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Ça y est, l’été est là ! Pour bon nombre, cela signifie prendre le chemin du bord de mer. À défaut de pouvoir vous poser les doigts de pied en éventail sur une plage de sable fin, bonne nouvelle : la parfumerie est là pour vous donner un coup de pouce. Une multitude de matières premières sont capables de recréer la sensation de la peau chauffée par le soleil sur une plage, et une en particulier y parvient avec brio : l’ylang-ylang, une fleur onctueuse et enivrante que Master Parfums vous propose aujourd’hui de découvrir.

Une fleur phare en Asie du Sud-Est

Fleur d’ylang-ylang

L’arbre de l’ylang-ylang est originaire de l’Asie du Sud-Est, principalement de l’archipel des Moluques dans l’est de l’Indonésie. Là-bas, “la fleur des fleurs” s’invite sur le lit des jeunes mariés le soir de leurs noces. Aux Philippines, on tresse les fleurs d’ylang-ylang avec des fleurs de jasmin sambac pour en faire des colliers dont on revêt les images religieuses. Il est aussi utilisé dans la pommade “boori-boori” : mélangé à de la noix de coco, on en tire une concoction destinée à nourrir la peau et les cheveux. En somme, difficile de trouver fleur plus appréciée que l’ylang-ylang dans la région.

Les années 60 voient l’essor de son utilisation au niveau international lorsque son huile essentielle devient de plus en plus prisée. En aromathérapie, on prête à l’ylang-ylang des qualités anti-stress, antiseptiques et sédatives. Du côté de la parfumerie, c’est notamment parce qu’il est le roi de la note solaire qu’on l’apprécie. Pour beaucoup, la note solaire vient titiller nos souvenirs et nous ramène à un produit bien précis qui fit fureur sur les plages dans les années 1930 : l’Ambre Solaire de Garnier.

L’Ambre Solaire, madeleine de Proust estivale

Avant le 20ème siècle, la peau blanche était l’apanage des riches, la peau halée étant un signe du dur labeur en plein air des paysans. Dans les années 20, c’est Coco Chanel qui va inverser la tendance. Sa vie luxueuse l’amène à passer ses week-ends en plein air, sur des bateaux, colorant sa peau de brune. La peau halée devient alors un signe de richesse et de belle vie. La légende raconte qu’en 1927, en voyant Coco Chanel rentrer d’un de ces weeks-ends en mer, la peau brûlée par le soleil, Jean Patou décide de créer la première huile solaire, conçue pour protéger du soleil tout en couvrant la peau d’un voile de couleur bronze, le “bronzage”. Il s’agit de l’huile de Chaldée, qu’Henri Almeras, le parfumeur de la maison Patou, pare de notes florales épicées, et enrichit en salicylate de benzyle, molécule découverte en 1908 et  utilisée comme filtre solaire, pouvant absorber les UV.

Surfant sur l’engouement de cette huile, Eugène Schueller, chimiste et fondateur de L’Oréal, cherche aussi à créer un produit qui protégerait des vilains coups de soleil tout en permettant  un bronzage en douceur. C’est ainsi que naît en 1935 l’Ambre Solaire, une huile de bronzage qui ne tarde pas à s’imposer en indispensable de sacs de plage, surtout à partir de 1936, année des premiers congés payés offrant la possibilité de s’octroyer des vacances ensoleillées en bord de mer.   

À l’époque, le filtre solaire utilisé dans le produit de Garnier n’est autre  que le  fameux salicylate de benzyle, qui confère à l’Ambre Solaire sa signature olfactive si particulière !

Le salicylate de benzyle

Le salicylate de benzyle dégage des effluves floraux et épicés légèrement iodés et confère aisément de la lumière solaire aux compositions auxquelles il s’intègre. On le marie souvent à des notes florales ; dans l’Ambre Solaire, ce sont la rose et le jasmin.

Au fil des années, on se rend compte que le salicylate de benzyle n’est pas aussi efficace qu’on le croyait. La recherche ayant peu à peu développé de meilleurs filtres, L’Oréal le retire de son best-seller… et voilà que les ventes de l’Ambre Solaire dégringolent. Eh oui, la senteur de la molécule a alors durablement séduit les consommateurs. Ni une ni deux, l’entreprise retravaille la formule du produit afin d’y intégrer de nouveau le salicylate, une star finalement bien plus pour son odeur que pour ses propriétés anti-UV. Depuis, le salicylate de benzyle a définitivement posé ses valises dans le monde de la parfumerie.

Et l’ylang-ylang, dans tout ça ? Il se trouve que la composante la plus déterminante dans l’odeur de l’ylang-ylang n’est autre que… le salicylate de benzyle, qui y est naturellement présent ! On comprend alors mieux pourquoi la fleur est le choix par excellence des parfumeurs pour mettre en flacon les rayons du soleil (souvent main dans la main avec l’œillet, le tiaré et la fleur de frangipanier).

