Ah, le parfum, l’indétrônable classique des cadeaux en tout genre ! Ce n’est pas Noël qui dira le contraire : dans quelques semaines, il y a fort à parier que de nombreux flacons parfumés se glisseront sous les sapins… Environ un mois avant, le 20 novembre, c’est la Journée mondiale de l’enfance, une journée instaurée pour se remémorer les avancées en matière de droits et de bien-être des plus jeunes d’entre nous.
Vous songez à offrir un parfum à un petit diablotin cet hiver, mais ne savez pas comment vous y prendre ? Vous tombez à pic. Vous avez haussé un sourcil face à la phrase précédente, car vous vous dites que le parfum, c’est pour les grands ? Détrompez-vous ; Master Parfums vous dit tout.
Genèse des parfums pour bambins
Les débuts des parfums pour bébés remontent aux années 60. En 1967, Dior inaugure sur l’avenue Montaigne de la capitale française sa toute première boutique Baby Dior. On peut s’y procurer des créations de la griffe destinées exclusivement aux enfants ! Vêtements, jouets, poupées, peluches… Pas encore de fragrance à l’horizon. Il faut attendre 1970 pour que le tout premier parfum pour un public enfantin fasse son entrée : il s’appelle lui aussi Baby Dior et est conçu à partir d’une base d’eau de Cologne, avec très peu d’alcool. Pourtant, à sa sortie, le pari ne fonctionne pas, le parfum étant encore à l’époque un produit accessible seulement aux plus fortunés.
En 1975, une autre boutique voit le jour à Paris, au 67 rue de l’Université : celle de Bonpoint, enseigne de prêt-à-porter pour enfants fondée par Marie-France et Bernard Cohen. En 1986, la marque lance un parfum pour les plus petits, la désormais culte Eau de Bonpoint. Cette fois-ci, cette essence à base d’agrumes on ne peut plus fraîche détonne, et nombreuses sont les créations parfumées pour enfants qui lui emboîtent le pas. En 1994, c’est notamment au tour de Guerlain de s’essayer à l’exercice avec Petit Guerlain, la naissance de son petit-fils animant Jean-Paul Guerlain à composer cette eau mêlant agrumes, lavande et mimosa.
La popularité des parfums pour enfants n’a cessé de croître, et ils ont depuis fleuri un peu partout sur le marché… rendant parfois le choix d’un d’entre eux un peu nébuleux ! Pas de panique, on vous aiguille.
Des senteurs pour les bouts d’choux, quel intérêt ?
Avant toute chose, il faut savoir que les bébés sont extrêmement sensibles aux odeurs, même au sortir du ventre de maman. Entre la huitième et la onzième semaine de grossesse, leurs récepteurs olfactifs et la zone du cerveau analysant et traitant les informations olfactives se forment. Puis, entre le quatrième et le sixième mois de grossesse, leurs narines se débouchent. Les fœtus sont alors déjà capables de “sentir” des substances odorantes de ce que mange maman, à travers le liquide amniotique dans lequel ils passent plusieurs mois !
À la naissance, l’odorat se met en route sans tarder : le bébé reconnaît l’odeur de sa mère puis, petit à petit, celle du lait, de son environnement… Contrairement à ce qu’on pourrait penser, son cinquième sens est sollicité sans plus attendre, et il continuera de se développer tout au long de sa croissance ! Un parfum peut donc constituer un repère supplémentaire dans cette éducation olfactive constante et contribuer à faire que bébé se sente en sécurité à travers des senteurs qui lui deviendront vite familières.
Il est recommandé de ne parfumer un enfant qu’à partir de trois mois, lui laissant d’abord le temps de se familiariser avec la ribambelle d’odeurs qui l’entourent. À partir de trois mois et jusqu’à trois ans, le parfum, c’est permis, mais attention : pas une goutte d’alcool ! Regardons cela d’un peu plus près.
Des ingrédients à éviter
Parfums avec de l’alcool
Gare à l’alcool, donc, qui peut être trop agressif sur la peau sensible des enfants. Heureusement, bien qu’on utilise souvent ce mot pour les désigner, de nombreux “parfums” pour bébés sont en réalité ce qu’on appelle des eaux de senteur, en d’autres termes, des parfums sans alcool. À partir de trois ans, on lève l’embargo sur les eaux de toilette et les eaux de parfum, mais là encore, leur teneur en alcool doit être faible, pas plus de 30%. En somme, mieux vaut jurer par l’absence d’alcool ou, pour les enfants de plus de trois ans, à très petite dose.
Gare aux perturbateurs endocriniens
On se méfie également des perturbateurs endocriniens, des molécules dont les effets sont complexes et encore sujets à débat, mais dont des études scientifiques suggèrent qu’elles pourraient affecter des fonctions reliées au système hormonal. Entre son développement dans le ventre de sa mère et la petite enfance, un enfant sera particulièrement sensible, donc vulnérable, à leurs potentiels effets indésirables. Voici les principaux vilains :
- Les parabènes : méthylparabène, éthylparabène, isopropylparabène… Leurs noms se terminent tous de la même manière, ce qui est plutôt pratique pour nous !
