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Les odeurs font partie de notre vie quotidienne. Elles peuvent évoquer des souvenirs, des émotions et des sensations. Il n’est pas étonnant au fil du temps de reconnaître des odeurs qui nous ont marqué et de les associer à des moments particuliers de notre vie. Mais saviez-vous que la reconnaissance d’une odeur implique un processus complexe qui se produit à la fois dans le nez et le cerveau ? Dans cet article, nous allons explorer le fonctionnement de notre système olfactif et découvrir combien de temps il faut à notre cerveau pour reconnaître une odeur.

Qu’est-ce qu’une odeur ?

Une odeur est une sensation qui est perçue lorsque des molécules volatiles provenant d’une substance se lient aux récepteurs olfactifs dans la muqueuse nasale. 

Les odeurs sont des sensations complexes qui peuvent être influencées par une multitude de facteurs. Elles peuvent être divisées en plusieurs composantes, notamment la qualité, l’intensité et la durée.

La qualité d’une odeur représente la nature même de l’odeur : fruité, floral, boisé, terreux, etc. Cette composante est souvent associée à la structure chimique des molécules odorantes.

L’intensité d’une odeur fait référence à sa force ou à sa concentration. Les odeurs peuvent varier considérablement en intensité, de très faible à très forte, et peuvent également être modulées par des facteurs tels que la distance de la source de l’odeur et la durée de l’exposition.

Il y a également la durée de la sensation odorante. Certaines odeurs peuvent être de courte durée, tandis que d’autres peuvent persister pendant une longue période. C’est notamment ce concept qui est utilisé en parfumerie dans la composition d’un parfum avec la note de tête, note de cœur et note de fond.

Il est important de noter que l’odorat est étroitement lié aux émotions et aux souvenirs. Les odeurs peuvent déclencher des souvenirs émotionnels et des associations,particulières pour chaque individu. 

Comment notre cerveau perçoit-il et reconnaît-il les odeurs ?

Crédits : fondsperfumum.org

Les odeurs peuvent avoir une grande influence sur notre humeur, notre appétit et même notre comportement. Un cheminement complexe dans le cerveau s’opère pour donner du sens aux odeurs.

Contrairement à la perception des couleurs, qui implique trois types de cellules réceptrices situées dans la rétine, la perception des odeurs repose sur environ 400 récepteurs présents dans les neurones au fond de la cavité nasale. Chaque récepteur peut reconnaître plusieurs molécules et chaque molécule peut activer plusieurs récepteurs, créant ainsi de nombreuses combinaisons possibles.

Pour Jérôme Golebiowski, professeur et codirecteur du groupement de recherche transdisciplinaire Odorants-odeurs-olfaction à l’institut de chimie : « Percevoir une odeur revient à percevoir un accord musical produit sur un orgue de 400 touches : le système olfactif est ainsi formidablement complexe car il y a virtuellement une infinité d’accords ».

Les molécules odorantes

On l’a vu, les odeurs sont constituées de molécules odorantes qui flottent dans l’air. 

Ces molécules sont captées par notre nez lorsque nous inspirons, et se lient aux récepteurs olfactifs situés dans la cavité nasale. C’est ce que l’on appelle l’ortho-olfaction.  

Mais les molécules odorantes peuvent aussi provenir de ce que l’on mange ou boit. Les produits odorants des aliments et des boissons passent par l’arrière-gorge (pharynx) et remontent jusqu’à la cavité nasale où ils sont interceptés par les récepteurs olfactifs. C’est ce que l’on appelle la rétro-olfaction. C’est pourquoi quand nous avons le nez bouché, ou que nous souffrons d’asnomie, nous n’arrivons pas à percevoir les arômes de ce que l’on mange ou boit.

L’interception des odeurs

Tout en haut de notre cavité nasale (entre les deux yeux) se situe l’épithélium olfactif , une fine membrane  recouverte de mucus, que l’on appelle aussi muqueuse olfactive. Elle contient les neurones olfactifs  dont le rôle est de:

On compte près de 5 millions de neurones olfactifs dans la muqueuse olfactive humaine!

La transmission de l’information

Le message nerveux est ensuite envoyé au bulbe olfactif, qui est situé à la base du cerveau, et qui est responsable de la transmission de l’information olfactive au cortex olfactif, se trouvant dans le lobe temporal : c’est l’encodage, la création d’une sorte de carte d’identité de l’odeur.

Le traitement de l’information

Le cortex olfactif traite l’information olfactive et la relie à nos expériences et nos souvenirs. Il fait partie du système limbique, siège de nos émotions et comportements instinctifs. Cela explique pourquoi certaines odeurs peuvent générer en nous des sensations fortes, des émotions, souvent inconscientes d’ailleurs, car elles se rapportent à des moments précis de notre vie que nous ne pouvons pas tout de suite identifier.

La reconnaissance consciente

C’est quand l’information arrive au cortex-orbito frontal que l’on va prendre conscience  de nos sensations, les analyser et leur donner un nom. C’est cette partie du cerveau qui nous permet de reconnaître et d’identifier les odeurs. Chez les parfumeurs, cette partie du cerveau est bien souvent plus développée que chez la majorité d’entre nous, du fait de leur apprentissage intensif de reconnaissance des odeurs.

En général, la sensation olfactive se produit presque instantanément, car le message nerveux est transmis très rapidement du bulbe olfactif au cortex olfactif.

