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“Mignonne, allons voir si la rose…” Elle est l’emblème de cette célèbre ode de Ronsard, peuple les tableaux des peintres hollandais du XVIIe siècle, rayonne à la Saint-Valentin… Existe-t-il une fleur plus célébrée que la rose ? La parfumerie n’échappe pas à son emprise, bien au contraire : la fleur y est un ingrédient phare. Parmi les 40 000 sortes de roses recensées, l’une de celles qui dominent le marché est aujourd’hui sous le feu des projecteurs de Master Parfums : faites place à la rose de mai.

Sur les traces de la rose de mai

Les roses proviennent de façon générale du Caucase oriental. Cela fait environ 5000 ans que les rosiers sont cultivés en Perse et en Chine, et 2000 que l’eau de rose y est utilisée. Toujours en Perse, les premières extractions d’huile essentielle de rose datent quant à elles du XVIIe siècle.

L’origine exacte de la rose de mai reste floue. Son nom scientifique rose centifolia signifie “cent-feuilles” en latin : une allusion à sa foisonnante quantité de pétales. Il s’agit d’une fleur hybride née du croisement d’autres types de roses : la rose de Damas et la rose Canina sont dans le lot, mais il semble que les botanistes ne parviennent pas à totalement s’accorder sur son lignage.

La rose centifolia est énormément développée au XVIIe siècle par des sélectionneurs hollandais qui en créent plus de 200 variétés avant que les Français ne prennent le relais deux siècles plus tard. Aujourd’hui, sa production est largement destinée au secteur de la parfumerie. La Turquie et la Bulgarie mènent la danse, mais on retrouve aussi le Maroc, l’Égypte, et cocorico, la France !

Une icône des paysages grassois

L’histoire d’amour entre la rose de mai et notre pays démarre lorsque la fleur s’invite à Grasse au XVIe siècle. La ville aujourd’hui considérée comme la capitale du parfum est à l’époque renommée pour sa production de cuir. C’est pour masquer les effluves peu ragoûtantes liées au tannage que la rose centifolia commence à y être cultivée, avant de se muer en une industrie à part entière au XVIIe siècle. 

La récolte de la rose de mai à Grasse pour Chanel, photo ©The Fragrance Foundation

Les années 80 voient le déclin temporaire de la production faute de repreneurs ou suite au passage de promoteurs immobiliers souhaitant racheter des terrains… mais qu’à cela ne tienne : à la demande de maisons de parfumerie charmées par la fragrance riche et sucrée de la fleur, la production reprend de plus belle. C’est par exemple le cas de Chanel : en 1987, à l’initiative de Jacques Polge, maître-parfumeur de la maison, la marque entame un partenariat avec la famille Mul, productrice de fleurs depuis des générations. Ou encore Lancôme qui cultive sa rose au Domaine de la rose, Dior et son partenariat avec le Domaine de Manon et le Clos de Callian, ou encore Matière Première dont le parfumeur Aurélien Guichard, co-créateur de la marque, a fondé un domaine en agriculture bio où il récolte roses centifolia et tubéreuses pour ses parfums.

Utilisations de la rose de mai en parfumerie

Lors de sa floraison printanière, le rosier cent-feuilles revêt des fleurs d’un rose tantôt vif, tantôt pastel. Cette floraison est non remontante, autrement dit, il n’y en a qu’une seule par an. Les roses sont récoltées au mois de mai, toujours le matin, lorsque les premiers rayons du soleil réveillent leurs molécules odorantes.

Elles sont arrivées à maturité lorsque l’on peut apercevoir leur joli cœur jaune et sont alors cueillies à la main en coupant au niveau du pédoncule. Il est ensuite impératif d’utiliser les pétales le jour même de la récolte. Contrairement à sa cousine la rose Damascena dont on peut produire une huile essentielle et une eau florale par hydrodistillation, la rose centifolia, elle, ne se dévoile qu’en absolu, aux facettes rosées, miellées et terreuses.

On pourrait extraire une huile essentielle par hydrodistillation ou un extrait aux notes très fidèles à la belle que l’on sent en live, mais le rendement n’est pas à la hauteur du coût.

Il faut approximativement 800 kilos de pétales pour obtenir 1 kilo d’absolu et 3 à 5 tonnes pour 1 kilo d’huile essentielle, ce qui rend cette dernière bien plus coûteuse : comptez 1200€ à 2000€ pour un kilo d’absolu et entre 5000€ et 7000€ pour 1 kilo d’huile essentielle.

Quelques exemples de parfums autour de la rose de mai

On dit parfois d’une chose qu’elle est “à l’eau de rose” lorsqu’elle est mièvre, trop sentimentale. Pourtant, la rose de mai est capable d’exhiber autant de facettes qu’elle a de jolis pétales : ce n’est pas pour rien que les parfumeurs se l’arrachent ! Voici quelques parfums mettant en avant la douceur enivrante de la rose centifolia :

Après la rose de mai, vous avez envie de découvrir d’autres ingrédients de la parfumerie de façon ludique ? Ça tombe bien : le livre-jeu olfactif Master Parfums est là pour réveiller le/la parfumeur/euse qui sommeille en vous.

Cet hiver, vous avez sans doute apprécié siroter de bons jus d’oranges pressées vitaminés pour booster votre immunité. C’est ce que promet le fruit de l’oranger doux, délicieusement doux et acidulé. 

Si en parfumerie, on peut trouver une belle essence des zestes de cet oranger doux, c’est surtout l’oranger amer (aussi appelé bigaradier) que l’on met en flacon pour illuminer nos parfums.

De belles essences et absolus sont obtenus avec les rameaux et les feuilles du bigaradier (petit grain) et avec les zestes de ses fruits (trop amers pour être consommées en jus, ils sont très bons en marmelade!). Mais la star de ce petit arbre, c’est sa fleur…

Chez Master Parfums, on fait le point sur cette matière première incontournable aux allures de madeleine de Proust.

Petite histoire de la fleur d’oranger

Le bigaradier est un arbre qui produit des oranges amères ainsi que de jolies fleurs blanches aux pétales charnus et aux étamines d’un jaune lumineux. Difficile de nommer son origine avec certitude : la Chine ? L’Inde ? En tout cas, le Maroc, la Tunisie, et l’Egypte sont aujourd’hui les principaux producteurs de fleurs d’oranger, et une chose est sûre : l’engouement pour ces dernières ne date pas d’hier.

Dès l’Antiquité, on décore les couronnes de mariage de fleurs d’oranger, symboles de pureté et de fertilité. Cette perception perdure et est notamment très forte pendant la Renaissance, tout comme dans la tradition chrétienne : la coexistence de la fleur avec le fruit fait écho à la virginité de la Vierge Marie cohabitant avec l’enfant Jésus qu’elle a porté. 

En matière de parfum, les Arabes sont les premiers à fondre pour l’essence de la  fleur. Ils la rapportent de leurs voyages en Asie orientale  et  en obtiennent l’huile essentielle en la distillant à l’aide d’un instrument appelé l’alambic. La présence du bigaradier s’étend dans le reste de l’Empire Islamique et il est introduit en Espagne au IXᵉ siècle, avant d’arriver dans de nouveaux pays européens au XIᵉ siècle.

Au XVIIᵉ siècle, la princesse de Nerola Marie-Anne de La Trémoille craque pour l’essence de la belle au point d’agrémenter ses bains, ses gants,  ses vêtements et son palais entier de ses effluves délicats.

On compte également parmi ses fervents admirateurs, Louis XIV  qui appelait le bigaradier, le Grand Bourbon. De l’eau de fleur d’oranger est fabriquée à Versailles, car le roi y trouve un remède aux maux de tête dont il souffre depuis sa jeunesse. À la cour, sa senteur apaisante détrône le jasmin et le musc, aux parfums trop capiteux qui ne font pas bon ménage avec les migraines du roi Soleil.