- Les phtalates : le di-2-éthylhexyle, le benzylbutyle et le dibutyle sont parmi les plus utilisés ;
- Le phénoxyéthanol ;
- Le BHT ;
- Le BHA.
Réactions allergiques
Enfin, on anticipe les réactions allergiques : le parfum choisi est idéalement hypoallergénique, et on privilégie de le diffuser avec modération au début et plutôt sur les vêtements, le temps de s’assurer que la peau sensible de l’enfant ne virera pas au rouge ! Attention aussi à ce que ce ne soit pas sur une zone que l’enfant pourrait porter à la bouche – doudou devra peut-être se passer de sa dose de parfum.
Les parfums sont soumis à des contrôles rigoureux, surtout lorsqu’ils sont destinés à l’épiderme des tout petits. Il y a donc des chances qu’ils cochent ces cases, mais plus on avance dans la tranche d’âge qu’ils ciblent, moins c’est le cas, alors, gardez l’œil ouvert !
Et l’odeur, dans tout ça ?
Attention aux jus trop capiteux ! Légèreté et subtilité sont les maîtres-mots à l’heure de parfumer les bambins. Dans ces catégories, les championnes sont les notes fleuries et végétales, fraîches à souhait. On pense notamment au chèvrefeuille, à la fleur d’oranger ou à la camomille, de vrais voiles de douceur sur la peau des marmots – les deux dernières sont d’ailleurs fréquemment utilisées dans des produits de toilette pour bébés. Restant dans la famille de la fleur d’oranger, les notes hespéridées telle une mandarine, une orange ou un néroli discret sont aussi des valeurs sûres.
Avec l’âge, les enfants commencent à vouloir s’affirmer. Les plus grands apprécieront peut-être des notes sucrées et gourmandes un peu plus marquées que leurs consœurs les fleurs et les agrumes. Un caramel onctueux, un nuage de barbe-à-papa, un chocolat croquant, et bien sûr, de grands classiques de la famille gourmande à l’instar d’une jolie vanille poudrée feront des merveilles dans un parfum pour enfant. Avec l’amande, douceur garantie – saviez-vous que le benzaldéhyde, aussi appelé amandol et présent dans l’essence d’amande amère, rappelle souvent l’odeur de la colle des écoliers ? Voilà une note de circonstance pour la prochaine rentrée des classes !
Enfin, d’autres grandes favorites des parfums pour bambins sont les notes fruitées : pomme, fraise, rhubarbe… Des senteurs à croquer qui ont tendance à plaire aux enfants comme aux parents.
Aperçu de parfums emblématiques
Une autre piste pour vous guider dans votre recherche de cadeau parfumé peut être de vous tourner vers des créateurs qui ont su se démarquer en matière de parfums pour les plus petits.
- L’Eau de Bonpoint, que nous avons mentionnée plus haut, est devenue incontournable. Elle voit le jour du nez de la parfumeuse Annick Goutal, qui n’est autre que la sœur de Marie-France Cohen, la co-fondatrice de Bonpoint ! Son intemporel duo néroli-fleur d’oranger, signature olfactive de la maison, a contribué à faire d’elle une eau de senteur iconique.
- Aujourd’hui devenu lui aussi un parfum enfant culte, Ptisenbon est lancé en 1987 par Tartine et Chocolat, l’enseigne de mode enfantine frenchy et élégante. La marque collabore avec Givenchy et livre un jus épuré dans lequel se mêlent des notes vertes de menthe, des agrumes et un cœur floral de chèvrefeuille, de jasmin et de muguet. Ptisenbon existe aussi bien en eau de senteur, sans une goutte d’alcool, qu’en eau de toilette à faible teneur en alcool pour les plus grands.
- La petite dernière dans la famille Tartine et Chocolat, c’est l’eau de toilette Ptimusc (2023) ! Fleur d’oranger, cacao blanc et lait d’avoine sont réunis dans cet écrin de douceur lactée.
- Jacadi a également su s’imposer comme une référence. Ses parfums sont composés à plus de 90 % d’ingrédients d’origine naturelle, renferment de l’eau thermale et des agents hydratants comme du panthénol, et sont hypoallergéniques : ils sont ce qu’on appelle des eaux de soin !
- La sobrement nommée Le Bébé (2015) combine une envolée de bergamote et de freesia à un cœur de jasmin et de fleur d’oranger, avant de finir sur un doux nuage de muscs et de sésame.
- Toute Petite et Tout Petit (2008) s’ouvrent tous deux sur des agrumes et s’appuient sur une base de musc et de cèdre. Le parfum fille nous offre un cœur soyeux de muguet et de fleur d’oranger, et le parfum garçon, de la fleur d’oranger et de la pomme granny-smith dans un cœur plus vert. Deux parfums solaires, lumineux de fraîcheur.
- Pour les ados, vous aurez le choix entre les plus gourmands Mademoiselle Jacadi et Jeune Homme (2015). Mademoiselle Jacadi, c’est du cassis, de la framboise et de la pêche, quelques fleurs, sans oublier le réconfort de la vanille de ses notes de fond. Jeune Homme est lui plutôt aromatique, saupoudré d’agrumes, alliant le thé à la rhubarbe avant de s’envelopper d’ambrette et de fève tonka.