En combien de temps la reconnaissance d’une odeur s’opère ?

Le temps que met le cerveau à reconnaître une odeur dépend de plusieurs facteurs, tels que la concentration de la molécule odorante, la sensibilité des récepteurs olfactifs et la rapidité de transmission de l’information nerveuse.

En général, la reconnaissance d’une odeur se produit assez rapidement, en quelques millisecondes seulement. 

En effet, le bulbe olfactif est capable de reconnaître des milliers de molécules odorantes différentes et de les différencier les unes des autres en fonction de leur structure, cette reconnaissance est extrêmement rapide puisque cela se produit quasiment instantanément.

Une fois que le message olfactif est traité par le bulbe olfactif, il est transmis au cortex olfactif où il est analysé et interprété. Cette analyse prend un peu plus de temps que la simple reconnaissance de l’odeur, mais le délai est de l’ordre du millième de secondes seulement.

Le même schéma s’opère avec le cortex orbito-frontal, qui est responsable de la prise de décision et de l’analyse des informations sensorielles, traite l’information olfactive en fonction de nos expériences et de nos souvenirs. Il arrive cependant qu’au fil du temps, une odeur familière comme son propre parfum ne soit plus “reconnue” par notre nez quand on le porte, et qu’on ne le sente plus

La reconnaissance d’une odeur est un processus relativement rapide qui se produit en quelques millisecondes seulement. Cependant, l’analyse et l’interprétation de l’information olfactive peuvent prendre un peu plus de temps et dépendent de nos expériences et de nos souvenirs.

En comprenant comment notre système olfactif fonctionne, nous pouvons mieux apprécier la complexité de cette sensation fascinante qui fait partie intégrante de notre vie quotidienne. En outre, comprendre comment la mémoire olfactive fonctionne peut aider les parfumeurs, les scientifiques et les thérapeutes à créer des parfums, à étudier les maladies et à traiter des troubles mentaux en utilisant les odeurs. (olfactothérapie)

Si vous souhaitez en apprendre davantage sur l’univers fascinant des odeurs, découvrez notre jeu Pocket Quiz, 120 questions sur le parfum et les odeurs pour apprendre en s’amusant, et stimuler votre odorat avec les crayons parfumés du Livre-jeu olfactif !

Article collégial rédigé par Elfa Jouini & Anne-Laure Hennequin

Les matières premières sont des ingrédients clés dans la composition des parfums, qu’elles soient naturelles, obtenues par diverses méthodes d’extraction, ou synthétiques. Le compositeur-parfumeur les sélectionne pour leurs qualités olfactives et les combine pour créer des fragrances uniques et durables. 

Les matières premières naturelles végétales

Les matières premières naturelles en parfumerie sont des ingrédients obtenus à partir de végétaux.

Les plantes sont la première source des matières premières naturelles utilisées dans la composition des parfums : fleurs, tige, bois, fruits, feuilles, racines, graines… tout est utilisable et les méthodes d’extraction varient.

Les différents procédés d’extraction des matières premières naturelles

Diverses techniques sont utilisées pour capter de la meilleure façon l’essence de chaque matière.

Pour le Nature print, au lieu d’une cloche, on utilise une seringue pour capturer  les substances odorantes.

En plus d’être écologique ( le CO2 est recyclé) et respectueux de la matière, ce procédé innovant  permet d’obtenir des extraits d’une qualité et d’une pureté exceptionnelles. 

Chacune de ces techniques a ses avantages et ses inconvénients en termes de coût, de qualité et de quantité d’huile produite. 

Les sourceurs de matières premières

Le métier de sourceur en parfumerie consiste à trouver et à fournir des matières premières de qualité pour les parfumeurs. 

Cela consiste à établir des relations avec des fournisseurs de matières premières, à évaluer la qualité et la stabilité des matières premières, à négocier les prix et à garantir la conformité réglementaire des matières premières. Les sourceurs doivent également être en mesure de trouver des matières premières rares et difficiles à trouver pour les parfumeurs.

Les sourceurs ont une connaissance approfondie des matières premières en parfumerie, ainsi que des processus d’extraction et de transformation des matières premières. Ils doivent également être familiers avec les réglementations en matière de qualité et de sécurité pour les matières premières utilisées dans la parfumerie.

Un sourceur capable de travailler en étroite collaboration avec les parfumeurs pour comprendre leurs besoins en matières premières et pour les aider à trouver les ingrédients les plus appropriés pour leur projet.

En résumé, le métier de sourceur en parfumerie est un rôle clé pour les parfumeurs et les fabricants de parfums. 

Les matières premières naturelles animales

Les matières premières d’origine animale sont utilisées pour leurs caractéristiques odorantes depuis des centaines d’années. Elles sont généralement utilisées comme fixateur, que l’on retrouve en notes de fond dans les compositions des parfums.

Le musc animal provient d’une sécrétion sexuelle produite par le chevrotin porte-musc ou daim musqué d’Himalaya mâle, pendant la période de rut. On le trouve dans une poche cachée sous le ventre de l’animal. 

Obtenue généralement en abattant l’animal, l’utilisation de cette matière première est interdite depuis 1979.

La civette, ajoute une note animale, musquée à un parfum. Elle est obtenue à partir de la glande péri-anale de l’animal, un petit mammifère, sorte de petit chat sauvage, rencontré en Afrique (Ethiopie) et en Asie. La production de ce musc de civette implique souvent l’enfermement de civettes en captivité et la récolte régulière de leurs glandes, ce qui peut causer de la douleur et de l’inconfort pour les animaux.