La fleur d’oranger et ses multiples utilisations 

Le bigaradier est un arbre généreux : ses fruits, ses fleurs, son bois, ses branches… ont tous quelque chose à offrir ! Les rameaux et feuilles produisent l’essence et l’absolu de petit grain, le zeste des fruits,  une huile essentielle, les fleurs une huile essentielle, un hydrolat et un absolu.

La floraison a lieu de mars à mai selon les régions, et on récolte les fleurs encore en boutons le matin. Les poches d’huile essentielle sont encapsulées au sein  des épais pétales de la fleur. Une bonne cueilleuse ramasse en moyenne 10 kg de fleurs par jour sur une récolte qui dure environ 1 mois. Les fleurs sont traitées dans la soirée  et selon la méthode d’extraction utilisée, des produits différents aux couleurs olfactives distinctes s’offrent à nous. 

Il faut une tonne de fleurs pour obtenir un kilo de néroli ou d’absolu de fleur d’oranger et un kilo de chacun de ces produit coûte entre 3000 et 6000€. 

Quelques exemples de parfums autour de la fleur d’oranger

Il y en a pour tous les goûts !

Tantôt fraîche et pétillante, tantôt caresse chaude et enveloppante et bien plus encore, la versatilité de la fleur d’oranger a conquis le cœur des parfumeurs au point de devenir un de leurs ingrédients fétiches.

Envie d’en savoir plus sur les autres ingrédients de vos parfums préférés ? Le jeu Master Parfums est là pour vous aider à aiguiser votre cinquième sens tout en vous amusant !

La myrrhe est une substance aromatique utilisée depuis l’Antiquité pour ses propriétés médicinales et parfumées. Cette résine odorante provenant du Commiphora renferme une histoire riche et raffinée. Dans cet article, nous allons découvrir les origines botaniques et géographiques de la myrrhe, sa place dans les religions, son utilisation en parfumerie, ainsi que ses caractéristiques olfactives.

Origines botaniques et géographiques de la Myrrhe

La myrrhe provient de l’écorce de plusieurs espèces d’arbres appartenant au genre Commiphora, de la famille des Burséracées. 

Ces arbres sont principalement cultivés en Afrique, notamment en Éthiopie, en Somalie et au Kenya, ainsi qu’au Moyen Orient. Les espèces de Commiphora diffèrent les unes des autres en termes de forme, de taille, de couleur et de composition chimique de la résine qu’elles produisent.

Les arbres de myrrhe sont des plantes ligneuses qui peuvent atteindre jusqu’à 4 à 5 mètres de hauteur. Ils ont des feuilles composées, qui sont souvent de couleurs vert clair ou argentée, et des fleurs qui peuvent être blanches, roses ou rouges. Les fruits sont des capsules qui contiennent des graines.

La récolte de la myrrhe se fait en pratiquant des incisions dans l’écorce de l’arbre, ce qui permet à la sève de s’écouler et de se solidifier en une résine odorante

Les arbres de myrrhe sont souvent cultivés dans des zones semi-arides, où les conditions environnementales sont difficiles, notamment en raison de la chaleur, du manque d’eau et de la pauvreté des sols.

La myrrhe est une substance précieuse et coûteuse, qui a été utilisée depuis l’Antiquité pour ses propriétés médicinales, cosmétiques et parfumées. En raison de sa rareté et de sa valeur, la myrrhe était considérée comme un produit de luxe et était souvent offerte en cadeau aux dirigeants et aux dignitaires.

La Myrrhe : entre histoire et religion

La myrrhe revêt également une forte signification religieuse, notamment dans le christianisme et dans les pratiques funéraires de l’Antiquité. Dans la Bible, la myrrhe est mentionnée à plusieurs reprises, et elle est souvent associée à la royauté et à la divinité.

L’un des passages les plus connus se trouve dans l’Évangile selon Saint Matthieu, où il est dit que les Rois Mages ont offert de la myrrhe, ainsi que de l’encens et de l’or, à Jésus à sa naissance. Ces cadeaux étaient représentés comme des signes de l’importance de Jésus et de sa destinée prophétique.

Cette résine précieuse était également utilisée dans les pratiques funéraires de l’Antiquité, en raison de ses propriétés de conservation et de son parfum agréable et envoûtant. 

Les Égyptiens l’utilisaient pour embaumer les corps des pharaons et des nobles, tandis que les Hébreux l’utilisaient pour parfumer les vêtements et les draps funéraires. 

Aujourd’hui, la myrrhe est toujours utilisée dans les rituels religieux de certaines cultures, notamment dans l’Église orthodoxe, où elle est brûlée sous forme d’encens pendant les services religieux. 

Utilisation de la Myrrhe en parfumerie

La myrrhe est une note olfactive prisée en parfumerie, qui apporte une touche chaleureuse et résineuse aux compositions. 

Elle est généralement distillée à la vapeur pour en extraire l’essence, qui sera ensuite utilisée comme matière première en parfumerie.

Dans les parfums orientaux, la myrrhe se marie parfaitement aux notes telles que l’ambre, le patchouli, la vanille et la fêve Tonka. Ces compositions, souvent opulentes et charismatiques, sont très appréciées pour leur sillage intense et mystérieux.

Elle apporte aussi une dimension épicée et boisée aux parfums, renforçant le caractère des notes boisées comme le cèdre, le vétiver ou le oud. Elle est souvent associée à des épices comme la cannelle, le poivre ou le clou de girofle pour créer des parfums puissants et raffinés, aux multiples facettes.

La myrrhe est disponible sous forme d’absolu ou d’huile essentielle, qui sont utilisées par les parfumeurs pour créer des compositions de parfum. 

L’absolude myrrhe est souvent utilisée pour ajouter de la profondeur et de la richesse aux parfums, tandis que l’huile essentielle de myrrhe est utilisée pour ajouter une touche résineuse et légèrement amère.

L’absolu de Myrrhe en parfumerie fine

myrrhe parfumerie

L’absolu de myrrhe, extraite aux solvants, préserve davantage les composants aromatiques de la résine de myrrhe, offrant ainsi une fragrance plus riche et plus profonde que l’huile essentielle. Cette caractéristique est particulièrement appréciée des parfumeurs lorsqu’ils travaillent sur des compositions sophistiquées et complexes.

De plus, l’absolu de myrrhe se marie harmonieusement avec d’autres ingrédients utilisés dans la parfumerie fine, tels que les notes florales, les bois précieux et les épices exotiques. L’absolu sera utilisé en note de fond, donnant une profondeur et un caractère unique aux créations olfactives, renforçant la tenue et la complexité des fragrances.

L’huile essentielle de Myrrhe en parfumerie

L’huile essentielle de myrrhe, bien qu’elle possède également des qualités olfactives appréciées, peut être considérée comme moins précieuse dans le contexte de la parfumerie. Sa méthode d’extraction par distillation à la vapeur peut entraîner une perte partielle des composants aromatiques, conduisant à un parfum moins riche et moins fidèle à l’odeur originale de la résine.

Cependant, l’huile essentielle de myrrhe reste un ingrédient important en parfumerie et peut être utilisée pour apporter une nuance balsamique épicée, ainsi que de mousse, et de champignon aux compositions.

En plus de son utilisation en parfumerie, la myrrhe est également utilisée dans les produits de soin de la peau. Elle est connue pour ses propriétés anti-inflammatoires et antioxydantes, ce qui en fait un ingrédient précieux dans les produits anti-âge. Elle est également appréciée pour ses propriétés antiseptiques et cicatrisantes. Elle est également utilisée dans les parfums d’ambiance, les bougies parfumées et les encens.