- En 2023, la ligne Baby Dior a accueilli une nouvelle venue : Bonne Étoile, une eau de senteur composée à 98% d’ingrédients naturels et signée Francis Kurkdjian. Le parfumeur décrit son inspiration comme “celle d’une odeur ronde, douce, comme les belles joues d’un bébé potelé” ! Et pour lui donner vie, il a voulu sortir des sentiers battus en se passant de la fleur d’oranger, lui préférant une poire juteuse, une églantine et des muscs cotonneux. Au-delà de ses notes olfactives, le prix de Bonne Étoile a fait parler… 255 euros, rien que ça !
- Bien plus économique, l’eau de soin pour bébé Musti (2012) de Mustela associe quant à elle la fraîcheur du muguet et de la bergamote à des extraits de camomille et de miel pour un effet apaisant.
- Avec Cabriole (2022), Hermès livre un osmanthus velouté aux accents de pêche et d’abricot, des notes vertes de chèvrefeuille et un santal tout en douceur.
- Pourquoi ne pas essayer l’eau sans alcool doucement fruitée Petite Chérie (2019) d’Annick Goutal ? Cette déclinaison du parfum pour adultes du même nom signe la délicate rencontre entre poire, pêche, rose et vanille, tel un jardin embué de rosée.
Alors, prêts à parfumer la hotte pour les grands comme pour les petits ?
Il y a chez Master Parfums comme une odeur de Noël avant l’heure… Après le Livre-Jeu Olfactif , le Pocket Quiz, et sa version niche édition Jovoy, notre famille de jeux qui vous mettent au parfum s’agrandit. Faites place au Pocket Quiz : le tour du monde en parfums ! Brisons la glace sans plus attendre en faisant connaissance avec ce petit dernier.
Un nouveau quiz parfum autour du monde
“Le tour du monde en parfums”, c’est la nouvelle édition du Pocket Quiz qui vient d’atterrir ! Comme dans les autres versions du jeu, vous y trouverez 120 questions-réponses de culture générale portant sur le merveilleux monde du parfum.
Le twist? Cette-fois ci, avec ces 120 nouvelles questions, Master Parfums nous emmène dans un tour des 5 continents pour y découvrir les différentes cultures parfumées du monde. Si vous avez déjà les jeux Master Parfums, cette nouvelle édition viendra enrichir votre collection de questions pour encore plus vous amuser!
Anne-Laure Hennequin, créatrice des jeux Master Parfums, nous explique la genèse de ce nouvel opus :
« Depuis que je suis enfant, j’aime les odeurs et les parfums… J’ai eu la chance de voyager dans le monde entier grâce à mon métier qui est aussi ma passion. J’ai pu découvrir que chaque région du monde appréhende le parfum d’une façon différente de la nôtre, ici en Europe.
Mais c’est un voyage plus personnel effectué cette année en Inde qui m’a murmuré d’écrire un nouveau Pocket Quiz inspiré des voyages. Un pays à la culture parfumée si riche que j’ai d’abord voulu lui dédier ce nouveau jeu, l’Inde en Parfums…Et puis, je me suis dit, mais pourquoi ne pas commencer par une version plus globale ? En Europe, et particulièrement en France, on est tellement porté par notre patrimoine parfumé, (cocorico, la France, pays du parfum !) que l’on y centre souvent l’histoire de celui-ci, et on oublie que partout ailleurs, chaque culture a ses propres coutumes parfumées. C’est ainsi qu’est né Le Tour du Monde en Parfums, pour qu’on découvre ce qui s’hume ailleurs…
J’ai dû faire beaucoup de recherches pour trouver les thèmes qui nourriraient les questions de ce nouveau Pocket quiz et surtout les réponses ! Car l’important avec Master Parfums, c’est d’apprendre en s’amusant. J’ai envie que les questions et réponses de ce jeu donnent envie d’explorer davantage les sujets évoqués…
Et je suis sûre que même les zinzins du parfum, pourront encore enrichir leurs connaissances ! »
Cela va sans dire, la culture du parfum diffère énormément en fonction du coin du globe dans lequel on se trouve. On observe naturellement des tendances dans la façon d’appréhender le parfum et les odeurs : si le Moyen-Orient est réputé pour être friand d’oud, vous croiserez moins la route de ce bois opulent sur les peaux d’Asie de l’Est, où la tendance est plutôt aux fragrances épurées et plus discrètes. Et pourtant auparavant, les Samouraïs se préparaient au combat en méditant imprégnés de volutes d’oud !
Au-delà des goûts et des modes de consommation, chaque culture entretient des liens très personnels avec l’art de se parfumer, que ce soit au travers de sa mythologie et son histoire, sa production agricole, son artisanat, ses traditions, ses développements technologiques et scientifiques…
Pourquoi les hommes-fleurs de Siberut portent-ils ce nom ? Qu’est-ce qu’un qumqum, et quel usage en fait-on au Moyen-Orient ? Que représente la salive de dragon pour les Chinois ? Si elles vous sont sans doute plus familières, savez-vous de quels pays sont originaires les matières premières emblématiques que sont la vanille ou encore la fève tonka ? Ce sont là autant de spécificités culturelles par-delà nos frontières que ce nouveau Pocket Quiz, Le tour du monde en parfums, vous propose d’explorer.