Le castoréum est une sécrétion huileuse et odorante issue de glandes péri-anales du castor, lui servant à marquer son territoire et à imperméabiliser son pelage. Son odeur forte de prime abord, peut être douce, cuirée et suave lorsqu’elle est traitée. Cette matière première très prisée implique souvent la chasse au castor pour obtenir cette substance, ce qui cause, au même titre que le musc et la civette,  des préoccupations éthiques. 

L’ambre gris est utilisé en parfumerie pour ajouter une note marine, animale,  ambrée et  tabacée  à un parfum. Il s’agit d’une concrétion intestinale due à une  irritation provoquée par les e mollusques mal digérés par l’animal. La baleine expulse naturellement cette substance par son système digestif.

Cette matière première va flotter sur la mer et au contact du soleil et du sel va sécher et finalement échouer  sur les plages oú cette sorte de pierre cireuse sera récoltée. Il est généralement soumis à un processus de nettoyage et de purification pour éliminer les impuretés et obtenir une substance pure et utilisable en parfumerie.

En raison de sa rareté et de sa complexité de formation, l’ambre gris est précieux et donc très onéreux.

La cire d’abeille, également utilisée comme fixateur, apporte au parfum ses notes chaudes, rondes, miellées qui peuvent aussi exhaler des facettes cuir ou tabac. 

La plupart de ces matières premières sont aujourd’hui controversées en raison de préoccupations éthiques et environnementales. Les alternatives synthétiques sont souvent utilisées pour remplacer ces ingrédients.

Les matières premières synthétiques

Les produits synthétiques, quant à eux, sont fabriqués en laboratoire à partir de molécules d’origine naturelle ou synthétique. Ils sont utilisés pour renforcer les fragrances naturelles, leur donner du relief, et pour imiter les arômes naturels difficiles à obtenir.

L’histoire des matières premières synthétiques en parfumerie remonte à la fin du XIXe siècle, lorsque pendant la révolution industrielle, les scientifiques français Paul Parquet et Georges Darzens ont commencé à synthétiser des molécules odorantes en laboratoire. Avant cela, les parfumeurs utilisaient exclusivement des matières premières naturelles pour créer des fragrances. Cependant, ces matières premières étaient coûteuses, rares et parfois difficiles à obtenir en quantité suffisante.

Le choix de la création de matières premières synthétiques s’inscrit également dans une dynamique d’innovation. Il ne s’agit pas seulement de reproduire des odeurs naturelles déjà existantes, mais aussi de créer de nouvelles odeurs rendant les parfums uniques.

Pour citer quelques exemples, c’est le cas des aldéhydes donnant une odeur métallique et savonneuse à la composition du parfum et permettant d’illuminer un bouquet. Utilisé pour la première fois dans  Le parfumeur, Ernest Beaux ose l’utiliser pour la première fois en overdose dans le parfum N°5 de Chanel, une prouesse rendant le parfum unique et reconnaissable entre tous. 

La vanilline utilisée par Jacques Guerlain, composant emblématique de Shalimar, et de sa guerlinade, donne des senteurs de vanille gourmande.

Kenzo pour Homme, créé par Christian Mathieu, a cette caractéristique d’intégrer  la calone donnant cette senteur de fraîcheur marine, légèrement aqueuse au parfum.

Bien sûr, on pense à Angel de Mugler, créé par Olivier Cresp qui a la formidable idée d’ajouter de l’ethyl-maltol dans le parfum, avec ses notes addictives de barbe à papa, de caramel et de praline. 

Au fil du temps, les matières premières synthétiques sont devenues de plus en plus populaires en parfumerie, puisqu’elles offrent une plus grande stabilité et une plus grande consistance dans les parfums, ainsi qu’un coût plus abordable par rapport aux matières premières naturelles, même si certaines peuvent être parfois très chères à développer.

Elles permettent également de reproduire les parfums de fleurs muettes (qui ne livrent pas leur essence: ex: muguet, lilas, pivoine…), des matières devenues interdites (matières animales, et substances allergènes). 

Elles évitent aussi la surexploitation des sols et pallient les problèmes de production dûs à des catastrophes écologiques (incendies, inondations, sécheresse….) Et surtout, elles viennent enrichir la palette du parfumeur.

Les normes de sécurité de L’IFRA 

L’IFRA (International Fragrance Association) est une organisation mondiale qui définit les normes de sécurité pour les matières premières en parfumerie. L’IFRA établit des restrictions sur l’utilisation de certaines matières premières en raison de leur potentielle nocivité pour la santé ou pour l’environnement.

Ces restrictions peuvent inclure des limites sur la quantité de matière première qui peut être utilisée dans un produit, des conditions d’utilisation spécifiques ou un interdit total sur l’utilisation de certaines matières premières. Les parfumeurs doivent suivre les normes de l’IFRA pour garantir la sécurité de leurs produits et leur conformité réglementaire.

Il est important de noter que les restrictions de l’IFRA ne sont pas obligatoires, mais les parfumeurs sont encouragés à les suivre pour garantir la sécurité de leurs produits et leur conformité aux réglementations en vigueur. Les parfumeurs peuvent également choisir de suivre des normes plus strictes que celles de l’IFRA pour garantir la sécurité de leurs produits.