Quelques exemples de parfums à base de Myrrhe

Chez Hermès en 2018, Christine Nagel ajoute une nouvelle création à la collection Hermessence. Myrrhe Eglantine est un parfum Ambré floral délicat et frais alliant la myrrhe et la rose sauvage.

 Myrrhiad créé en 2012 par Pierre Guillaume, combine la myrrhe avec des notes d’absolue de thé noir, de vanille et de réglisse pour créer un parfum aux facettes enveloppantes, gourmandes et cuirées.

Pour Serge Lutens, Christopher Sheldrake crée La Myrrhe en 1995, un parfum complexe frais, savonneux, légèrement amer. Une myrrhe miellée et florale, suave et épicée.

La Myrrhe, un ingrédient précieux et durable

De nos jours, la parfumerie accorde une importance croissante à la durabilité et à l’éthique dans la production des matières premières. La myrrhe, grâce à son procédé d’extraction non destructif et à la gestion durable des arbres Commiphora, est une matière première respectueuse de l’environnement et des communautés locales qui en dépendent.

Pour en savoir plus sur la myrrhe et les autres ingrédients iconiques de la parfumerie, découvrez notre quizz de culture parfum Master Parfums. 120 questions et réponses sur l’histoire et la culture du parfum, pour apprendre en s’amusant ! 

Le terme « Petrichor » fait référence à l’odeur caractéristique de la terre après la pluie. C’est un phénomène complexe qui dégage une odeur fraîche et terreuse souvent associée à la nature. Comment le Petrichor se crée ? Comment les parfumeurs mettent-il en avant cette odeur ?

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Qu’est ce que le Petrichor ?

Le terme « Petrichor » a été inventé en 1964 par  Isabel Joy Bear et Richard Grenfell Thomas, tous deux minéralogistes australiens. Ils ont combiné les mots grecs « petra », désignant la pierre, et « ichor » correspondant au sang des dieux dans la mythologie grecque. Le terme Petrichor fait référence à l’odeur caractéristique de la terre après la pluie. C’est une combinaison de composés organiques volatils libérés par les plantes, les bactéries et les champignons lorsqu’ils sont mouillés par la pluie frappant le sol sec.

Le Petrichor fait référence à plusieurs éléments :  

L’huile végétale

Le premier concerne le liquide huileux secrété par les végétaux et qui permet de protéger les graines et les racines des plantes en les enrobant. En effet, grâce à cette huile végétale les plantes renforcent leurs défenses naturelles et résistent mieux aux périodes de sécheresse. Ce liquide est absorbé par les sols, et lors du choc thermique de la goutte de pluie fraîche tombant sur le sol sec et chaud, une réaction se produit. 

La géosmine

Le second phénomène concerne la géosmine, une molécule volatile produite par des bactéries du sol, les actinomycètes, quand elles se reproduisent. Les humains peuvent la détecter à des concentrations très faibles, ce qui signifie que même une petite quantité de géosmine peut donner une odeur très forte. 

Elle a une odeur très particulière, un peu comme de la terre mouillée ou de la terre fraîchement retournée. Bien que certains puissent trouver l’odeur de la géosmine désagréable, elle est en fait très importante pour l’environnement. Elle joue un rôle important dans la régulation de la croissance des plantes et dans la nutrition des animaux qui vivent dans les lacs et les rivières.

Lorsque le liquide huileux végétal entre en contact avec la géosmine, les deux odeurs peuvent se mélanger pour créer une odeur unique qui est souvent décrite comme étant très agréable et apaisante. Cette odeur est souvent associée à la fraîcheur et à la nature.

L’ozone

Pendant les orages, les éclairs produisent de l’ozone, qui peut rester dans l’air après l’orage, donnant une odeur fraîche et distinctive à l’air, chargée en ions négatifs. Ces ions peuvent se combiner avec des particules dans l’air, pour former des aérosols. Les molécules combinées de Petrichor en sont d’autant plus transportées dans l’air humide. 

Anne-Laure, créatrice du jeu Master Parfums, vous en dit plus dans une vidéo dédiée

Pourquoi le Petrichor est-il si agréable ?

Il semblerait qu’il y ait très peu de gens qui n’aiment pas le Petrichor. Selon certains anthropologues, ce biais cognitif positif lié au Petrichor peut être en rapport avec à notre évolution. Au début de l’humanité, nous dépendions de la pluie pour assurer la croissance des cultures et la survie de la communauté. Lorsque la pluie tombait, c’était donc souvent une bonne nouvelle, et l’odeur de la pluie sur le sol sec pouvait évoquer des sentiments de soulagement et de joie.

De plus, dans de nombreuses cultures, la pluie est souvent considérée comme un symbole de fertilité et de renouveau. L’odeur du Petrichor peut donc également être associée à ces idées positives et être considérée comme un signe de bon augure.

En effet, c’est la pluie qui enrichit la faune et la flore. Il est donc normal que notre conscience collective associe le Petrichor à des événements positifs et l’interprète comme une odeur agréable.

La note de Petrichor en parfumerie

On l’a vu, Le Petrichor est l’odeur agréable qui se dégage de la terre après la pluie. 

En parfumerie, le Petrichor peut être utilisé pour ajouter une note naturelle et terreuse à un parfum.

Cependant, le Petrichor n’est pas souvent utilisé tel quel en parfumerie, car il est difficile de capturer cette odeur complexe. Au lieu de cela, les parfumeurs utilisent souvent des ingrédients synthétiques pour recréer l’odeur du Petrichor. Ces ingrédients peuvent inclure des notes de terre, de mousse, de bois et de feuillage.

Le Petrichor peut également être utilisé comme inspiration pour la création de parfums qui évoquent la pluie et les paysages après une averse. Ces parfums peuvent inclure des notes de plantes fraîches, de pétales de fleurs mouillées, de feuilles de thé et d’autres ingrédients qui évoquent une ambiance humide et rafraîchissante.

Le Petrichor peut également être utilisé comme une note de fond ou une facette subtile dans un parfum plus complexe. Il peut ajouter une profondeur et une dimension supplémentaire à un parfum, en particulier s’il est associé à d’autres matières premières naturelles telles que des huiles essentielles de plantes et de fleurs.

En termes de famille olfactive, le Petrichor est souvent décrit comme ayant des notes terreuses, minérales, végétales et musquées. Cependant, il n’y a pas de famille olfactive spécifique qui corresponde exactement à l’odeur du Petrichor.

En général, les parfums qui contiennent des notes terreuses et minérales, comme les parfums de la famille des chyprés ou des boisés, peuvent évoquer certaines nuances du Petrichor. 

Quelques références de parfums avec la note de Petrichor

Il existe plusieurs parfums qui contiennent la note de Petrichor ou qui s’en inspirent. Voici quelques exemples :

Ces parfums peuvent varier considérablement en termes de notes et d’intensité, mais tous cherchent à capturer l’essence de l’odeur de la pluie et du Petrichor.

Le Petrichor est une note olfactive intéressante et unique qui peut être utilisée de différentes manières en parfumerie. Qu’il soit utilisé tel quel ou comme inspiration, il ajoute une touche de nature et de fraîcheur à n’importe quelle fragrance.

La synesthésie est un phénomène neurologique assez rare où une stimulation d’un sens déclenche simultanément une connexion d’un autre sens. Certaines personnes peuvent voir des couleurs ou même des nombres associés à des sons ou à des odeurs. Mais comment se manifeste-elle ? Quel genre d’association de sens est connu des scientifiques ? Comment ce phénomène est-il vécu ?