Devenez le Master Parfums du monde avec ce jeu de poche entraînant !
Comme il s’agit de se mettre au parfum de façon ludique, Pocket Quiz “Le tour du monde en parfums”, c’est avant tout un jeu auquel vous pourrez jouer à partir de deux personnes, chacun pour soi ou en équipe. L’objectif ? Obtenir le fameux titre de Master.
Pour cela, vous devrez grimper les échelons d’amateur, à connaisseur , puis expert, en répondant correctement à 12 questions.
Les questions sont divisées en quatre familles, chacune associée à une couleur. Les joueurs devront chacun leur tour tirer une carte et tenter de répondre correctement à la question posée.
- Vous avez pioché une carte rose ? Ce sera une question autour de l’histoire du parfum. La place qu’occupe le parfum dans nos vies et nos civilisations ne date pas d’hier, et pour mieux la comprendre, ces questions vous feront faire un saut olfactif dans le temps, vous faisant parfois remonter aussi loin que l’Antiquité.
- Une carte bleue ? La question portera alors sur la palette olfactive du parfumeur, pour que la ribambelle de notes, d’accords et de matières premières dont la parfumerie recèle n’ait plus aucun secret pour vous… ou peut-être pour que vous prouviez que c’est déjà le cas !
- Si la carte est jaune-orangé, le signal est donné de se faufiler dans les coulisses du parfum et de découvrir (ou redécouvrir) des anecdotes sur la parfumerie et l’odorat.
- Enfin, si vous piochez une carte verte, vous répondrez dans la catégorie marques, parfums et astuces. Vous mettrez à l’épreuve votre connaissance des maisons de parfumerie, des grands noms de la parfumerie et des fragrances iconiques qui ont marqué l’univers du parfum et contribué à bâtir son histoire.
- Pour vous repérer géographiquement, le nom du continent traité sur chaque carte est inscrit dans le coin en haut à droite.
Comme pour les autres Pocket Quiz Master Parfums, à chaque bonne réponse, vous gagnez la carte. Pour être le Master, il vous faudra répondre à 12 questions:
- 1 question amateur de chaque couleur
- 1 question connaisseur de chaque couleur
- 1 question expert de chaque couleur.
- 4 couleurs, 3 niveaux = 12 cartes gagnées !
Surtout, gare aux cartes “Anosmie temporaire” et “Mystère” qui viendraient vous freiner dans votre ascension vers le titre de Master : “Anosmie temporaire” vous fera passer votre tour tandis que “Mystère” laissera un de vos adversaires choisir la question qui vous sera posée – et on a comme l’impression que ce ne sera pas la plus facile…
C’est pourquoi même si on n’est pas spécialiste en la matière, le titre de Master nous est tout à fait permis ! Anne-Laure Hennequin nous raconte avec humour « l’autre jour, en jouant en famille, j’ai failli perdre, moi qui connais toutes les réponses ! Je suis tombée sur la carte anosmie, qui m’a fait passer mon tour, et ensuite plusieurs fois, je suis tombée sur des couleurs dont j’avais déjà gagné les 3 niveaux. Donc j’étais bloquée, et me suis fait rattrapée. Inutile de vous dire qu’ils se sont bien raillés de ma débâcle et on a bien ri ! »
En résumé, le Pocket Quiz : Le tour du monde en parfums, c’est une belle occasion de vous amuser tout en nourrissant votre goût pour la parfumerie et votre connaissance de l’odorat, ce sens si complexe, sollicité tous les jours, et que nous connaissons malgré tout souvent trop peu.
Comme nous l’explique Anne-Laure Hennequin, “nous vivons dans un monde sur-parfumé et pourtant l’odorat reste le sens le plus sous-estimé, le plus sous-utilisé, et aussi le plus mystérieux.” Voilà pourquoi avec plus de 20 années d’expérience dans le milieu de la parfumerie, cette passionnée s’est donné pour mission de nous faire renouer avec notre nez par le biais d’une série de jeux autour du parfum, accessibles et uniques en leur genre.
Cela vous parle ? Le jeu Pocket Quiz : Le tour du monde en parfums est disponible en français, en anglais et en espagnol, dans un étui ultra-pratique pour qu’il vous accompagne dans toutes vos escapades, à quelques arrêts de métro comme à l’autre bout du monde – un petit format qui n’a jamais été plus de circonstance. Alors, prêt à devenir le prochain Master du monde ?
Merci à Anne-Laure Hennequin pour sa participation à l’article !
À l’occasion de la commémoration du 11 novembre, journée marquant la fin de la Première Guerre Mondiale, notre réflexion olfactive nous amène à explorer un angle inattendu : la relation entre la parfumerie et la guerre. Ces deux univers semblent éloignés, et pourtant, l’histoire nous révèle un lien intime, riche en créations et symbolismes. C’est un voyage olfactif entre résilience et renouveau que nous vous proposons de découvrir.