Naturelle ou synthétique, chaque matière première ajoute une note distincte au parfum final et peut influencer la fragrance en fonction de la quantité utilisée. En fonction des modes, certaines matières premières sont plus prisées que d’autres. L’avènement des matières premières synthétiques donne une infinité de possibilité de compositions olfactives, pour notre plus grand bonheur ! 

Le métier de compositeur-parfumeur est avant tout celui d’un artiste d’une grande sensibilité, mais pas seulement. C’est également un technicien maîtrisant la chimie des molécules que compose une fragrance. 

C’est l’alliance entre créativité, science et émotion au service d’un noble métier.

Comment devenir parfumeur ? Quel est le cursus de formation nécessaire ? 

Master Parfums vous dit tout !

Artiste et technicien des fragrances

Le compositeur-parfumeur est un artiste, un créateur qui conçoit des fragrances tant pour élaborer des parfums de peau, que des parfums d’intérieur, d’arôme alimentaire ou de produits ménagers.

Il va dans un premier temps réfléchir à la structure de la composition du parfum et au choix des matières premières qui seront utilisées dans celui-ci. Le compositeur-parfumeur maîtrise l’art de la symbiose des molécules qui compose chaque matière première. Cette expertise s’accompagne inévitablement d’un esprit créatif dont la sensibilité mène à une alchimie unique.

Notons que le Parfumeur est communément appelé Nez. Terme assez simpliste et réducteur, puisque le métier ne se résume pas à une fonction sensorielle mais bien à la symbiose de multiples qualités et compétences intrinsèquement indissociables. En fait,  tout comme l’oreille du musicien, son nez est avant tout un outil de contrôle et d’apprentissage. Pour en savoir plus sur le métier de compositeur parfumeur, n’hésitez pas à jeter un œil à notre vidéo dédiée !

Les compétences du compositeur-parfumeur

Un odorat développé et une mémoire olfactive hors pair

Avoir un sens de l’odorat développé est un atout, et la capacité à mémoriser les odeurs est fondamentale et indispensable pour être Parfumeur.  Il existe des centaines de matières premières de base qu’un parfumeur doit connaître par cœur, et donc être capable de les identifier en les sentant. Le parfumeur aguerri peut reconnaître non seulement une matière première, mais  il peut également identifier son origine, son lieu de production, et le type de matériel utilisé pour son extraction! 

Les plus grands parfumeurs peuvent mémoriser jusqu’à 3000 odeurs ! Pour devenir un expert, de longues années d’expérience et de formation sont nécessaires, néanmoins, le parfumeur se doit de s’exercer continuellement tout au long de sa vie professionnelle pour entretenir sa mémoire olfactive.

Un entraînement intensif des parfumeurs se traduit par une augmentation des zones cérébrales liées à l’olfaction (cortex piriforme et cortex orbito-frontal). Avec l’expertise, les parfumeurs développent une capacité élevée à manipuler mentalement des odeurs. Ils peuvent les sentir mentalement et imaginer ce que pourraient sentir différentes compositions. Ce sont ensuite les essais qui permettront au parfumeur de corroborer leur intuition et de peaufiner leur création.

Un sens artistique et de la créativité 

Pour qu’un parfum touche la sensibilité du client, il est impératif de savoir développer une intelligence émotionnelle afin de proposer une expérience olfactive pertinente. Parfois l’objectif est de créer de la nouveauté, de l’originalité, d’aller chercher des matières premières insolites ou jamais utilisées permettant de proposer un parfum unique, tout en étant universel. 

L’enjeu est délicat puisque le parfumeur  ne doit pas se limiter à ses goûts personnels. Développer son sens artistique permet de rechercher sans cesse de nouvelles idées, parfois loin des préférences du parfumeur.

Devenir parfumeur est un métier qui prend du temps et la patience est un autre atout indispensable. Il doit constamment être en veille d’un point de vue socio-culturel pour s’assurer de toujours présenter des fragrances en symbiose avec les attentes des consommateurs.

Les compétences techniques du parfumeur

En général, de solides connaissances en chimie sont nécessaires pour maîtriser et manier les molécules des essences et autres absolues que composent les matières premières qu’elles soient naturelles ou synthétiques.

Pour les parfumeurs qui travaillent dans les maisons de composition (voir paragraphe plus bas), savoir travailler en équipe est une qualification également nécessaire. En effet, dans ces sociétés, le parfumeur ne développe pas le parfum seul devant son orgue à parfums. Toute une équipe composée du marketing, de l’évaluateur, des assistants, gravite autour et il est indispensable d’être à l’aise avec cet esprit de partage. Beaucoup de parfums sont aussi le fruit de l’alliance de plusieurs parfumeurs.

Etudes et formations pour devenir parfumeur

Il existe très peu d’écoles de parfumerie menant strictement à ce métier. Quelques maisons de compositions ont leur propre école interne (Givaudan, IFF, Firmenich) mais les entrées sont limitées et très sélectives. 

On peut aussi devenir parfumeur par le biais de formations visant à acquérir des bases solides en chimie, créativité et marketing.

Outre les parfumeurs de parfumerie fine, ces écoles forment aussi des parfumeurs qui seront spécialisés dans la parfumerie fonctionnelle (cosmétique, savons, gel douche, shampoings, détergents), et les arômes alimentaires, ainsi que des évaluateurs.