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La Synesthésie, phénomène peu connu

Syn [ensemble] – Aesthésis [sensation]

La synesthésie est une manifestation cognitive par laquelle une stimulation d’un sens déclenche une réponse simultanée d’un ou plusieurs autres sens. 

Alors que presque tous les types  d’associations sensorielles sont possibles, certaines formes sont plus courantes que d’autres.

Par exemple, certaines personnes peuvent voir des couleurs lorsqu’elles entendent des sons ou ressentir des textures lorsqu’elles perçoivent des couleurs. D’autres vivent une expérience gustative rien qu’à l’évocation d’un mot, et d’autres encore associent des couleurs aux lettres de l’alphabet et même aux chiffres… Pour certains, les informations sonores peuvent être perçues également par l’odorat, de sorte que la musique a une certaine odeur. 

Vous l’avez compris, la synesthésie peut se manifester de différentes manières pour différentes personnes et peut varier en intensité selon les situations.

La recherche scientifique sur la synesthésie

Ce phénomène qui reste encore très mystérieux attire, dès le 19ème siècle, l’attention de la communauté scientifique. Une partie du problème avec la recherche sur la synesthésie est la façon dont les gens décrivent leurs expériences. Ce qui est intense pour les uns peut être modéré pour d’autres, et la dimension subjective de la description reste difficile à appréhender.

Tout ce que nous vivons existe sous la forme d’un schéma de « signaux chimico-électriques » circulant dans le cerveau. En règle générale, différentes zones du cerveau représentent différents types d’informations.

Le lobe occipital, par exemple, contient des informations sur la vision et une partie du lobe temporal contient des informations sur le son. La synesthésie peut être causée par une diaphonie* (*défaut de transmission ou restitution d’un signal)  inhabituelle entre des régions cérébrales normalement séparées.

Bien que les scientifiques ne comprennent pas complètement les causes de ce phénomène, ils pensent qu’il peut venir  d’une connexion particulière entre les régions du cerveau qui gèrent les différents sens. La synesthésie pourrait être héréditaire et peut varier en intensité chez différentes personnes.

Le discours autour de la synesthésie reste nuancé car malheureusement peu d’études traitent le sujet.

Bien qu’elle soit causée par des processus cognitifs, ce n’est généralement pas une gêne au quotidien. 

Comment la synesthésie est-elle vécue ?

Les personnes qui vivent la synesthésie ne le réalisent pas immédiatement, puisque cela se produit la plupart du temps dans l’enfance, et ceci jusqu’à ce qu’elles découvrent que les autres n’ont pas la même expérience des perceptions. Il s’agit de « synesthésie développementale ».

La synesthésie peut être un don pour certaines personnes, mais elle peut aussi causer de la confusion ou de l’anxiété pour d’autres. Des synesthétes ont décrit leur association sensorielle comme étant envoûtante et enrichissante, ajoutant une dimension supplémentaire à leur perception de la vie. 

En revanche, d’autres se sentent tellement différents qu’ils en ont peur, et leur vie sociale peut s’en voir perturbée.

C’est juste une façon différente de percevoir le monde, et il semblerait que les synesthétes soient plus créatifs. 

Les scientifiques continuent de mener des études sur ce phénomène pour en comprendre davantage sur les fonctions du cerveau et la perception sensorielle humaine. 

La synesthésie odeur-couleur-texture

La synesthésie associant odeur et couleur, et parfois une texture est un phénomène encore peu connu mais fascinant. Cette condition inhabituelle permet à certaines personnes de voir et d’associer des couleurs lorsqu’elles sentent des odeurs. Pour ces individus, dont je fais partie, chaque odeur a une couleur particulière associée, avec des variations nuancées par l’intensité et la profondeur, créant une expérience unique et très précise de l’environnement sensoriel. 

En ce qui me concerne, je vois systématiquement une couleur lorsqu’un parfum, une odeur simple ou complexe est identifiée. Au fil du temps j’ai remarqué que ces couleurs étaient non seulement nuancées en intensité mais qu’elles avaient parfois une texture, rendant l’odeur encore plus concrète et plus précise. 

Les odeurs que je vois vertes ne proviennent pas forcément d’éléments qui le sont. 

Par exemple, en sentant une note de vétiver, c’est la couleur kaki qui s’impose. Mais en sentant une note de feuille ou de tige fraîche, je vois une texture satin de couleur argentée… Et comme je ne sais pas l’expliquer, je n’en fais que très rarement allusion.

C’est le même principe pour les parfums avec la complexité standard d’une pyramide olfactive.

Je verrai une couleur globale à l’ensemble du parfum, et il y aura des nuances de textures au fil de l’évolution de la fragrance. Évidemment j’essaie depuis quelques années de dissocier « mes » couleurs de celles provoquées par les biais cognitifs : la couleur du jus du parfum, celle du flacon, le storytelling, le logo de la marque etc.… qui pourrait modifier ou influencer mes propres perceptions. J’en suis consciente depuis plusieurs années et cela m’aide à prendre du recul sur la nature de ces connexions que je vis depuis toujours.

Cependant, l’inverse n’est pas vérifié : je ne perçois pas d’odeur en voyant une couleur, sauf si je me l’impose, mais naturellement il ne se passera rien.

Les scientifiques ne savent toujours pas exactement comment la synesthésie odeur-couleur est déclenchée, mais ils pensent que cela peut être dû à une connexion anormale entre les zones cérébrales responsables de l’odorat et de la vision. Cependant, il est important de noter que la synesthésie n’est pas une maladie ou une déficience. Au contraire, de nombreux synesthètes considèrent leur capacité à ressentir des couleurs avec des odeurs comme un don enrichissant.

La synesthésie et la mémoire

La synesthésie odeur-couleur peut également influencer la façon dont les synesthètes perçoivent et se rappellent des odeurs. Par exemple, une odeur qui est associée à une couleur particulière pourrait être plus facilement mémorisée et associée à un événement ou à une personne spécifique. 

La mémoire olfactive ne joue plus sur un seul tableau, puisque d’autres sens viennent renforcer et faciliter l’apprentissage et la mémorisation grâce à cet atout mnémotechnique.

Cette expérience est évidemment très personnelle et subjective. 

Néanmoins, il est important de noter que certaines couleurs sont souvent associées de façon universelle à des odeurs basiques telles que l’odeur de la lavande qui est souvent associée à sa couleur violette, tandis que l’odeur du citron est souvent associée à sa couleur jaune. Il ne s’agit pas ici de synesthésie mais plutôt d’un consensus tacite d’une société ou d’une culture donnée. On parle de mémoire collective.

La synesthésie dans la parfumerie

La marque L’Orchestre Parfum a développé une collection de parfums autour de la pluralité des sens, en associant une musique à chacune des fragrances. Une Playlist est mise à disposition, et pour chaque parfum il est proposé d’écouter un morceau de musique  composé en s’inspirant de la fragrance

Pour en savoir plus, visionnez notre vidéo à ce sujet !

La construction d’un parfum repose sur une structure appelée la pyramide olfactive. Quelque soit la technique utilisée, la fabrication d’une fragrance est régie par cette pyramide. Le parfum évolue en  plusieurs temps selon sa composition. Comment est pensé un parfum ? Quels sont les outils dont dispose le parfumeur pour mener à bien la construction du parfum ?

Les matières premières d’un parfum

Le parfumeur-compositeur va dans un premier temps réfléchir à la structure olfactive de sa création. Ce temps de réflexion permet d’écrire une formule ordonnée et cohérente  avec des matières premières choisies en fonction de leur spécificité chimique, et qui devront s’accorder de façon harmonieuse pour arriver au résultat souhaité. 