Les corrélations olfactives entre parfum et guerre
La guerre, avec ses conflits et ses tumultes, semble à première vue antithétique à la finesse et à l’harmonie que représente la parfumerie. Pourtant, l’histoire de l’art olfactif et des grandes confrontations mondiales sont étonnamment entrelacées, tissant des liens profonds et complexes qui méritent d’être explorés.
Les influences croisées : matières premières et économie
La première corrélation entre parfum et guerre est au niveau des matières premières. Les conflits mondiaux ont souvent bouleversé les routes commerciales et les disponibilités de certaines essences précieuses. La seconde guerre mondiale a contraint les parfumeurs à se réinventer, à cause de la pénurie de matières premières naturelles, donnant naissance à l’utilisation accrue de molécules de synthèse.
Les pénuries dues au blocus des guerres sont aussi à l’origine de nouvelles façons de créer et porter le parfum : aux Etats-Unis pendant la deuxième guerre mondiale, face à la pénurie d’alcool à parfum nécessaire à la confection des eaux de toilette, , les fabricants américains s’adaptèrent en créant des alternatives innovantes: extraits plus concentrés donc contenant moins d’alcool), crèmes et poudres parfumées, parfums solides et huiles de bain.
En Espagne, pendant la guerre civile (1936-39) et les années qui suivirent, il était impossible d’importer des matières premières pour les parfums. L’autosuffisance était de rigueur C’est ainsi qu’Agua Lavanda, le premier produit phare de Puig lancé en 1940, fut créé avec des matières méditerranéennes locales : lavandin, sauge, romarin, thym, lavande, ciste labdanum… Une Eau de cologne qui, de plus, collait parfaitement aux valeurs traditionnelles portées par le régime franquiste
Au-delà de l’économie, il y a la symbolique. Les parfums nés pendant ou juste après les périodes de guerre portent souvent en eux l’esprit de leur époque. Ils deviennent des emblèmes, des actes de résilience, véhiculant cet esprit de renouveau et d’optimisme, et marquant le retour à la vie et la reconstruction.
Le parfum comme mémoire : conservation et transmission
Le parfum a cette faculté unique de capturer et de conserver la mémoire. Les créations olfactives inspirées par les périodes de guerre sont des vecteurs de transmission historique, évoquant non seulement la mémoire collective mais également les histoires personnelles. Elles permettent de ne pas oublier, d’enseigner, et de continuer à raconter l’histoire à travers les sens.
Notes olfactives : échos de la guerre dans l’art de la parfumerie
Au cœur de la parfumerie, les notes olfactives associées à la guerre évoquent des souvenirs puissants et complexes.
Prenons la note de poudre à canon, par exemple, dont l’odeur métallique et sulfureuse rappelle instantanément les champs de bataille et les détonations lointaines. Cette note, utilisée avec parcimonie, confère aux fragrances une dimension à la fois minérale et audacieuse.
La fumée, quant à elle, évoque les feux de campement et les paysages après l’affrontement, son caractère boisé et brûlé augmentant la profondeur et le mystère. Lorsqu’elle intègre la composition d’un parfum, la fumée apporte une dimension à la fois aérienne et sombre, comme un phénix renaissant des cendres de la dévastation.
Le cuir est une autre note qui trouve ses racines dans les équipements militaires : bottes, ceinturons et harnais. Rappelons que les premières notes de cuir en parfumerie, étaient apportées par le bois de bouleau, avec lequel les Cosaques entretenaient leurs bottes et qui donnait au cuir une odeur bien spécifique. Cette note incarne la robustesse et la force, mais aussi une forme de noblesse et de raffinement. En parfumerie, le cuir se révèle souvent chaleureux et sensuel, une allusion subtile aux armures que l’on revêt pour faire face aux épreuves.
Le brouillard est plus abstrait mais tout aussi évocateur : il rappelle l’inconnu et l’incertitude, la dissimulation des mouvements et des stratégies. Il est souvent suggéré par des notes aqueuses ou ozoniques, apportant une fraîcheur qui se joue de la clarté et des contours nets, évoquant l’ambiguïté des époques troublées.
Enfin, la terre – humide, fertile, retournée par les tranchées, est particulièrement évocatrice. Elle parle de la mort et de la vie, du cycle inéluctable que la guerre met en exergue avec brutalité. Dans les compositions olfactives, la terre nous reconnecte avec la nature et avec la base de notre existence, avec des accords chyprés ou des notes de vétiver, de mousse de chêne, etde patchouli qui ancrent les parfums et leur donnent une résonance unique.
Ces notes olfactives ne racontent pas simplement une histoire de guerre ; elles racontent aussi une histoire de résilience humaine, d’adaptabilité et, ultimement, d’espoir.
