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Un bonbon ou un sort ? Halloween approche et avec lui, les petits paniers en forme de citrouille des plus jeunes ne vont pas tarder à se remplir de bonbons multicolores. Avis aux becs sucrés en manque de friandises : Master Parfums vous propose d’explorer la famille des parfums gourmands et ses notes sucrées les plus emblématiques, toutes plus alléchantes les unes que les autres.

Les familles olfactives en parfumerie

En 1984, la Société Française des Parfumeurs dévoile une classification des parfums en différentes familles en fonction des matières premières employées dans leur composition. On distingue également diverses facettes à l’intérieur même de ces familles, des facettes qui viennent nuancer l’identité du parfum. Par exemple, on dira sans aucun doute d’une fragrance mettant à l’honneur le santal qu’elle fait partie de la famille boisée. Elle est saupoudrée de cardamome, de muscade ou encore de poivre ? On parlera alors de boisé-épicé. Ce sont la lavande, le romarin ou bien le thym qui s’y invitent ? Bingo, nous avons affaire à un boisé-aromatique.

Dès le début du XXème siècle, quelques molécules aux notes vanillées (vanilline), ou fruitées comme la  pêche (aldéhyde C14) ), ou la  prune (prunol de De Laire),  apportent un nouvel effet de rondeur aux parfums, mais on ne parlait pas encore de gourmandise telle qu’on la connaît aujourd’hui.  Le terme “gourmand” a d’abord désigné une facette olfactive, puis avec la vague de parfums sucrés à souhait lancés à partir des années 90, on l’utilise aujourd’hui pour désigner une famille à part entière.

La famille olfactive gourmande

Si dans les années 70, la tendance est aux compositions florales, vertes et chyprées rimant avec fraîcheur et élégance, à pas de loup, des fragrances vanillées commencent à insuffler un vent chaleureux de renouveau   sur le paysage olfactif de l’époque. C’est notamment le cas de celles de Guerlain, maison pionnière dans la création de parfums gourmands. Impossible de ne pas mentionner la Guerlinade : cette base parfumée née en 1921, composée de vanille, de bergamote, d’iris, de rose, de fève tonka et de jasmin, deviendra la signature olfactive de nombreux parfums de la marque. 

La révolution gourmande des années 90 démarre avec Angel de Thierry Mugler. À sa sortie en 1992, cette fragrance déroutante jamais sentie, a du mal à faire sa place. On n’avait pas l’habitude de mettre autant de “sucre” sur sa peau. 

Mais les effluves gourmands finissent par être addictifs et à l’approche du nouveau millénaire, on aime se se cocooner dans des parfums aux senteurs régressives.

Son overdose de patchouli, ses fruits rouges et sa vanille caramélisée ainsi que sa célèbre molécule d’éthyl-maltol évoquant la barbe-à-papa et le praliné ensorcellent, et dans son sillage se bousculent alors de plus en plus de parfums sucrés aux notes dont on a envie de ne faire qu’une bouchée. Et ce parfum choc désormais passé à la postérité  devient le chef de file d’une nouvelle famille olfactive: Les gourmands.  Une vague de fragrances aux notes alléchantes, à la fois nostalgiques et sexy, déferle dans nos parfumeries…

Dans la famille gourmande, je voudrais…

La vanille

S’il y a bien une note que l’on pourrait qualifier d’indémodable, c’est la vanille. Les variétés de vanille ont beau être plus d’une centaine, rien n’y fait, la préférée des parfumeurs reste la vanille Bourbon, car ses arômes sont simultanément incroyablement riches et raffinés. En parfumerie, elle sait aussi bien être crémeuse et balsamique qu’éthérée et poudrée, se voulant souvent sensuelle et presque animale, d’autres remplie de tendresse, comme une caresse.

Si les parfumeurs peuvent avoir recours à un bel absolu de vanille, les prix onéreux des gousses de vanille ont démocratisé le recours aux notes synthétiques de vanilline et d’éthylvanilline (bien que l’on puisse obtenir la première naturellement). La vanilline synthétique est utilisée pour la toute première fois au milieu de la foule de notes aromatiques de Jicky (1889). Toujours chez Guerlain, le voluptueux Shalimar (1925) sonne le coup d’envoi de la Guerlinade… qui serait d’ailleurs née après avoir retravaillé Jicky en lui ajoutant de l’éthylvanilline ! Bien sûr, la vanille rayonne également dans Angel.