L’ESP (École Supérieure du parfum) à Paris et à Grasse, propose des admissions en 1ère année post-bac sur dossier, ainsi qu’en 2ème année après une Licence 2 ou 3 en chimie, biologie, mathématiques…).

L‘ISIPCA ( Institut Supérieur International du Parfum, de la Cosmétique , et de l’Aromatique) situé à Versailles, propose diverses formations autour des métiers de la parfumerie post-bac ou plus. 

Le GIP (Grasse Institute of Perfumery) offre diverses formations aussi à Grasse, et dans plusieurs autres villes du monde et en ligne

D’autres centres de créations et de formations en parfumerie comme Cinquième Sens proposent des formations complètes sur plusieurs modules. 

The Perfumery Art School, créée par la parfumeure Isabelle Gellé, permet de se former online au métier de parfumeur indépendant en manipulant uniquement des matières premières naturelles. Une approche artistique de la parfumerie, sans nécessité d’une expertise en chimie.

En plus des diplômes et formations, l’expérience reste fondamentale. C’est en s’exerçant continuellement que le parfumeur parvient à devenir un expert reconnu dans le monde très fermé et sélectif de la parfumerie.

Parfumeurs célèbres et maisons de composition

Peu nombreux sont les parfumeurs qui ont l’avantage de créer des parfums, parfois des collections entières, au sein même de grandes maisons. On peut citer Mathilde Laurent pour Cartier, Christine Nagel, ayant pris la suite de Jean-Claude Ellena pour Hermès, Olivier Polge ayant pris la suite de son père Jacques Polge pour Chanel, ou encore Thierry Wasser pour Guerlain, Francis Kurkdjian ayant pris la suite de François Demanchy pour Dior.

La plupart des créateurs de parfums sont salariés dans des sociétés de composition et productrices de matières premières naturelles et synthétiques. Ce sont ces sociétés qui outre le sourcing des matières de parfumerie et la création de nouveaux accords, fournissent les services de composition de parfum  aux différentes marques : Givaudan (anciennement Roure), IFF, Firmenich, Symrise, Mane, Robertet…

On trouve aussi aujourd’hui des sociétés ou agence de création de parfum uniquement  dont les parfumeurs peuvent exprimer leurs talents pour des marques (souvent plus confidentielles) comme par exemple, Maelström, Flair, ou Accord et Parfums.

Notons aussi que la mise en avant des parfumeurs, qui jusque là étaient considérés comme des travailleurs de l’ombre, a été possible et démocratisée grâce à Frédéric Malle qui, en créant sa maison de parfum Les Editions Frédéric Malle en 2000, propose non seulement  une collection de parfums d’une qualité reconnue, mais va aussi jusqu’à écrire le nom du parfumeur sur le flacon des fragrances pour donner encore plus de cachet à sa collection. La reconnaissance du Parfumeur est dorénavant officielle vis à vis du consommateur. La jeune marque Essential Parfums met aussi en avant sur ses flacons et étuis les créateurs de ses fragrances. 

Par ailleurs, aujourd’hui de plus en plus de parfumeurs s’affranchissent des maisons de compositions pour devenir indépendant et proposer leurs services de création directement aux marques (souvent des marques dîtes de niche, plus confidentielles).

D’autres ont même créé leur propre marque oú ils peuvent exprimer leur art sans contrainte: Jean-Claude Ellena et sa fille Céline qui avaient lancé The Different Company, Akro par Olivier Cresp,  Maison Jean-Michel Duriez, Parle-moi de parfum par Michel Almairac, Maison Francis Kurkdjian, Voyages Imaginaires par Isabelle Doyen et Camille Goutal, Pierre-Guillaume Parfums, Thierry Bernard et ses amis parfumeurs pour Parfumeurs du Monde…

Notre jeu olfactif Master Parfums rend hommage aux grands parfumeurs dans une série de questions qui vous plongent au cœur de l’histoire et de la culture parfum ! Découvrez-le juste ici

Quelques parfums remarquables et leur créateurs

Les nez électroniques sont de plus en plus présents dans l’industrie du 21ème siècle. Des avancées majeures dans le monde de l’intelligence artificielle permettent aujourd’hui d’utiliser les nez électroniques dans le domaine de la santé, de la sécurité, de la beauté. Comment fonctionnent ces machines intelligentes ? Comment sont-elles utilisées dans la parfumerie moderne ? Les parfumeurs seront-ils, à terme, remplacés par des nez électroniques ? Master Parfums vous dit tout !

Le nez électronique, une machine futuriste ?

Qu’est ce qu’un nez électronique ?

Prototype de nez électronique, Département analytique de la Faculté de chimie GUT Gdansk

Le nez électronique est un système biomimétique conçu pour imiter la fonction du système olfactif humain. Un nez électronique est un appareil utilisé pour détecter et analyser les odeurs et les goûts, en supplément, ou en remplacement de l’odorat d’un humain ou d’un chien auxiliaire  (par exemple pour la détection de drogues ou d’explosifs).

Depuis le début des années 2010, la technologie des capteurs électroniques a connu des évolutions majeures, tant d’un point de vue technique que commercial. L’expression anglaise « electronic sensing » (capteurs électroniques) fait référence à la capacité de reproduire les sens humains grâce à un ensemble de capteurs et de systèmes de reconnaissance.

Fonctionnement d’un nez électronique

Le nez électronique imite le processus par lequel les humains reconnaissent les odeurs. Une fois inhalées, les molécules odorantes se fixent sur un capteur, un peu comme des récepteurs olfactifs qui analysent les empreintes chimiques. Cette information est dans un premier temps codée comme référence unique. Puis ce code est envoyé dans une base de données pour un traitement analytique. 