Quelques parfums symboliques
Chanel N°5 : une légende en temps de guerre
N°5 est un pilier de la parfumerie, un parfum qui a défié les époques et les tendances depuis sa création en 1921 par Ernest Beaux pour Gabrielle Chanel. Sa composition, une alchimie complexe de notes florales avec un surdosage d’aldéhydes, a apporté une révolution olfactive avec un bouquet exceptionnellement moderne et abstrait. Pendant l’Occupation de la Rhénanie, alors que la France était marquée par la guerre, Chanel N°5 a continué à être un emblème de l’élégance française. Sa capacité à rester en production a offert une forme de résistance culturelle, un rappel de la beauté et du raffinement en contraste avec les temps sombres. Le parfum a transcendé son époque pour devenir un symbole de survie et de continuité, offrant une touche de luxe et de normalité dans un monde autrement chaotique. Un luxe à la française qui s’exporta outre-atlantique aussi grâce aux soldats américains qui au retour de la guerre, rapportèrent à leur femme ce chic souvenir de Paris…
Vent Vert : une ode à la liberté
Vent Vert, lancé par Balmain en 1947, est souvent célébré comme le premier parfum à capturer l’essence du renouveau de l’après-guerre. Conçu par le nez légendaire de Germaine Cellier, ce parfum est un véritable pionnier dans le monde de la parfumerie, introduisant un vent de fraîcheur dans une ère dominée par les senteurs lourdes et opulentes. Le nom lui-même, « Vent Vert », est évocateur de la libération et du souffle de liberté tant attendu après les années sombres de la guerre. Ses notes de tête sont un éclat de verdure, un mélange innovant de galbanum, basilic et citron qui signifiaient un départ audacieux des conventions de l’époque. Le cœur floral s’ouvre sur des arômes de rose, de jasmin et d’ylang-ylang, évoquant la renaissance de la nature au printemps. Le fond boisé avec des touches de vétiver et de musc ancre le parfum dans une sensation de force tranquille. Vent Vert n’est pas simplement un parfum, c’est une déclaration d’espoir et un hymne à la vie qui reprend ses droits.
L’Air du Temps : symphonie de paix
L’Air du Temps de Nina Ricci, créé en 1948, est un autre trésor olfactif qui a capturé l’esprit de l’époque d’après-guerre. Conçu par le parfumeur Francis Fabron, ce parfum incarne l’aspiration universelle à la paix et à l’harmonie dans un monde qui sortait à peine de l’ombre de la guerre. Le flacon, surmonté de deux colombes enlacées, est un symbole puissant de paix et de pureté. La fragrance elle-même est un mélange délicat et féminin, ouvrant sur des notes pétillantes d’épices et de bergamote qui introduisent un cœur fleuri de rose et de jasmin. L’ajout de l’iris apporte une touche de poudre, un rappel de la douceur et de l’innocence retrouvée. Le fond mêle bois de santal et musc, créant un sillage qui parle de calme et de réconfort. L’Air du Temps est plus qu’un parfum, c’est un message encapsulé dans un flacon, une promesse d’une ère nouvelle chargée d’optimisme et de joie.
L’Art de la Guerre : réflexion olfactive moderne
“L’Art de la Guerre » de Jovoy créé par Vanina Muracciole, bien que plus récent dans le monde de la parfumerie, établit un lien conceptuel avec la stratégie chinoise de Sun Tzu, dont les écrits sont connus pour leur profonde compréhension des dynamiques de conflit et de paix. Lancé en 2014, ce parfum est une interprétation olfactive de la stratégie et de la tactique, reflétant la complexité et la profondeur de l’œuvre de Sun Tzu. La fragrance s’ouvre sur des notes d’agrumes et fraîches, symbolisant la clarté de l’esprit nécessaire à la stratégie. Le cœur épicé représente les manœuvres et les mouvements imprévisibles de la bataille, tandis que le fond cuiré évoque les armures des guerriers. La présence de vétiver et de patchouli dans le sillage apporte une dimension terrestre et robuste, rappelant que toutes les stratégies sont finalement ancrées dans le terrain, dans la réalité du monde. « L’Art de la Guerre » est un hommage aux principes de la discipline, de la patience et de l’intelligence tactique.
La parfumerie, à l’image des fleurs qui repoussent sur les champs de bataille, est un art résilient qui non seulement survit aux époques sombres mais s’en inspire pour créer. Ces parfums historiques ne sont pas seulement des témoins olfactifs d’une époque révolue, mais des ponts vers l’avenir. En ce 11 novembre, rappelons-nous que chaque note de ces parfums porte en elle l’esprit d’une époque, la mémoire d’une lutte et l’espérance d’un monde en paix.
Dans le monde éthéré des parfums, les créateurs cherchent constamment à traduire les émotions et les expériences en fragrances envoûtantes. L’une des associations les plus éloquentes et poétiques de ce domaine est celle unissant la musique à la parfumerie. À travers ce voyage olfactif, explorons comment la musique, avec ses mélodies, ses harmonies et ses fréquences, influencent et inspirent l’art de l’olfaction en nous arrêtant sur des marques qui ont fait de cette symbiose leur signature : Art Meets Art, L’Orchestre Parfum, ROOM 1015, Musicology et Jusbox.
Les convergences scientifiques entre musique et parfum
À première vue, l’olfaction et l’audition peuvent sembler être des sens radicalement différents, mais les découvertes scientifiques révèlent des parallèles fascinants et des interactions complexes entre le monde des odeurs et celui des mélodies. Les chercheurs publient peu à peu comment ces deux univers sensoriels sont interconnectés, offrant un aperçu captivant de la symphonie interne qui se joue en nous.