La guimauve

Saviez-vous qu’avant d’être le bonbon Chamallows de Haribo, la guimauve est une plante provenant de zones humides de Chine, de Russie et d’Europe ? Ce ne sont pas ses feuilles ou ses fleurs qui nous intéressent ici… ce sont ses racines ! En effet, les racines de la guimauve sont riches en mucilage, une matière visqueuse à partir de laquelle on fabriquait la fameuse confiserie aux allures de petit nuage poudré. 

La guimauve, en confiserie comme en parfumerie, est aérienne et moelleuse, avec une touche de vanille. Pour la mettre en flacon, on peut se tourner vers la synthèse ou bien vers un accord vanille-fleur d’oranger, présent notamment dans le magnifique poudré L’Heure Bleue (1912) de Guerlain. Citons également le douillet Mademoiselle Guerlain (2014) avec son iris et ses muscs blancs, Quatre en Rouge (2019) de Boucheron, une fragrance fruitée aux allures de pomme d’amour, ou encore Divin’Enfant (2006) d’État Libre d’Orange où la guimauve flirte avec l’amertume du café, du cuir et du tabac.

L’amande

En parfumerie, l’amande rappelle le massepain et la frangipane, et peut évoquer la cerise ou l’amaretto. S’il est impossible d’extraire une essence de l’amande elle-même, on peut obtenir par hydrodistillation de noyaux d’abricots ou de prunes une huile essentielle contenant du benzaldéhyde, un composant olfactif à l’odeur d’amande amère… mais attention : c’est une matière première délicate à travailler à cause de l’acide cyanhydrique qu’elle contient, un composé hautement toxique qu’il faut retirer.

La fève tonka vient alors à la rescousse : il s’agit d’une petite graine dont le principal composant olfactif, la coumarine, exhibe des facettes de tabac, de pain d’épices… et d’amande ! Du côté des molécules de synthèse, les parfumeurs peuvent compter sur la coumarine de synthèse, certes, mais aussi sur l’aldéhyde benzoïque, l’aldéhyde anisique et l’héliotropine – cette dernière est naturellement présente en petite quantité dans la fleur de violette.

En 2007, L’Instant Magic de Guerlain est un des premiers parfums à faire la part belle à l’essence d’amande amère qui y côtoie vanille, muscs et bois. La présence de l’amande teinte le charnel Hypnotic Poison (1998) de Christian Dior d’un peu de douceur tandis que dans La Petite Robe Noire (2012), elle dévoile sa facette cerise la plus élégante, déjà annoncée par la griotte de ses notes de tête. On la retrouve également dans le sulfureux Black Opium (2014) d’Yves Saint-Laurent, La Vie est Belle (2012) avec son iris gourmand, ou encore Un Bois Vanille (2003) de Serge Lutens du côté de la parfumerie de niche. Prada lui dédie une de ses belles  infusions. 

Le caramel

On retrouve des notes de caramel dans le parfum Angel de Thierry Mugler

Qu’elle croque sous la dent ou reste au contraire collée à nos quenottes, cette confiserie incontournable originaire de Bretagne a elle aussi déboulé dans le paysage de la parfumerie avec la sortie d’Angel. Les effluves chaudes et sirupeuses du caramel doivent être obtenues par synthèse : éthyl-maltol, furanéol, sacrasol ou coumarine, les molécules se bousculent pour faire revivre la caractéristique odeur de sucre brûlé, vanillé et lacté d’un caramel doré. Suave et balsamique, le caramel est une note incroyablement régressive.

Pour le retrouver en flacon, outre dans l’incontournable Angel de Mugler, on pense à Scandal (2017) de Jean-Paul Gaultier et à son caramel salé enrobé de miel, à Luna (2016) de Nina Ricci où il se faufile entre des fruits rouges et de la poire, ou à Alien Le Goût du Parfum (2011) de Thierry Mugler, une réinterprétation on ne peut plus charnelle de l’original sorti en 2005, où le bonbon révèle un magnifique cœur de bois de cachemire.