L’architecture d’un nez électronique dépend de l’utilisation qui en sera faite et les raisons pour lesquelles il est conçu. De manière générale, il est créé avec un système de capteur d’aspiration ou d’inhalation de gaz, et un sous-système analytique et de traitement de l’information via des algorithmes.

En pratique, la plupart de ces algorithmes fonctionnent en comparant des descriptions de nouvelles données avec des descriptions d’échantillons précédemment évalués. Cette fonctionnalité nécessite une phase d’apprentissage, avant la phase de développement.

A l’issue de cette phase d’apprentissage, il sera possible de classer et répertorier correctement la plupart des odeurs qui seront présentées.

Ces nez sont largement utilisés dans les domaines de l’agroalimentaire pour vérifier la fraîcheur des aliments, de la défense pour détecter des explosifs par exemple, dans les domaines de l’environnement pour reconnaître d’éventuels polluants, et de plus en plus en médecine grâce à un procédé qui analyse l’haleine des patients à la recherche d’éventuelles maladies. Depuis quelques années, ils sont également utilisés dans le monde de la parfumerie.

Le nez électronique en parfumerie

Jusqu’à présent, la création de parfums était encore très artisanale. Comment le nez électronique est-il utilisé en parfumerie, va-t-il à terme supplanter les humains ?

Le nez électronique 

Évidemment, toutes les qualités techniques dont un humain dispose, sont disponibles via la machine. Il y a quelques années, un APA (Assistant Parfumeur Augmenté) nommé Philyra est né.

IBM Research a mené une étude en collectant des données concernant les goûts des consommateurs sur la base de plusieurs mesures. Composé de près de 2 millions de formules de parfums, l’algorithme peut créer des fragrances basées sur les réussites passées.

Richard Goodwin, chercheur IBM, disait : « Ce système se comporte comme un apprenti, de la même manière qu’un humain apprendrait d’un maître quelles combinaisons d’ingrédients fonctionnent, la machine apprend à créer en se basant sur les formules qui marchent le mieux. »

Les algorithmes sont d’importants accélérateurs d’innovation, et l’industrie du parfum en a besoin pour faire évoluer ses offres. Les consommateurs veulent être séduits par de la nouveauté inventive et créative.

Un parfum entièrement fabriqué par intelligence artificielle est-il possible ? 

Oui, techniquement c’est réalisable, mais le nez électronique n’est pas conçu pour remplacer les parfumeurs et leurs évaluateurs La composition finale sera validée par le professionnel. 

Les nez électroniques sont une aide à cet égard, un moyen de gagner du temps et de l’énergie à bon escient. Certains nez électroniques ultra performants ont une odorothèque de 99000 molécules. (Le nez humain serait capable d’en déchiffrer 1000 milliards !)

Mais d’un point de vue émotionnel, il ne remplace pas l’évaluation hédonique et subjective propre aux humains. Contrairement au nez humain, le nez électronique peut se rappeler précisément de chaque molécule odorante pendant des mois ou des années. Notre mémoire olfactive n’est pas aussi performante.

Pour Claire Viola, vice-présidente de la stratégie digitale chez Symrise : « La création aura toujours besoin de l’homme car les fragrances s’élaborent à partir d’émotions, d’intuitions. Il faut plutôt considérer l’intelligence artificielle comme un assistant parfumeur, un outil au service d’un professionnel “augmenté”. »

L’objectif de l’utilisation d’un nez électronique est de pouvoir proposer d’autres formulations viables, et d’utiliser de nouvelles matières premières, tout en étant supervisées et validées par un maître-parfumeur.

L’intérêt de l’intelligence artificielle, serait donc de proposer un autre point de vue et d’engendrer l’utilisation d’ingrédients nouveaux. L’IA peut alors offrir de formidables opportunités, à condition que l’aspect émotionnel soit respecté.

Comme pour les produits de beauté, on se demande combien de temps il est possible de conserver notre parfum. Quels sont les facteurs qui rendent plus fragile nos parfums, et comment éviter que nos parfums ne s’altèrent avec le temps ? C’est ce que nous allons voir ici.

De quoi est constitué un parfum ?

Pour comprendre à quel point un parfum est un produit sensible, il faut comprendre comment et avec quoi il est fabriqué.

La fragilité du parfum réside tant dans la composition que dans son processus de fabrication.

Un parfumeur choisit les matières premières qui entreront dans la composition d’un parfum qui est en général constituée des trois éléments suivants :

En support, on trouve aussi parfois de l’eau et/ou de l’huile,

Notons que les parfums peuvent être fabriqués à partir de matières premières naturelles et/ou synthétiques (comme le musc blanc). 

Ces matières premières sont délicates et restent sensibles

Pour garder son parfum intact, quelques préconisations importantes sont à suivre.

Envie d’en savoir plus sur l’utilisation des matières premières en parfumerie ? Découvrez notre jeu de culture parfum Pocket Quiz, un jeu de culture générale ludique autour du parfum.

Les signes d’un parfum qui s’est altéré

Les parfums ont parfois une indication de limite à l’utilisation, comme ce que l’on trouve sur les boîtes de produits de beauté, et parfois cette information n’est pas notifiée. Quoiqu’il en soit, cela ne signifie pas qu’ils peuvent être conservés indéfiniment.