Synesthésie sensorielle
La synesthésie est un phénomène où la stimulation d’un sens déclenche automatiquement et involontairement une expérience dans un autre. Dans le cas de la musique et du parfum, certains individus rapportent pouvoir « sentir » des mélodies ou « entendre » des odeurs. Bien que cela puisse sembler inhabituel, la synesthésie illustre la manière dont nos systèmes sensoriels sont étroitement liés et peuvent influencer mutuellement nos perceptions.
Le cerveau en harmonie
Des études en neurosciences ont montré que l’écoute de musique et l’expérience des odeurs activent des régions similaires du cerveau, en particulier celles liées à la mémoire et aux émotions. Les souvenirs olfactifs sont connus pour être parmi les plus puissants et les plus persistants, et la musique a également la capacité de déclencher des souvenirs profonds et de provoquer des émotions intenses. Ces deux sens semblent avoir un accès direct aux parties les plus primitives et émotionnelles de notre cerveau, créant des liens indélébiles entre les expériences sensorielles, les souvenirs et les émotions.
Fréquences et vibrations
D’un point de vue physique, tant les molécules odorantes que les ondes sonores se propagent à travers l’air sous forme de vibrations. Bien que nos sens les perçoivent de manière différente, ils réagissent tous deux à des fréquences spécifiques – les fréquences sonores pour l’audition et les fréquences moléculaires pour l’olfaction. Certaines recherches suggèrent même que notre perception des odeurs pourrait être influencée par les fréquences sonores, ouvrant la voie à des expériences multi sensorielles où la musique et le parfum sont soigneusement accordés pour enrichir et intensifier l’expérience globale.
Apprendre et créer à travers les sens
La recherche continue d’explorer ces connexions fascinantes, offrant des perspectives nouvelles pour les parfumeurs et les musiciens. En comprenant mieux comment la musique peut influencer notre perception des odeurs, et vice versa, les créateurs peuvent exploiter ces connaissances pour générer des expériences multi sensorielles plus riches et plus immersives.
Le lien entre musique et parfum est bien plus que métaphorique. Les deux disciplines font appel à nos sens et à notre capacité à percevoir, ressentir et se remémorer des émotions. L’acte de composer un parfum n’est-il pas similaire à celui de composer une mélodie, où chaque note, qu’elle soit olfactive ou auditive, doit s’harmoniser parfaitement dans un accord précis ? Les fréquences sonores, tout comme les odeurs, ont le pouvoir de faire vibrer notre être intérieur, éveillant des souvenirs, des images et des sensations qui transcendent souvent la conscience.
L’écho du vocabulaire musical dans la parfumerie
Le monde du parfum et celui de la musique partagent une surprenante symphonie de terminologie, illustrant une interconnexion profonde entre ces deux arts sensoriels. Non seulement ils touchent nos âmes de manière similaire, mais ils utilisent aussi un vocabulaire étonnamment semblable pour décrire leurs nuances et leurs complexités.
Notes et Accords
Tout comme une mélodie est composée de notes individuelles qui s’harmonisent pour créer une chanson, un parfum est également construit autour de notes distinctes.
Comme les notes du musicien peuvent être aiguës ou graves, les notes parfumées peuvent aussi donner cette impression de légèreté ou de profondeur: on pourrait dire que des notes d’agrumes donnent une sensation aiguë de vivacité tandis que des notes boisées “sonnent” plus grave, et paraissent plus profondes.
Ces notes, lorsqu’elles sont combinées, forment des « accords » olfactifs, un terme directement emprunté au monde musical. Dans la musique, un accord est une combinaison harmonieuse de différentes notes jouées simultanément, et en parfumerie, il s’agit de l’union de différentes essences qui crée une odeur unique.
Orgue
L’un des outils les plus essentiels et iconiques d’un parfumeur est l’« orgue à parfum ». Tout comme un orgue musical avec ses multiples tuyaux et claviers permet de produire une riche variété de sons, l’orgue à parfum est un meuble spécialement conçu contenant une multitude de niches, chacune remplie de flacons d’essences différentes. Le parfumeur, tel un musicien, compose sa symphonie olfactive en utilisant cet instrument, bureau essentiel à une organisation optimale.
Symphonie
Une symphonie musicale est une œuvre grandiose, généralement structurée en plusieurs mouvements, où chaque partie contribue à un tout cohérent. Un parfum peut également être considéré comme une symphonie, où chaque note joue son rôle, s’entrelaçant et évoluant pour créer une expérience olfactive complexe et harmonieuse.
Composition
Le processus de création, qu’il s’agisse d’une pièce musicale ou d’un parfum, est souvent appelé « composition ». Dans les deux domaines, cela passe par l’écriture de la partition qui va faire vivre la composition. Cela fait référence au savoir-faire de l’assemblage de différents éléments pour créer une œuvre d’art unique et mémorable. Tout comme le musicien qui écrit sa composition mentalement avant de la transcrire sur partition, le parfumeur imagine son parfum et ses accords d’abord dans sa tête puis le matérialise en formule. Des essais permettront de peaufiner sa création. Comme le souligne Jean-Claude Ellena dans son Que Sais-je “Le parfum”, tout comme l’oreille du musicien, le nez du parfumeur n’est rien d’autre qu’un outil de contrôle et d’apprentissage.