Le cacao

Les fèves de cacao sont décidément partout : on peut s’en délecter dans nos tablettes de chocolat, mais aussi sur notre peau ! Très versatile, le cacao sait aussi bien être une note doudou et lactée qu’une note animale et sensuelle. C’est une habituée des notes de fond, main dans la main avec la vanille, des muscs et des bois pour une sensualité garantie. On peut recueillir ses riches arômes naturellement avec un absolu de poudre de cacao, mais aussi le suggérer, par exemple à travers des muscs, du patchouli et de la fève tonka, ou l’obtenir à l’aide de bases synthétiques comme le chocovan et les pyrazines.

Dans Pure Poison Élixir (2006) par Christian Dior, un absolu de cacao ambré est mêlé à du jasmin et de la fleur d’oranger. Dans L’Instant de Guerlain pour homme (2015), le cacao côtoie un mélange (d)étonnant de thé, de résine et d’épices. Dark (2018) d’Akro, la marque du parfumeur Olivier Cresp, emmène son cacao à la rencontre de cannelle et de noisette et dans Vanilla Diorama (2021), il est baigné dans du rhum et rehaussé d’une pointe de poivre rose.

La fève tonka

Nous l’avons déjà mentionnée plusieurs fois au cours de cet article : la fève tonka est une petite graine noire issue  d’un tek d’Amérique du Sud. Une fois tombés, les fruits de l’arbre sont mis à sécher pendant un an, puis, on les casse afin d’en extraire les pépins… qui sont en fait les fèves tonka, que l’on fait macérer dans du rhum une journée entière avant de les sécher. C’est durant de ce processus que se forment de petits cristaux sur la surface de la fève tonka : il s’agit de la coumarine, sa composante principale et celle qui lui donne sa caractéristique senteur amandée aux accents de foin. Une fois les fèves transformées en absolu, elles se veulent alors plus chaudes et baumées, rappelant le tabac.

Un des tout premiers parfums à étrenner la fève tonka sous forme de coumarine synthétique est Jicky – la vanilline de synthèse ne lui avait pas suffi ! Rappelons aussi que la fève tonka est un des ingrédients de la Guerlinade. Au fil du temps, elle est devenue une note fétiche de la maison Guerlain : il y a Shalimar, mais aussi Samsara (1989), Insolence (2006), le magnétique Tonka Impériale (2010)… Bois Doré (2017) de Van Cleef & Arpels et Tobacco Vanille (2007) de Tom Ford allient quant à eux leur fève tonka à l’arôme boisé du tabac, et Tonka Blanc (2022) de L’Artisan Parfumeur est pour le moins surprenant, car au milieu d’une fève amandée et rafraîchie d’agrumes, voilà que s’immisce… le chou-fleur !

Le mot de la faim

Impossible de toutes les citer : miel, dragée, confiture de lait, réglisse… Les notes gourmandes n’en ont pas fini d’attiser à la fois nos papilles et nos narines. Depuis Angel, la barbe à papa continue de fondre sur notre peau ; c’est par exemple le cas dans Sundazed (2019) de Byredo. Les lactones sont quant à elles une famille de molécules capables de reproduire le doux réconfort vanillé du lait chaud ; Le Feu d’Issey d’Issey Miyake est la première fragrance à les utiliser en 1998. Les notes fruitées, majoritairement obtenues à travers la synthèse, sont aussi légion dans les parfums gourmands.

En parlant de fruit, à l’occasion d’Halloween, pourquoi ne pas oser… la citrouille ? Pas de frayeur à avoir : son aspect doucement fruité et onctueux en fait l’allié des fleurs blanches et son côté boisé, celui des épices. L’eau de parfum Fabulous Me (2019) de Paco Rabanne emmène sa citrouille à la rencontre de la rhubarbe dans un cocon de vanille amandée, tandis qu’État Libre d’Orange accompagne l’accord de potiron velouté de Like This (2010) d’immortelles et d’épices.

