thierry Mugler, né le 21 décembre 1948 et décédé le 23 janvier 2022, est un designer français qui a marqué le monde de la mode de multiples façons : styliste, couturier, metteur en scène, photographe et créateur de parfums.
Enfant, il est rêveur et solitaire se perdant inlassablement dans ses pensées en regardant l’immensité du ciel étoilé… et une étoile en particulier, bleue, brillait à ses yeux plus que les autres et semblait l’appeler. A tel point qu’il en fera sa marque de fabrique, représentant les étoiles dans tous ses projets artistiques, et même en tatouant sur son corps la fameuse étoile Mugler si caractéristique.
Il rejoint à quatorze ans les ballets de l’opéra du Rhin après 5 ans de danse classique. Il garde de cette expérience, non seulement un talent développé pour l’expression corporelle, mais aussi le sens de l’esthétisme du corps qui voudra sans cesse mettre en avant.
Puis il suit des cours d’architecte d’intérieur à l’école des Arts décoratifs de Strasbourg, ce qui concrétise sa ferveur pour la mise en scène de ses shows fantastiques.
Vient le moment où Thierry Mugler veut donner une dimension olfactive à son univers : l’eau de parfum Angel naît.
Création du premier parfum Mugler
Une composition novatrice
Les ambitions de Thierry Mugler au début des années 1990 se sont traduites par la création d’un parfum, grâce à une célèbre formule totalement révolutionnaire et surprenante à l’époque. Il dira « Je veux fabriquer une fragrance tellement délicieuse qu’on aura envie de la manger. ». Un parfum qui va dérouter au départ, les consommateurs étant surpris par cette fragrance gourmande d’un genre nouveau ! Un succès qui a vu le jour grâce à une méthode marketing brillamment menée.
En effet, il crée le Cercle Mugler, un programme de fidélité intégrant les clients dans le monde privilégié d’Angel. Un programme proposant des avantages et des cadeaux autour du parfum Angel au fil des achats, la fidélité est donc récompensée par des attentions réservées aux membres. Les clientes se sentant favorisées, chouchoutées et complètement sous le charme de cette nouvelle fragrance addictive en parlent autour d’elle…Le bouche-à-oreille fonctionne, et le succès s’impose enfin et inscrit Angel dans la liste très restreinte des parfums iconiques.
Cette fragrance gourmande, que l’on doit au grand parfumeur Olivier Cresp, est composée de notes sucrées et addictives, avec une base de vanille et de patchouli qui est une structure orientale classique, mais surtout d’un ingrédient jusqu’ici réservé au secteur des arômes alimentaires : de l’ethyl maltol. Un composé qui a un parfum particulier rappelant l’odeur des fêtes foraines avec de la praline, de la barbe à papa, du caramel, ce qui donnera cette particularité, cette singularité au parfum.
Olivier Cresp à L’Express confiera : « J’ai passé deux heures à discuter avec Thierry Mugler. Il m’a parlé des goûters qu’il prenait chez sa grand-mère, des madeleines qu’il trempait dans son chocolat, puis des fêtes foraines et des barbes à papa. »
Il aura fallu près de 600 essais au parfumeur pour parvenir à élaborer le parfum tel que Thierry Mugler en avait rêvé.
Ceci a complètement cassé les codes de l’époque et révolutionné l’industrie du parfum alors encore très classique, à tel point qu’une nouvelle catégorie olfactive voit le jour grâce à Angel : celle des parfums gourmands.
Angel, un parfum gourmand sensuel unique
Angel, un ambré gourmand
L’envolée est juteuse, une bouffée de fraîcheur d’agrume. C’est selon Mugler la facette céleste de la fragrance.
Puis viennent rapidement des notes sucrées et fruitées portées par des accords miellées, lactées, régressifs, réconfortants. L’alliance de la praline, des fruits rouges et fruits de la passion rend l’ensemble gourmand, c’est la facette délicieuse.
Enfin, en notes de fond, c’est un ballet de notes sensuelles, ambrées par la vanille et le caramel où se mêlent le cacao, le miel, l’héliotrope ainsi que du patchouli. C’est la facette volupté, donnant au parfum cette sensation de délice irrésistible.
Une pyramide olfactive dense, complexe, qui met en avant les caractéristiques d’un parfum chaud, sucré, régressif, sensuel, mystérieux et enveloppant.
Un parfum puissant, reconnaissable entre mille comme la mode Mugler qui s’attache à donner à la femme l’âme d’une gagnante au cœur tendre.
Un doudou olfactif dans une époque en quête de réassurance, régressif, sexy sur une peau qu’on a envie de manger… et terriblement addictif.
Un flacon en étoile iconique
Non seulement la composition de son parfum est particulièrement originale, mais son flacon est un bijou en soi, en forme d’étoile évidemment, fabriqué avec une technique innovante dans un verre épais. 3 années de recherches ont été nécessaires pour l’aboutissement à la création de ce flacon étoile iconique
L’avant-gardisme est poussé encore plus loin puisqu’il innove en créant un système de recharge appelé « Fontaine Mugler », qui consiste à lutter contre le gaspillage.
Ainsi, chaque propriétaire de parfum Angel peut remplir son flacon et participer d’une certaine manière à une responsabilité écologique, naturelle aujourd’hui, mais qui à l’époque présente Mugler comme un visionnaire.
Un parfum récompensé sur la scène internationale
Une communication particulièrement bien menée et des personnalités ayant collaboré avec Mugler pour présenter Angel rend le parfum encore plus désirable. Un immense succès qui se traduit par le classement d’Angel dans le top 3 des parfums les plus vendus en France, et ceci pendant plus de 20 ans. La fragrance s’est aussi distinguée par les prix reçus sur la scène internationale :
- Prix du Hall of Fame des FiFi Awards de la Fragrance Foundation (2007)
- Prix Hall of Fame féminin aux Canadian Fragrance Awards (2010).
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