La sélection des matières premières est une étape décisive. Les ingrédients sélectionnés proviennent généralement du monde entier. Les parfumeurs construisent leur collection en choisissant parmi un grand nombre de matières premières provenant du monde végétal, ainsi que des matières synthétiques.  

Pour les matières premières naturelles, ils font appel à des sourceurs, ces chercheurs d’odeurs  qui parcourent le monde pour trouver les meilleurs  producteurs et dénicher de nouvelles matières qui pourront enrichir la collection du parfumeur.  

Dans le cas des matières synthétiques, ce sont des parfumeurs-chimistes qui leur proposent des compositions de synthèse qui apporteront de nouvelles nuances à leur palette. Les connaissances et le savoir-faire de ses parfumeurs-chimistes permettent de créer des notes nouvelles, inédites et originales, recherchées par les parfumeurs.

En moyenne, le parfumeur compositeur a à sa disposition environ 500 matières naturelles  (fleurs, feuilles, écorces ou des résines, épices, zeste…) et 2500 matières de synthèse, certaines pouvant être très coûteuses.

On appelle l’ensemble de la collection de matières premières du parfumeur son orgue à parfums car  généralement, il/elle dispose ses fioles sur les étagères d’un meuble-bureau, en demi-cercle, rappelant cet instrument de musique.

La pyramide olfactive

La formulation d’un parfum s’organise en fonction de la volatilité de se ingrédients selon le schéma de pyramide. C’est Jean Carles, talentueux parfumeur et grand pédagogue  qui créa l’école de parfumeurs chez Roure dans les années 1940,  qui mis au point le concept de pyramide olfactive,  illustrant le développement du parfum en 3 temps : la tête, le coeur, et le fond.

Sa méthode empirique est depuis utilisée par les parfumeurs pour organiser la création du parfum. 

Les notes de tête, les notes de coeur et les notes de fond forment ensemble la pyramide olfactive.

Si les 3 notes sont présentes lorsque l’on vaporise un parfum, les notes de tête correspondent aux odeurs que nous sentons en premier. Elles sont plus légère et s’évaporent au bout de quelques minutes pour faire place aux notes de cœur qui donnent la texture au parfum.

Les notes de fond sont la base sur laquelle la fragrance va évoluer. 

Tout comme le peintre utilisera des couleurs plus claires pour donner de la lumière,d’autres plus sombres pour apporter de l’ombre et de la profondeur, le parfumeur usera des différentes intensités et de la persistance de ces matières pour donner du relief à ses parfums.

Notes de tête

C’est la tête qui donne la première impression du parfum.

Les notes de tête sont les plus volatiles et les plus légères , ce qui ne veut pas dire qu’elles ne peuvent pas être intenses! Elles se diffusent dès la vaporisation du parfum,  grâce à l’alcool qui permet la diffusion du parfum, et elles s’estompent au bout de cinq à quinze minutes.

La tête est souvent constituée de notes fraîches et toniques telles que des essences d’agrumes, de lavande et herbes aromatiques ou des notes plus modernes comme le thé, ou les notes aquatiques. 

Notes de cœur

On perçoit ces facettes dès les premiers instants et jusqu’à 3 à 5 heures ou plus en fonction des matières utilisées. Ce sont les notes qui constituent le corps du parfum, sa signature, et structurent le sillage du parfum. Elles déterminent également la famille olfactive des parfums : boisé, floral, ambré, etc.

La note de cœur donne le style du parfum et détermine son caractère. On y trouve les fleurs blanches, rosées, poudrées, des notes fruitées, épicées, et parfois certaines notes boisées.

Notes de fond

Ce sont les plus persistantes et les plus chaudes de la pyramide. Elles intensifient et fixent la note de cœur, permettant au parfum de durer dans le temps. Certaines notes de fond peuvent durer toute une journée sur la peau, et des jours voire des semaines sur les vêtements.

Profondes et intenses, elles représentent la base du parfum sur laquelle repose toute la structure. Avec les notes de cœur, elles forment l’essence même de la signature olfactive. On y retrouve des notes boisées, des notes gourmandes (comme la note moka), ambrées, balsamiques (résines), musquées poudrées et encore parfois des notes animales.

La construction du parfum

Finalement,  nous ne déterminons pas la position olfactive des matières premières dans la pyramide olfactive, ce sont les propriétés et le poids des molécules olfactives de ces matières qui déterminent la vitesse à laquelle elles s’évaporent.

Lorsque les notes de tête sont importantes, le parfum sera plus frais et éphémère ce qui est le cas des eaux de Cologne. A contrario, si le parfumeur décide de mettre en avant les notes de cœurs et de fond, le parfum sera plus profond, opulent et persistant.

La composition d’un parfum repose sur l’harmonie que le parfumeur parvient à créer, grâce à un savoir-faire méticuleux en trouvant l’équilibre entre toutes ces molécules. 

Devenir Parfumeur ne s’improvise pas, et les idées ne suffisent pas à créer un bon parfum. Il faut du génie et du talent pour créer un chef d’œuvre olfactif qui touchera le cœur de ceux qui le choisiront.

Pour en savoir plus, et surtout s’immerger dans le monde du parfum, le jeu Master Parfums combine apprentissage ludique et découvertes olfactives pour notamment mieux comprendre comment se construit et se crée un parfum. 

Article collégial rédigé par Elfa Jouini & Anne-Laure Hennequin

La note de moka en parfumerie nous renvoie de prime abord à des accords gourmands et torréfiés de café, de cacao avec une pointe de lait fouetté. Des saveurs de pâtisseries ou de boissons régressives.

Mais d’où vient le terme Moka ? Comment cette note est-elle utilisée dans les parfums et quelles facettes sont mises en avant?

Le moka, un café d’origine

Le café Moka est la variété issue du caféier à l’origine du café Arabica en Éthiopie. Il pousse sur les hauts plateaux, puisque les caféiers sont cultivés en altitude entre 1500 et 2200 mètres dans cette région. Cette culture particulière lui confère un goût unique, riche et fruité.

Son nom fait également référence au port de Mocha au Yémen, plaque tournante du commerce du café depuis le XVIIIe siècle.. 

Dans l’inconscient collectif, l’Éthiopie se référant à la notion de café d’excellence, le café Moka est considéré comme étant un café de qualité supérieure et riche en goût.

Les cultures sont réparties dans 4 régions du pays : Sidamo, Kaffa, Wallaga, Harrar.

Dans ces régions, des centaines de milliers d’hectares sont dédiés à la culture du café. Selon l’origine et le terroir des grains de café, les caractéristiques du café varient légèrement.

Par ailleurs, la « crème moka » est une liqueur créée à partir de la distillation des grains de café, une liqueur utilisée tant dans des boissons que dans des pâtisseries du même nom.

Le moka en parfumerie

Le café dans les parfums

Le café est l’une des notes les plus difficiles à reproduire en parfumerie, puisque de nombreuses molécules sont responsables de l’odeur, et que personne ne boit son café de la même façon : expresso, filtre, soluble, turc… 

Le goût varie aussi en fonction du terroir du café : fruité, acide, corsé…, et la perception de ses arômes est également très variable : grillé, torréfié, fumé, gourmand, légèrement épicé, chocolaté.

L’absolu café s’obtient par extraction aux solvants volatils des grains du caféier torréfiés. On le trouve dans les parfums cuirés, tabac, vanillés et chyprés. 

La note moka

Contrairement à l’accord café qui est généralement une note de café avec des facettes franches, parfois amères, l’accord moka désignera une note café plus douce, vraisemblablement avec des facettes légèrement cacaotées voire noisette. Il n’y a aucune règle définie en soi. 