Envie de continuer à nourrir votre appétit pour l’univers de la parfumerie ? Ça tombe bien : le livre-jeu Master Parfums vous a préparé 120 questions sur le parfum, une pluie de défis olfactifs et des crayons parfumés pour ébaucher votre propre fragrance… peut-être une fragrance gourmande ?

En ce mois d’Octobre Rose, Master Parfums a entrepris la rédaction d’une série d’articles informatifs et attentifs abordant la thématique du cancer et de l’odorat. À travers ces publications, notre objectif est d’éclairer sur les altérations olfactives induites par la chimiothérapie, ainsi que d’informer sur l’usage des nouvelles technologies liées à l’odorat pour la détection des cancers. Nous cherchons à éduquer et sensibiliser concernant ces changements, tout en offrant un soutien et une compréhension approfondie des défis qui en résultent.

La chimiothérapie, bien qu’essentielle pour le traitement de certaines formes de cancer, peut avoir un impact majeur sur la qualité de vie, notamment  parce qu’elle peut entraîner des troubles du goût et de l’odorat. Cet article explore ces changements sensoriels, tout en évoquant les solutions comme l’aromathérapie et l’olfactothérapie.

Changements dans la perception des saveurs

La dysgueusie

Le traitement du cancer, notamment par la chimiothérapie, est souvent synonyme de divers effets secondaires qui peuvent altérer profondément la qualité de vie des patients. 

L’un de ces effets, largement rapportés, est une sensation désagréable de goût métallique dans la bouche, également perceptible en rétro-olfaction, changeant la façon dont les aliments et les boissons sont perçus et appréciés. 

Un goût métallique, souvent décrit comme une sensation d’avoir du métal dans la bouche ou comme si la salive avait un goût de fer, est une altération du sens du goût, aussi appelée dysgueusie. Ce phénomène peut rendre les aliments et les boissons moins appétissants, influencer négativement l’appétit du patient, et impacter de façon significative la qualité de vie et le bien-être nutritionnel.

Lors de la rétro-olfaction, c’est-à-dire lorsque l’air passe par la cavité orale vers les récepteurs olfactifs en haut du nez pendant la mastication ou la déglutition, ce goût métallique, devenu odeur, est d’autant plus perceptible. Cela modifie la saveur des aliments, voire crée une aversion pour la nourriture.

Les mécanismes exacts à l’origine du goût métallique induit par la chimiothérapie ne sont pas entièrement compris. Toutefois, il est généralement avancé que les médicaments de chimiothérapie chargés de molécules métalliques, qui visent à éliminer les cellules cancéreuses à croissance rapide, entraînent également les cellules saines, notamment celles des papilles gustatives et de la cavité nasale. Cela perturbe le fonctionnement normal des récepteurs du goût et de l’odorat, entraînant des perceptions altérées, comme le fameux goût métallique.

L’anosmie

Un autre des effets secondaires de la chimiothérapie est l’anosmie.

Perte temporaire ou permanente de l’odorat – l’anosmie se pose en obstacle invisible mais profondément perturbant. Les odeurs forment une toile de fond à nos vies, éveillant des souvenirs et des moments importants de nos vies. La disparition soudaine de ce sens peut plonger les individus dans un univers dépourvu de ces nuances odorantes, affectant non seulement leur capacité à percevoir les plaisirs subtils du quotidien, mais aussi à détecter des dangers potentiels, tels que des aliments avariés, l’odeur de fumée, ou des fuites de gaz. 

Pour les patients sous chimiothérapie, l’anosmie ajoute une couche supplémentaire de défi, déconnectant non seulement leur monde intérieur de ces stimuli olfactifs, mais affectant aussi le goût et par conséquent, l’appétit et la nutrition. 

En outre, l’impact émotionnel et psychologique de l’anosmie ne doit pas être sous-estimé, car les odeurs sont intimement liées à nos souvenirs et expériences. L’absence de cette connexion olfactive avec les souvenirs heureux ou rassurants peut également être un terrain propice à des sentiments de mélancolie ou d’isolement. Dans ce contexte, le soutien émotionnel, la reconnaissance du phénomène et l’exploration de thérapies alternatives ou complémentaires pour pallier cette perte deviennent des piliers clés dans l’accompagnement holistique du patient à travers son parcours de soins.