Quant au changement de couleur, ce n’est pas un signe de péremption. Lorsque la couleur du parfum change, il est tout à fait possible que ce soit le résultat d’une macération naturelle, d’une réaction chimique entre les différentes matières premières. Certaines s’ambrent ou foncent avec le temps, mais cela n’altère en rien la qualité du parfum.

Fiez-vous à votre odorat, si malgré un changement de couleur, l’odeur du parfum reste intacte, alors il n’y a aucune contre-indication pour l’utiliser. On fera malgré tout très attention de ne pas en vaporiser sur des vêtements clairs, ou délicats, au risque de les tâcher.

Autre point à prendre en considération : si une odeur puissante d’alcool (qui ferait penser au vinaigre par exemple) s’empare de vos narines, que le parfum renvoie une odeur âcre, irritante ; ou au contraire que le parfum n’est plus aussi odorant qu’à son origine, c’est un signe que le parfum s’est altéré.

Recommandations pour une conservation optimale

Il faut savoir que les fragrances dont la concentration est élevée résistent mieux au temps. Les extraits et les eaux de parfum, dont la concentration en notes de fond est prédominante, se conserveront mieux et plus longtemps que des eaux fraîches ou des eaux de toilettes composées essentiellement de notes plus volatiles et plus sensibles à l’oxydation.

On l’a vu, les molécules qui composent un parfum sont fragiles. Pour prolonger la durée de conservation, mieux vaut suivre ces quelques recommandations

Évitez la lumière directe 

On pourrait penser qu’il serait dommage de ne pas mettre en évidence le magnifique flacon de son parfum préféré sur une étagère, mais en réalité, il vaut mieux qu’il soit à l’abri de la lumière. En effet, exposer directement le parfum à un éclairage naturel ou artificiel (les lampes peuvent générer de la chaleur, autre ennemi du parfum) est l’un des motifs d’altération de la fragrance. Choisissez plutôt de le garder dans la mesure du possible dans sa boîte d’origine, ou dans un tiroir.

Attention aux variations de températures 

Contrairement aux idées reçues, il est déconseillé de conserver son parfum dans la salle de bain, un lieu souvent humide.

Un parfum ne gardera pas sa fraîcheur initiale avec des changements de températures trop fluctuantes. Le mieux est de le préserver à une température constante, dans une chambre loin de la fenêtre par exemple. 

Certains collectionneurs optent pour une cave fraîche et sèche pour stocker tous leurs trésors parfumés.On peut aussi opter pour le compartiment bas du réfrigérateur. 

Dans la boutique des Éditions de parfums Fréderic Malle, les parfums sont stockés sur des étagères dans un lieu réfrigéré. 

Bannissez les endroits humides : et le plus mauvais endroit reste la salle de bain ! Comme pour les variations de températures, l’humidité est à proscrire. Préférez une pièce que vous pourrez aérer à votre convenance, ou si c’est possible utilisez un déshumidificateur.

Évitez le contact prolongé avec l’air

Refermez bien le parfum avec son cabochon. Dans le cas où vous utiliseriez un flacon avec une fermeture  à vis, pratique lorsque l’on veut les remplir avec une recharge, il est impératif de bien refermer hermétiquement le flacon de parfum pour éviter que l’air ne vienne oxyder la fragrance et donc l’altérer. On ne secoue pas non plus le flacon avant de se parfumer, cela ne sert strictement à rien d’un point de vue olfactif, cependant l’air contenu dans le flacon peut dégrader plus rapidement le parfum.

Privilégiez un nettoyage fréquent

Les flacons roll-on ou de table avec une tige sont de plus confrontés à l’éventuelle contamination par bactéries lors de l’application directe sur la peau. Pensez à les nettoyer régulièrement avec de l’alcool.

En suivant ces préconisations, la conservation de vos parfums sera optimisée et vous pourrez les garder très longtemps !

Avez-vous déjà entendu parler de parfum naturel ? Savez-vous exactement de quoi il s’agit ? Grâce à son jeu olfactif Master Parfums, Anne-Laure Hennequin nous dévoile quelques secrets ou informations sur l’univers précieux du parfum.

Dans cet article, nous vous parlons des parfums naturels grâce à une carte issue de la catégorie “Les coulisses du parfum”.

Qu’est-ce qu’un parfum naturel ?

Historiquement, les premiers parfums étaient tous naturels (d’origine végétale ou animale). C’est à partir de la Révolution industrielle de la fin du XIXème siècle, que les progrès de la science et particulièrement de la chimie ont permis de développer des molécules de synthèse à l’origine de la Parfumerie Moderne. Une parfumerie étoffée de nouvelles senteurs, de conservateurs, des parfums avec une plus grande stabilité, ainsi que des coûts moins élevés, permettant d’en démocratiser l’usage.

Avec la prise de conscience écologique, ces dernières décennies ont vu fleurir de nouveau des parfums naturels.

Aujourd’hui, selon les normes, un parfum naturel ou d’origine naturelle doit contenir au moins 95% d’ingrédients naturels

Il existe aussi des parfums 100% naturels, c’est-à-dire qu’ils ne contiennent aucun produit de synthèse. Si les marques choisissent encore de travailler avec des matières 100% naturelles, c’est pour leurs propriétés de conservation et principalement par conviction éthique et écologique.