En parfumerie, évoquer la note ou l’accord moka, sous entend un « accord café /cacao /crème ». 

Si la marque veut créer un parfum à base de café Moka d’Ethiopie, cela est expressément précisé lors du briefing avec le parfumeur.

Dans tous les cas un accord café/moka sera reproduit en laboratoire par le parfumeur. 

Le gâteau moka serait à l’origine de la note moka

Selon l’histoire, la note moka fait référence au gâteau moka, une pâtisserie créée au 17eme siècle à Paris, avec une base de génoise et une crème au beurre agrémentée d’essence de café. Cela donne un accord café crémeux, cacaoté, parfois avec une pointe d’amande torréfiée. 

Moka c’est aussi l’appellation d’une boisson chaude à base de café, de lait, de cacao, de crème fouettée et parfois de copeaux de chocolat en plus. Cette boisson réconfortante  est appréciée pour ses effluves gourmands et lactés, avec cette petite pointe d’amertume issue du café, aussi connue sous le nom de Mocaccino.

La note Moka, un néo-gourmand

En parfumerie, l’accord moka évoque plus souvent la douceur réconfortante d’un moccacino.

Pendant longtemps, la notion de gourmandise en parfumerie était synonyme d’accords sucrés, fruités, vanillés, miellés et collants. Cette tendance se modifie doucement depuis quelques années et le gourmand tend à être moins régressif, moins sucré, pour être plus crémeux, plus douillet et cocooning. 

La note café  regroupe toutes les facettes idéales à cette nouvelle façon de consommer le parfum rendant la fragrance sensuelle et chaleureuse tout en étant addictive. La note de café torréfié donne du corps, une singularité tendant vers une légère amertume assumée. C’est caractériel, parfois même désinvolte. Cette note de café est souvent utilisée avec des matières premières imposantes, autant de la rose que de la fève de tonka par exemple.

D’abord utilisé pour les parfums masculins, la note café est désormais associée avec des notes gourmandes comme la vanille, l’amande, le caramel, ainsi que des notes lactées de crème fouettée qui lui confèrent cette facette moka, mais aussi de bois de santal ou même de tubéreuse pour donner un autre type de  rondeur et un côté délectable et généreux. 

Quelques exemples de parfums aux notes café et moka…

La note café a d’abord été réservée aux fragrances masculines,  dans des parfums ambrés comme Valentino Uomo, mêlant café et cuir,  A-men de Mugler  (par Jacques Huclier) affichant en overdose une note mochaccino,  ou encore Yohji Homme de Yamamoto (par Olivier Pescheux.).

Puis l’accord café s’est asexué avec des notes plus douces, lactées, chocolat, cannelle, caramel ou marron glacé, le  moka au sens dessert du terme. L’amertume fait place à la douceur veloutée,comme pour vous envelopper de chaleur rassurante et addictive.

On pense à un Moka Michallef (par Martine Micallef)  avec ici un café liégeois saupoudré de cacao et de caramel. 

Dans Noir exquis de l’Artisan Parfumeur (par Bertrand Duchaufour), le café s’enveloppe de fleur d’oranger, de  sirop d’érable et de marron glacé .

Pour Café Cabanel (par Cécile Zarokian), Teo Cabanel nous invite à un cappucino sensuel et envoûtant, où le café  s’imbibe de vanille, caramel, santal et  tonka. 

Avec sa Coffee break collection, Xerjoff nous entraîne dans les méandres du commerce du café international : Golden Dallah, le plus gourmand mêlant cacao, noisette et tonka à la rose et au oud.  Golden Moka oú le café s’entoure d’agrumes et d’encens,  et Golden green célébrant le grain de café cru pas encore torréfié .

Hugo Boss the Scent Private accord (par Bruno Jovanovic) , lui,  habille son accord moka de gingembre et d’absolu de cacao. 

Bien sûr, on ne peut pas oublier le blockbuster, Black Opium de Saint Laurent (par Nathalie Lorson)  et son shot de café fruité fleuri hyper addictif..

Vanille Café de Comptoir Sud Pacifique (par Vanina Muracciole) nous amène au Costa Rica pour un voyage dans les champs de caféiers, avec des notes d’amande verte et une sensation d’odeur de grain de café fraîchement moulu. Puis rapidement la vanille douce, gourmande et le benjoin suave donnent un accord ambré, sensuel et langoureux.

Pour Mumbai Noise de Byredo (Jérôme Epinette) c’est une odeur relaxante de davana épicée et herbacée qui s’accompagne d’un café tonka fumé et gourmand et d’un bois de santal crémeux et velouté. 

Et pour ceux qui préfèrent rester sur l’amertume et la puissance d’un café corsé, on trouve  dans deux registres différents : l’Eau Corsée de  la collection Do not drink de Sephora (par Maia Lernout), où le café fraîchement torréfié se poudre d’iris.  Et Akro  la marque du parfumeur Olivier Cresp qui revisite le grain de folie du café, avec Awake, véritable concentré d’énergie  mêlant cardamone, citron et vetiver. 

Souvent associés aux fragrances d’hiver, les parfums aux accords de  moka nous enveloppent sensuellement. C’est chaleureux, souvent puissant et encore peu commun ! Alors, prêt à se démarquer en portant un parfum singulier et addictif ?

Vous pouvez retrouver ces références dans notre vidéo quiz qui traitait ce sujet !

La bergamote est un agrume qui est l’une des matières premières les plus couramment utilisées en parfumerie. D’où vient cette plante ? Comment est-elle transformée et quelles sont ses propriétés ? On vous explique tout cela.

Une plante : le bergamotier 

Contrairement à l’orange et au citron qui sont largement utilisés en cuisine, la bergamote, dont la chair est très amère, est bien moins connue.

C’est le fruit du bergamotier (Citrus Bergamia), de la famille des Rutacées, mesurant jusqu’à 4 mètres de hauteur. Cet agrume est de couleur verte mais à maturité devient jaune. Il a une peau épaisse et une pulpe très amère qui n’a pas très bon goût. Le bergamotier est principalement cultivé en Calabre dans le sud de l’Italie, mais on en trouve aussi dans d’autres endroits du monde, comme le Brésil ou la Côte d’Ivoire. Son origine n’est pas très claire, certains lui attribuent des origines d’Asie, d’autres de Turquie ou d’Espagne… Et c’est bien à son caractère méditerranéen et sa fraîcheur que l’on fait référence immédiatement.

Il existe quatre espèces de bergamotier: le Fantastico, le Castagnaro, le Calabraise et le Femminello. C’est la variété Fantastico qui est privilégiée pour sa qualité supérieure.

La bergamote est un fruit hybride, une fusion du citronnier (citron vert) et du bigaradier (l’orange amère). On consomme peu la chair du fruit du fait de son acidité et de son amertume. Si vous êtes amateurs de cet arôme bien particulier, vous aimerez le thé earl grey et les fameuses bergamotes de Nancy.

On dit que garder quelques-unes de ses feuilles dans nos porte-monnaie pourrait éviter la pauvreté! 

L’huile essentielle de bergamote

La bergamote est un fruit connu pour ses propriétés olfactives mais également pour son huile essentielle, à qui l’on attribue de nombreuses vertues. 

L’huile essentielle de bergamote est extraite de son zeste par pression à froid. Après récolte, les fruits frais sont conservés 48 à 72 heures pour adoucir l’écorce.

Après cette étape, les fruits sont placés dans de grosses machines appelées « Pelatrices ». Ces dernières pèlent l’écorce de l’agrume qui contient tous les bienfaits et son essence, sans en altérer la chair. Vient ensuite l’étape de filtration à l’aide d’une centrifugeuse pour extraire les huiles essentielles encapsulées dans le zeste.