Les thérapies olfactives pour soulager les patients en traitement de cancer

L’aromathérapie

L’aromathérapie utilise des huiles essentielles pour stimuler les sens et favoriser le bien-être. Bien que les recherches soient limitées, certaines études suggèrent que l’aromathérapie peut aider à améliorer l’humeur et à réduire l’anxiété chez les patients en chimiothérapie.

Comment cela fonctionne-t-il?

Les huiles essentielles comme la lavande, le romarin et l’orange douce peuvent être diffusées dans l’air ou appliquées sur la peau. Le but est de stimuler les récepteurs olfactifs restants et de créer une expérience sensorielle agréable.

L’aromathérapie utilise des huiles essentielles extraites de plantes dans le but de promouvoir la santé et le bien-être physique et psychologique.


Elle implique l’utilisation d’huiles essentielles via la diffusion, l’inhalation, ou l’application topique pour aborder divers problèmes tels que le stress, l’anxiété, les douleurs, et d’autres problèmes de santé.


Bien que le mécanisme exact reste un sujet de recherche, on pense que les odeurs des huiles peuvent influencer les réponses physiologiques et psychologiques à travers leurs interactions avec le système limbique dans le cerveau.


L’aromathérapie est largement utilisée pour gérer le stress, améliorer la qualité du sommeil, réduire les symptômes de douleur, et d’autres applications diverses liées au bien-être.


L’olfactothérapie : un monde de fragrances émotionnelles

L’olfactothérapie est une approche qui utilise également les odeurs mais se focalise davantage sur l’équilibre émotionnel et la psychothérapie. Elle explore les liens entre les odeurs et les souvenirs pour déclencher des réactions émotionnelles spécifiques, aider à libérer des blocages émotionnels, ou pour travailler sur des traumas et des souvenirs.

L’olfactothérapie s’appuie sur l’idée que les odeurs peuvent accéder directement au cerveau émotionnel (système limbique) et ainsi déclencher, explorer, et potentiellement reprogrammer des réponses émotionnelles.


Elle est surtout utilisée dans le contexte de la gestion émotionnelle, du traitement des traumas, et dans une perspective psychothérapeutique pour travailler sur les schémas comportementaux et émotionnels.


Le choix des fragrances pour les patients en chimiothérapie doit être effectué avec soin, en tenant compte de leurs nouvelles sensibilités olfactives. Cela peut impliquer un processus d’essai, explorant différentes odeurs jusqu’à identifier celles qui procurent du réconfort ou évoquent des souvenirs agréables sans provoquer de nausées ou d’inconfort.

Cette thérapie peut offrir un espace d’évasion mentale, permettant aux patients de s’éloigner momentanément de l’intensité du parcours de traitement. 

Être à l’écoute des besoins individuels

Il est impératif d’aborder l’olfactothérapie de manière personnalisée, en étant attentif aux réponses individuelles aux différentes odeurs et en ajustant la pratique en conséquence.

L’implémentation de l’olfactothérapie dans le plan de soins global devrait se faire en collaboration avec l’équipe médicale du patient, afin d’assurer la sécurité et l’efficacité de l’approche.

Bien que l’olfactothérapie ne soit pas un remède, elle peut offrir une méthode complémentaire douce et apaisante pour améliorer la qualité de vie des patients en chimiothérapie. Par la reconquête de l’espace olfactif, elle vise à réintroduire des moments de bien-être et de réconfort dans le tumulte du parcours médical.

L’olfactothérapie et l’aromathérapie : deux approches différentes 

Ces deux approches utilisent les odeurs et les arômes dans un contexte thérapeutique, mais elles se distinguent par leurs objectifs, méthodologies et principes fondateurs. 

Les deux thérapies reconnaissent le pouvoir des odeurs à influencer l’état d’esprit et les émotions, et exploitent la connexion profonde entre l’odorat et le système limbique du cerveau.


Il y a pourtant des différences entre les deux approches:l’aromathérapie a une application plus large et peut cibler le bien-être physique et mental, tandis que l’olfactothérapie se concentre plus précisément sur les aspects psychologiques et émotionnels, souvent en explorant en profondeur les souvenirs et les émotions liés aux odeurs.