Ce riche échange de vocabulaire entre la musique et la parfumerie témoigne de la manière dont ces deux mondes, bien que distincts, se rejoignent dans leur quête pour exprimer et évoquer des émotions. Les partagés nous rappellent que nous sommes touchés de manière profonde et intangible, transportés par la magie de l’art sensoriel.
Les maisons de parfumerie qui s’inspirent de la musique
Art Meets Art : La marque créée par Tanguy Le Baud utilise le prisme de la culture et, plus précisément, de la musique pour confectionner des parfums hautement artistiques. Les parfums deviennent alors des œuvres où les parfumeurs puisent dans les refrains des grandes icônes musicales pour créer des essences qui racontent une histoire, celle d’une époque, d’un artiste ou d’un genre musical. Le résultat ? Des parfums qui sont autant d’hommages olfactifs aux œuvres musicales qui les ont inspirés, offrant aux amateurs d’art une nouvelle manière d’explorer et d’apprécier les classiques musicaux.
L’Orchestre Parfum, créé par Pierre Guguen est une maison de parfum qui transcende la musique en fragrance. Les parfums créés ici sont des compositions où chaque note parfumée est inspirée par un instrument de musique ou une mélodie spécifique. Le porteur du parfum est invité à une expérience immersive, où l’olfaction et l’audition s’entrelacent dans une danse sensorielle éclatante, générant une troisième œuvre d’art qui n’est autre que l’émotion ressentie.
Room 1015, créé par Michael Partouche alias Dr Mike : l’écho du rock’n’roll.
Avec Room 1015, le monde du rock’n’roll est sublimé dans des flacons émanant l’esprit rebelle et électrique de cette musique. Les parfums, avec leurs notes boisées, épicées et parfois fleuries, nous transportent dans l’univers des hôtels et des loges, là où les légendes du rock ont laissé une trace indélébile de leur passage. C’est une olfaction teintée de nostalgie, de liberté et d’anticonformisme qui se déploie à chaque effluence du parfum. Chaque parfum est accompagné d’un morceau de musique original qui décrit la fragrance et d’une playlist spécifique du même style.
Musicology fondé par Fabien Boukobza représente l’essence des mélodies dans un flacon. La marque Musicology nous invite à explorer notre propre bibliothèque musicale interne à travers ses parfums. L’idée est ici de retranscrire l’essence de genres musicaux variés dans des créations olfactives, permettant ainsi d’explorer le jazz, le blues ou encore le rock à travers le prisme du parfum. Musicology offre ainsi un voyage où la mémoire olfactive et la mémoire auditive dialoguent, permettant de redécouvrir des mélodies au travers d’un nouveau sens.
Jusbox fondé par Chiara et Andrea Valdo, la marque explore l’univers où les souvenirs musicaux et olfactifs se superposent, chaque parfum cherchant à immortaliser un moment emblématique de l’histoire musicale. Leurs parfums, comme des mélodies encapsulées, offrent une expérience olfactive régressive, où les senteurs déclenchent des réminiscences de mélodies passées.
L’Oréal Paris a collaboré avec Ircam Amplify pour créer une expérience sonore innovante traduisant olfactivement le parfum Spicebomb Infrared de Viktor & Rolf sorti en 2023. Cette initiative vise à produire un son qui reproduit les sensations et émotions provoquées par le parfum. Les parfumeurs Jean-Christophe Herault, Nicolas Beaulieu et Carlos Benaïm, à l’origine de la fragrance, ont travaillé avec l’équipe d’Ircam Amplify, dont le designer sonore Romain Barthélémy, pour traduire les notes olfactives du parfum en un champ lexical sonore. En utilisant la méthode SpeaK d’Ircam Amplify, ils ont élaboré et testé diverses ébauches sonores auprès des consommateurs. Le résultat final est une expérience sonore de 26 secondes, capturant l’évolution et l’intensité de la fragrance et provoquant une augmentation tangible de la température du corps! Cette collaboration unique fusionne la science, l’art du parfum et le marketing, offrant une nouvelle perspective sur la perception des parfums.
La musique et le parfum, deux formes d’art qui transcendent les mots et les langues, se fusionnent de manière surprenante et exquise au sein de ces maisons de parfumerie. Loin d’être une simple source d’inspiration, la musique devient un ingrédient, une note, qui résonne dans chaque création olfactive. Et si cet entrelacement des arts était une porte ouverte vers de nouvelles façons d’appréhender et de créer du parfum ? L’expérience multi sensorielle pourrait-elle être le futur de la parfumerie, offrant des créations où voir, toucher et goûter de sera également partie intégrante du processus créatif et de l’expérience utilisateur ?
Sources
Nez la Revue Olfactive14 – Musique et Parfum
Le parfum et la voix – Annick Le Guerer