Cet élixir est à l’origine de couleur vert foncé et dégage un arôme riche et intense. Mais son traitement, qui consiste à retirer les furocoumarines,  composants photosensibilisants comme le bergaptène qui  peut tâcher la peau au soleil, change sa couleur, la rendant plus transparente et dorée. Désormais, ces furocoumarines sont retirées de tous les agrumes. 

Il faut en moyenne 200 kg de fruits frais pour obtenir 1 litre d’huile essentielle de bergamote. En sachant que le kilo de bergamote peut coûter jusqu’à 25€ 

En fonction de la maturité du fruit, différents résultats sont obtenus : lorsque le fruit est encore vert, ce sont des facettes acides et vivifiantes qui ressortiront.

En murissant, le fruit devient jaune, ce sont plutôt des notes fleuries qui ressortent. En fin de saison, les aspects fruités du fruit se dégagent allègrement.

L’huile essentielle de bergamote possède des propriétés médicinales, vertus relaxantes, aidant à faire baisser la tension artérielle, antiseptique, de prévention des infections, à soulager la dépression. Elle est efficace également contre les insomnies. Ses bienfaits sont multiples. 

L’utilisation de la bergamote en parfumerie

La bergamote est particulièrement appréciée en parfumerie pour son odeur douce, ensoleillée, florale et fraîche. Cette fraîcheur intense émanant de la bergamote est unique. Ses effluves savoureux et énergisants, confèrent au parfum  une belle luminosité.  

L’or vert de Calabre peut aussi présenter des facettes douces et rondes. 

La bergamote est utilisée en note de tête dans la parfumerie en raison de sa volatilité similaire à celle des autres agrumes. Malheureusement, son parfum intense et frais ne dure pas longtemps, mais c’est la meilleure entrée qu’un parfum puisse proposer en délivrant des notes pétillantes avec une sensation de douceur espiègle.

La première bergamote en parfumerie a été utilisée par Jean Marie Farina pour créer la célèbre Eau de Cologne grâce au subtil mélange d’agrumes dont la bergamote, et de notes aromatiques comme la lavande ou le romarin. L’Eau de Cologne a rapidement inondé toute l’Europe… puis le monde. 

Depuis, cet agrume a atteint son apogée, puisque tous les créateurs de parfums l’utilisent sans compromis.

En 1925, Guerlain prend l’initiative d’ajouter une dose jamais égalée de bergamote (30%) dans son Shalimar, parfum iconique de la maison. 

Catégorie olfactive : les hespéridés 

La bergamote appartient à la catégorie olfactive des hespéridés, qui regroupent l’ensemble des huiles essentielles des zestes d’agrumes, comme celle du citron, du pamplemousse, de l’orange, de la mandarine et du yuzu. 

La famille des hespéridés est la famille olfactive la plus ancienne. Dans la pyramide olfactive, ils sont généralement utilisés en notes de tête d’un parfum car les notes sont très volatiles et ne persistent pas dans le temps. L’envolée est généralement fraîche, légère, parfois très douce, parfois acidulée.

La bergamote est largement utilisée aussi bien dans les parfums féminins que masculins, une fraîcheur universelle qui s’allie facilement aux autres catégories olfactives !

Envie d’en savoir plus sur les différentes catégories de la pyramide olfactive ? Découvrez notre jeu de culture parfum Pocket Quiz, un jeu de culture générale ludique autour du parfum ! 

Exemples de parfums autour de la bergamote

La bergamote est une matière première très appréciée des parfumeurs car ils peuvent l’utiliser dans tous les types de parfums, qu’ils soient féminins, masculins ou mixtes,  des eaux de cologne aux plus intenses orientaux qu’elle ensoleille. 

Certains lui ont même laissé le premier rôle au gré de sa personnalité : 

La bergamote, vous l’avez compris, est un agrume précieux, riche d’histoire, de bienfaits et dont l’odeur qui nous envoûte avec délectation, reste une matière première phare dans le monde de la parfumerie.

Connaissez-vous la fleur au doux nom d’immortelle ? Très appréciée par les amateurs de couleurs vives et joyeuses, l’immortelle offre aussi des arômes bien particuliers mêlant épices, foin, tabac , qui en font un précieux ingrédient pour les parfumeurs. Master Parfums lui fait donc honneur sur une des questions de son calendrier de l’avent. 

En savoir plus sur la fleur immortelle

La question qui se trouve dans la catégorie “Palette Olfactive” est la suivante: ”L’immortelle est appelée ainsi car les Grecs de l’Antiquité croyaient que son huile apportait l’immortalité”. Qu’auriez-vous répondu à cette question de niveau “connaisseur”, vrai ou faux ?

La réponse est “faux” ! 

L’origine du nom “immortelle”

Bien qu’encore aujourd’hui son huile soit utilisée en cosmétique pour ses effets anti-âge, l’origine de son nom vient de ses fleurs qui semblent sèches dès leur éclosion et ne fanent jamais. D’ailleurs, l’immortelle est souvent utilisée pour confectionner des bouquets de fleurs séchées.

Son nom botanique « helichryse » vient  du Grec Helio, qui signifie “soleil”, et Chrysum, qui signifie “or”. Soleil d’or, le nom parfait pour cette sublime fleur jaune d’or! Son appellation botanique, Helichrysum Italicum, rappelle que c’est d’Italie qu’elle serait originaire. 

Où pousse la fleur Immortelle ?

Facile à cultiver, l’immortelle aime les terrains arides, ensoleillés, caillouteux, ou sableux, comme ceux de la région Méditerranéenne. 

Elle n’a pas besoin de sols riches en minéraux et peut donc s’accommoder facilement de la sécheresse et de la chaleur. C’est pourquoi on la trouve plus communément dans le sud de la France et dans toute l’Europe du sud. 

C’est également un emblème du maquis Corse, qu’on peut retrouver sur la roche ou sur des dunes de sable.

Enfin, l’immortelle pousse dans d’autres régions sèches et ensoleillées, comme l’Australie, l’Asie ou l’Afrique du Sud.

L’immortelle dans la mythologie grecque

La fascination pour la fleur d’immortelle ne date pas d’aujourd’hui.

Dans l’Odyssée d’Homère, Ulysse demanda à Nausicaa, fille d’Alkinoos, quel était le secret de sa divine beauté. Elle répondit qu’elle utilisait l’huile d’immortelle d’Italie pour se prodiguer des soins du corps et du visage.

L’immortelle est également associée à Apollon, Dieu de la beauté et des arts, car il aimait illuminer son beau visage avec des couronnes d’hélichryse rappelant à tous son immortalité. 

La fleur immortelle dans la parfumerie

En fonction de son type d’extraction, ses arômes sont différents. Dans les parfums, elle peut d’abord évoquer la camomille puis son sillage se fait mystérieux. 

Issue d’hydrodistillation, son essence est à l’image de ses fleurs, flamboyante : une note épicée de curry (venant du curcumène qu’elle contient) se mêle à des notes réglisse, d’anis enrobées de miel. Elle attise les sens telle une brise iodée caressant le sable chaud.

Quand on l’extrait aux solvants, on obtient un absolu très puissant qui exhale une facette tabac, des notes de  noix ou de pruneaux parfois liquoreuses. 

Les parfums inspirés de l’immortelle

Cette belle du soleil a bien sûr inspiré de nombreux parfumeurs…

Chaleureuse et torride dans Sables de Goutal.  

Elle s’encanaille avec des grains de café dans Val d’orcia des Parfumeurs du monde.

Dans  Like this d’Etat Libre d’Orange, sa note épicée côtoie la vivacité du gingembre et la douceur du potiron. 