Tandis que l’aromathérapie est plus largement reconnue et utilisée dans divers cadres de soins de santé et de bien-être, l’olfactothérapie, bien que moins répandue, offre une voie fascinante dans le domaine de la psychothérapie et du développement personnel, explorant la profondeur des réponses émotionnelles liées aux odeurs.

Les modifications olfactives et gustatives engendrées par la chimiothérapie tracent un parcours sensoriel unique pour chaque patient, où l’aromathérapie et l’olfactothérapie se révèlent être des alliées potentielles dans la gestion des dimensions physiques et émotionnelles de ce voyage. 

Ces thérapies aromatiques, en conjuguant science et bien-être, dévoilent un panorama où les odeurs deviennent des instruments de soutien et de réconfort, tissant des récits de résilience et d’espoir à chaque étape du traitement. 

Au final, elles nous rappellent que le chemin vers la guérison est une expérience richement multidimensionnelle, méritant exploration et appréciation sous toutes ses formes.

Dans une boîte en cœur pour la Saint-Valentin, un gâteau tout chaud pour le goûter, une tasse que nous buvons après être sortis du lit, ou une plaquette qu’on engloutit en cherchant du réconfort… Au lait, noir extrême, torréfié, cru, agrémenté de fruits secs, ou rafraîchi de menthe ou de piment, voire rehaussé d’une pointe de sel, pour le plus grand plaisir de nos papilles, le cacao s’est taillé une une place de choix dans notre vie. Depuis les années 90, il s’est aussi invité dans nos flacons parfumés.

À l’occasion de la journée mondiale du chocolat, Master Parfums vous emmène découvrir la matière première essentielle à sa fabrication que l’on surnomme l’or brun : le cacao.

Les origines du cacao

Cap sur l’Amérique du Sud : les fèves de cacao viennent d’un arbre, le cacaoyer, dont les tout premiers cultivateurs furent les Olmèques, puis les Mayas  de la région du Yucatán au Mexique. Pour les Mayas comme pour les Aztèques, ces fèves sont un symbole d’opulence et de luxe réservé à la royauté et aux dieux. Elles furent pendant longtemps utilisées comme monnaie d’échange contre de la nourriture, des vêtements et des biens précieux.

Avec les fèves les Mayas préparent une boisson amère très populaire nommée xocoatl. Comme vous l’avez peut-être deviné, il s’agit du précurseur du chocolat chaud que nous dégustons aujourd’hui : des fèves de cacao broyées dans de l’eau chaude,  transformées en une boisson rougie par du roucou, et agrémentée de piment et parfois de vanille et de tubéreuse. En 1502, Christophe Colomb est le premier européen à y goûter sur l’île de Guanaja, près du Honduras, où il se voit offrir le fameux breuvage, mais Colomb n’est pas convaincu par ce xocoatl trop amer et ne prête pas vraiment d’attention au sac de fèves que lui offrent les Amérindiens.

Olmèques, Toltèques et Mayas vénéraient Quetzalcóatl, le dieu serpent à plumes qui vint sur terre pour offrir aux hommes l’agriculture, les sciences et l’art. Il régna sur Tula devenue une luxuriante cité grâce au coton et aux cacaoyers  qu’il avait  semés pour que les habitants soient à l’abri de la famine. Mais en leur donnant le cacao, aliment des dieux, il provoqua leur courroux. Plusieurs légendes divergent quant à la façon dont il fut puni mais au final il s’enfuit en prenant la mer et promis qu’il reviendrait lors d’une année du roseau. Ce que fut l’an 1519, lorsque les Espagnols posèrent pied sur le continent. Pensant assister au retour de leur dieu sous les traits d’Hernán Cortès, l’empereur aztèque Moctezuma lui offrit le fameux xocoatl, boisson sacrée, pour l’accueillir.