Certains parfums peuvent aussi n’utiliser que des matières provenant de l’agriculture biologique et être certifiés bio. (Ce qui réduit encore plus la palette du parfumeur).

La différence entre “naturel” et “d’origine naturelle”

Ces deux mentions peuvent porter à confusion dans l’univers de la parfumerie. Selon la norme ISO 16128, le terme “naturel” définit un ingrédient qui n’a pas été modifié, et qui est utilisé tel qu’extrait de la nature. Par exemple, les huiles essentielles extraites par distillation.  L’alcool utilisé dans le parfum sera également d’origine naturelle (alcool de blé, de betterave)

Un ingrédient d’origine naturelle a subi une transformation de sa structure chimique après ou au cours de son extraction, et ce pour diverses raisons : soit pour améliorer sa conservation, soit pour éclaircir une couleur trop foncée, ou encore pour n’utiliser que certaines molécules permettant par exemple de ne garder que l’effet “pétale frais” d’une fleur, etc… 

Prenons l’exemple de la vanilline. Composant naturel de la vanille, la vanilline apparaît sous forme de cristaux blancs sur la gousse lors de sa fermentation naturelle. C’est elle qui en apporte la facette si caractéristique et sucrée. Elle est souvent utilisée en arôme alimentaire et en parfumerie pour apporter une note de vanille. Or il ne s’agit pourtant que d’un composant de la vanille, qui prise en intégralité, révèle une riche palette aromatique aux multiples facettes.

On doit faire la distinction entre une vanilline de synthèse (l’éthylvanilline aux caractéristiques proches de la vanilline, est issue de la pétrochimie), et une vanilline d’origine naturelle issue de la gousse dont le prix est naturellement plus élevé.

Aujourd’hui, la « chimie verte » permet d’extraire certaines molécules d’autres sources naturelles dans le but d’obtenir un produit moins onéreux.  Et on peut par exemple obtenir de la vanilline issue de la fermentation du riz. L’origine est toujours naturelle même si elle ne provient pas de la gousse de vanille! 

Doit-on ajouter des conservateurs aux parfums naturels ?

Cette carte de niveau expert est construite sur le principe du “vrai ou faux” : “Comme n’importe quel parfum, on doit ajouter des conservateurs aux parfums naturels “. Alors, qu’en pensez-vous, vrai ou faux ?

C’est faux ! Thierry Bernard, de la marque Parfumeurs du Monde, a confirmé cette réponse. 

Pourquoi les parfums naturels n’ont-ils pas besoin de conservateurs ?

Si les parfums naturels n’ont pas besoin de conservateurs, c’est parce que les huiles essentielles qu’ils contiennent ont naturellement en elles des molécules qui peuvent servir de conservateurs. 

Par conséquent, si le mélange est stable et équilibré, il ne devrait pas évoluer. C’est justement cette stabilité qui est l’un des plus grands challenges pour la création de parfums naturels. 

En effet, la palette de matières premières pouvant être utilisées est beaucoup plus réduite, car elle ne peut par définition pas s’enrichir de matières de synthèse.

Les dessous de la création des parfums naturels

Le coût des matières premières limite le choix des ingrédients pour la confection de parfums naturels. 

Il faut aussi tenir compte de la réglementation de l’IFRA (International Fragrance Association) en ce qui concerne les risques allergiques.
La complexité du naturel consiste donc à trouver le bon équilibre d’une combinaison qui soit à la fois harmonieuse et stable dans le temps. Malgré une palette plus restreinte, le créateur d’un parfum naturel bénéficie tout de même d’une multitude de tonalités. 

L’importance des matières premières d’un parfum naturel

Pour la création d’un parfum naturel, la qualité des matières premières est absolument cruciale. Tout est dans la magie du  terroir. Et le terroir ce n’est pas que la terre et le climat, c’est aussi l’humain : des producteurs choisis pour la qualité de leurs produits et leur éthique. Des cultivateurs  qui bichonnent leurs plantes, les cueillent et les distillent avec le plus grand respect de la nature. 

C’est cette démarche équitable qui a amené Thierry Bernard à se tourner vers les parfums naturels. Ce choix s’est imposé au gré de ses voyages, de ses rencontres et de ses aventures humaines.C’est également la base de l’association “Parfumeurs sans frontières, qu’il a créée avec ses acolytes Stéphane Piquart, Michel Roudnitska, Olivier Behra, et Jérémie-Israel Deravin Rubinstein, et qui œuvre pour un développement durable, solidaire et responsable des matières à parfum. 

Les parfums naturels : le mot de la fin

Les parfums naturels sont donc confectionnés avec une gamme de senteurs plus réduite que les autres parfums. Leur stabilité est certes plus difficile à obtenir mais au final  leur fragrance évolue encore plus selon la peau sur laquelle ils sont appliqués. 

Il s’agit là d’un point très intéressant pour les consommateurs qui apprécient de se démarquer par leur parfum.

En conclusion, travailler sur un parfum naturel demande une très grande expertise de la part du parfumeur, qui doit savoir manier à la perfection une palette réduite de matières premières complexes.  

Quelques exemples de marques de parfums naturels :

Et pour en savoir plus sur l’univers fascinant de la parfumerie, découvrez le jeu olfactif Master Parfums. À travers 120 questions, il permet de se cultiver tout en s’amusant et de découvrir des informations étonnantes. La version complète permet en plus de créer sa propre esquisse de parfum grâce à une combinaison de stylos parfumés.