Dans Heliocriss de Sylvaine Delacourte  elle s’entoure de tonka et d’encens pour envelopper de mystère les tendres muscs blancs.  

Dans Thé Darbouka de l’Orchestre Parfum elle évoque le sable chaud du désert du Sahara. 

Dans Limanakia de Pierre Guillaume, elle recompose l’essence de cette île de la mer Egée. 

Dans l’Art de la Guerre de Jovoy,  elle se fait arme de séduction masculine dans une fougère revisitée au sillage inoubliable. 

Et bien d’autres encore….Immortelle Corse, de Parfum d’empire, Mandarine et Immortelle l’occitane, Oud immortel Byredo, Côte d’amour l’artisan parfumeur, Blanche immortelle d’Atelier Cologne…

L’huile essentielle d’immortelle

En plus d’être une fleur importante dans le milieu de la parfumerie, l’immortelle est utilisée en cosmétiques pour son huile. L’huile essentielle d’immortelle, souvent appelée huile essentielle d’hélichryse italienne, est appréciée pour sa teneur en vitamine K qui lui confère des vertus anti-inflammatoires, anti hématomes et cicatrisantes. 

Ce sont les sommités fleuries qui sont utilisées pour sa confection, ce qui en fait une huile essentielle assez rare et coûteuse dans ses versions très qualitatives.

Les vertus de l’huile essentielle d’hélichryse sur le bien-être

En olfacto-therapie, cette huile essentielle possède les bienfaits suivants :

Découvrez encore plus d’anecdotes sur la parfumerie grâce au jeu olfactif Master Parfums, qui existe en version complète et en version de poche.

Le jeu olfactif Master Parfums permet, comme son nom l’indique, de se plonger dans l’univers confidentiel du monde de la parfumerie. À travers de nombreuses questions, Anne-laure Hennequin, la créatrice, nous invite à en savoir plus sur les ingrédients des parfums, mais aussi sur leur histoire.

Et justement, le musc blanc est un ingrédient très apprécié des compositeurs de parfum, qui conçoivent les fragrances en associant plusieurs senteurs.

Le musc blanc dans le jeu Master Parfums

C’est sur une carte de la catégorie  “La palette olfactive” de ce jeu sur le parfum qu’une question sur le musc blanc apparait. Elle est la suivante “Qu’appelle-t-on le musc blanc ?”

Voici les trois alternatives proposées :

Pensez-vous avoir la bonne réponse ? Lisez cet article pour le découvrir !

Le musc blanc : une matière de synthèse pour remplacer l’utilisation de matière animale

Le musc animal est extrait du daim musqué mâle d’Himalaya (aussi appelé chevrotain porte-musc). C’est une sécrétion sexuelle qu’il produit pendant la période de rut, qui se trouve dans une poche située sous le ventre de l’animal. 

L’utilisation de cette matière animale remonte à l’antiquité, puisque les Chinois tuaient déjà les daims musqués pour récolter cette matière. Celle-ci était prisée pour ses propriétés médicinales et pour ses prétendues vertus aphrodisiaques qui sont certainement à l’origine de son utilisation dans les parfums. En effet l’homme a de tout temps voulu dominer le désir à l’image du règne animal.

L’odeur du musc

L’odeur naturelle du musc est très puissante et persistante. Aujourd’hui, son odeur est considérée comme animale, voire fécale mais  au 19ème siècle on la décrivait comme l’odeur de la peau dégagée pendant l’amour. 

La maison Kiehl’s avait d’ailleurs créé dans les années 1920 une huile à base de Musc, qui fut même re-nommée Love Oil dans les années 1950. 

Le rôle du musc dans les parfums

En plus de son odeur puissante, le musc a un effet fixateur dans les parfums. Dans l’histoire de la parfumerie, il va et vient au gré des tendances. Il fut tantôt accusé par la médecine, tantôt conjuré par l’église, ou encore vénéré par le peuple arabe ou les muscadins.

1979 : l’arrêt de la chasse au daim musqué 

C’est seulement en 1979 que l’arrêt de la chasse au daim musqué sauvage a été décrété.  On a bien essayé de les élever, mais en captivité ils ne produisent pas de musc.

Il s’agit aujourd’hui d’une espèce protégée car elle est en voie de disparition.

La création du musc de synthèse : le musc blanc

A partir de la fin du 19ème siècle, les scientifiques ont commencé à chercher un substitut de synthèse au musc animal, car il était alors très rare et très cher.

En 1888 un chimiste Allemand, du nom d’Albert Baur, réussit à créer le premier musc artificiel. C’est ensuite en 1906 qu’un autre chimiste Allemand a réussi à isoler le composant qui confère au musc son parfum et sa sensualité. Il s’agit de la muscone, présente à 20% dans le musc.

Ces découvertes ont donné lieu à la recherche d’autres muscs de synthèse. Dans les années 20, les chimistes commencent à chercher d’autres composés musqués dans la nature.Ils isolent  l’exaltolide et l’ambrettolide, dans la graine d’ambrette ou mauve musquée, et dans l’angélique. 

Les scientifiques réussissent alors à les synthétiser, c’est-à-dire à les recréer par la chimie, et créent des molécules où la note musquée s’enveloppe d’une caresse poudrée de violette et de mûre, parfois lactée. 

Le musc de synthèse à partir des années 50

Des muscs de synthèse propres et douillets viennent améliorer la senteur des lessives et des adoucissants,tout en  s’accrochant bien aux fibres des tissus.  L’un des plus connus est la fameuse Galaxolide d’IFF , un musc fleuri et framboisé, propre et cotonneux. La sensualité charnelle du musc animal avait été retrouvée mais sans le côté sale.

On leur donna le nom de muscs “blancs” du fait qu’ils rappelaient la blancheur et la pureté du linge propre. Depuis, de nombreux autres muscs de synthèse sont venus enrichir la palette du parfumeur : tantôt métalliques, fruités, ou encore poudrés…

En 1978, L’Artisan Parfumeur a mis en avant le côté “fruits rouges” de ces muscs dans son intemporel Mûre et Musc. En 1981, c’est au tour de The Body Shop de sortir son White Musk aux notes florales et veloutées de pêche, qui devient le symbole olfactif des adolescentes des années 80.  

Le musc blanc à partir des années 90

À la fin des années 90, c’est le côté poudré et velouté des muscs blancs qui est mis en avant, comme par exemple dans les parfums Flower by Kenzo d’Alberto Morillas, Cashmere Mist de Nicholas Calderone pour  Donna Karan.

Et on ne peut omettre le sublime For Her de Narciso Rodriguez, où la sensualité du musc résonne à l’unisson avec celle de l’osmanthus et du patchouli. Un concentré charnel d’une élégance exceptionnelle composé par Christine Nagel et Francis Kurkdjian.

Excellents fixateurs, les muscs blancs ont aussi permis de donner un nouvel élan aux Colognes, dont la fraîcheur tonique peut désormais bénéficier d’une incroyable tenue. Le  chef de file de cette nouvelle génération d’eaux de Cologne est Cologne d’Alberto Morillas pour Thierry Mugler lancée en 2001.   

Aujourd’hui, on retrouve les musc blanc dans de nombreux parfums car ils leur apportent rondeur, sensualité, et tenue. 

Ce sont eux que Sylvaine Delacourte a choisi pour sa première collection de matières iconiques de la parfumerie. Elle y interprète cinq personnalités différentes de ceux qu’elle appelle des “pashminas olfactifs”. 

Si vous voulez en savoir plus sur les senteurs iconiques de la parfumerie, n’hésitez pas à acheter notre jeu olfactif sur l’univers du parfum.