Conquis par ce breuvage énergétique et euphorisant, grâce à sa teneur en théobromine,  Hernàn Cortès en rapporta  la recette en Europe, à laquelle on ajouta du sucre afin d’ en atténuer l’amertume, pour finir par enchanter toutes les cours d’Europe. Des siècles plus tard, en 1828, le hollandais Van Houten découvre un procédé pour transformer le cacao en poudre à délayer, et c’est l’anglais Joseph Fry qui met au point en 1947, la première tablette de chocolat dans sa chocolaterie à Londres. Si Christophe Colomb voyait la place qu’occupe aujourd’hui le cacao sous toutes ses formes dans le monde entier,  il s’en mordrait sûrement les doigts !

La fève de cacao : aperçu botanique

La fève de cacao vient du cacaoyer, l’espèce la plus cultivée de la famille d’arbres Theobroma. Le cacaoyer est originaire des forêts tropicales d’Amérique centrale et d’Afrique de l’Ouest et aujourd’hui, c’est d’ailleurs l’Afrique qui fournit les deux tiers de la production mondiale de cacao, notamment le Ghana et la Côte d’Ivoire. L’Amérique du Sud se place en deuxième position avec principalement le Brésil et l’Équateur.

Au bout de quatre ans, de petites fleurs jaunes émergent sur le tronc et les branches du cacaoyer. Après avoir été pollinisées, quelques heureuses élues sur des milliers produisent un fruit que l’on appelle cabosse ou gousse – un cacaoyer en fournit en moyenne 80 par an. À l’intérieur de ces gousses se niche une pulpe sucrée à la texture visqueuse et renfermant entre 25 et 50 graines : les précieuses fèves de cacao.

Comptez 4 à 6 mois pour qu’elles parviennent à maturité. Une fois cueillies, on les fait fermenter quelques jours avant de les sécher au soleil. Ensuite, on les torréfie, ce qui a pour conséquence de décupler la quantité de molécules odorantes qu’elles contiennent et donc, de renforcer leur arôme. C’est aussi ce qui donnerait leur amertume. Enfin, les fèves sont broyées pour obtenir de la poudre de cacao qui sera utilisée dans de nombreux produits alimentaires tous plus délicieux les uns que les autres. 

La note de cacao et la note de chocolat en parfumerie

En parfumerie, le cacao sert majoritairement à évoquer un chocolat gourmand, chaud et sucré, voire caramélisé… mais il peut être doux, poudré, ou amer, un tantinet boisé. Il a le potentiel de se révéler tour à tour sensuel et réconfortant, épicé et lacté.

Dans nos flacons, c’est souvent en note de fond que l’on retrouve le cacao, côtoyant la vanille, des muscs et une ribambelle de bois pour une sensualité garantie, notamment dans des fragrances orientales. Lorsqu’elle est entourée de fleurs, la note cacaotée voit son côté séducteur accentué, mais attention, elle n’est pas pour autant étrangère aux compositions boisées, fruitées et même aromatiques. De façon générale, le cacao est une note très versatile : quelle que soit la famille olfactive dans laquelle il s’intègre, il y apportera une richesse qui lui est propre.

Obtention de la note de cacao et de chocolat en parfumerie

Il est possible d’obtenir un bel absolu de poudre de cacao, dense et balsamique, presque animal. Si les alcoolats et les extractions au CO₂ sont plus fidèles aux arômes du chocolat sous forme de tablette ou dans un gâteau sortant du four, ils sont aussi coûteux et d’une faible intensité. Ils seront donc plutôt présents dans des compositions en complément d’accords recréant les effluves de cacao qui nous sont familières.

Le patchouli et la fève tonka sont de grands favoris pour évoquer le chocolat, notamment un chocolat amandé lorsqu’il s’agit de la fève tonka. Les muscs, surtout le musc habanolide, permettent de suggérer le sucré du chocolat blanc. Il y a aussi le Chocovan, une base synthétique du laboratoire Givaudan majoritairement composée de vanilline et rappelant la tasse de chocolat chaud du matin. On peut aussi compter sur les pyrazines, des molécules évoquant le chocolat noir dans ce qu’il a de plus raffiné et de brut à la fois.

Quelques parfums autour du cacao

Envie de vous amuser à créer des accords gourmands, avec le livre-jeu Olfactif Master Parfums et ses crayons parfumés vous pourrez esquisser sur mouillettes de quoi vous donner envie de douceurs !