L’ylang-ylang : petit aperçu botanique

En tagalog, langue des Philippines,  “ylang” signifie désert. C’est donc en référence à son habitat naturel que l’on connaît l’arbre, qui appartient à la famille des Annonacées et dont le nom latin est “cananga odorata”. Il peut mesurer jusqu’à 30 mètres de haut à l’état sauvage dans des conditions climatiques adéquates. Lorsqu’on décide de le cultiver, il est taillé pour que ses jolies fleurs odorantes soient plus accessibles lors de la cueillette, et sa hauteur se situe entre 2 et 3 mètres.

Les longs pétales effilés de la fleur, formant des grappes rappelant des étoiles, dégagent une fragrance dont il serait en effet bien dommage de se priver. Crémeuse et épicée, un poil fruitée, la fleur d’ylang-ylang rayonne, imprégnée de la lumière du salicylate de benzyle. C’est une fleur extravertie et séductrice avec une facette parfois quasi animale.

L’ylang-ylang en parfumerie

Le premier laboratoire de distillation d’ylang-ylang des Philippines voit le jour vers 1860. Peu après, la fleur commence à être cultivée à plus grande échelle et à trouver son chemin jusqu’aux parfumeurs français. La production d’ylang-ylang aux Philippines a cependant beaucoup décliné depuis et ses principaux producteurs sont aujourd’hui les îles Comores et Madagascar.

Les fleurs d’ylang-ylang peuvent être placées dans des alambics permettant d’en obtenir une belle huile essentielle. On parle de “fractions” d’essence, c’est-à-dire d’extraits à la densité et aux propriétés olfactives différentes. On distingue la fraction extra supérieure, l’extra, la première, la deuxième et la troisième. L’extra supérieure est plus riche et plus fruitée que ses congénères, et plus on descend dans la liste, moins les fractions sont intenses… ce qui les rend en contrepartie plus fraîches. Seulement 40 à 50 kilos de fleurs sont nécessaires pour obtenir un kilo d’huile essentielle et l’ylang-ylang fleurit plusieurs fois par an. Ce qui en fait une championne en termes de rendement, et la matière du parfumeur produisant le plus d’huile essentielle.  

On peut également extraire de l’ylang-ylang un magnifique absolu, plus capiteux que l’huile essentielle et dont les notes épicées sont encore plus prononcées. Il faut compter pas moins de deux tonnes de fleurs pour obtenir un kilo d’absolu.

Quelques parfums autours de l’ylang-ylang

Pot-pourri d’autres notes estivales

L’ylang-ylang n’est évidemment pas le seul à avoir le pouvoir de nous faire prendre des vacances en un coup de nez. On peut aussi compter sur…

Quelle que soit votre destination cet été, pourquoi ne pas continuer votre voyage olfactif avec la version Pocket Quiz du jeu Master Parfums ? Le Pocket Quiz, ce sont 120 questions sur l’univers de la parfumerie et un format de poche qui vous permettra de l’emporter avec vous où que vous alliez… même à la plage !

Autres sources consultées :

On le surnomme “la pépite du parfumeur” ou encore “l’or bleu de la parfumerie”… Faites place à l’iris. Si vous avez déjà senti un parfum décrit comme “poudré”, il y a des chances que vous ayez croisé la route de la jolie fleur bleue violacée, ou plutôt, de son rhizome, sa tige souterraine dont on obtiendra le riche absolu. Master Parfums vous emmène à la rencontre d’un des ingrédients les plus prestigieux du monde olfactif.

L’iris à travers les âges

En grec, la racine du mot iris signifie à la fois “arc-en-ciel” et “messager”, et pour cause : dans la mythologie grecque, Iris est la messagère des dieux changeant son écharpe multicolore en un pont arc-en-ciel reliant la terre et l’au-delà, délivrant ainsi des messages divins aux mortels. Chez les Égyptiens pour qui il est une fleur sacrée, l’iris s’invite dans des peintures au sein de pyramides dont certaines datent de 1500 avant J.C.

En France, l’époque de Clovis voit l’iris fleurir comme le symbole de la royauté lorsque le roi des Francs en fait son emblème. Au fil du temps, une confusion linguistique transforme son surnom “fleur de Louys” (en référence à Louis Iᵉʳ) en “fleur de Lys”. Eh oui, la fleur de lys était à l’origine une fleur d’iris des marais de couleur jaune !

Côté parfum, on trouve déjà des traces d’utilisations d’iris à l’Antiquité. Au Moyen Âge, de la poudre d’iris est placée dans des sachets servant à parfumer les armoires. Arrivés à la Renaissance, il faut remercier Catherine de Médicis pour avoir importé dans l’Hexagone de nombreuses modes italiennes. Il semblerait qu’elle soit derrière la popularisation de l’iris comme produit parfumé. À cette époque, les poudres de beauté font fureur : il s’agit de poudre de riz à laquelle on a incorporé des rhizomes d’iris pilés et tamisés. C’est de là que vient le terme “poudré” que l’on utilise si souvent pour décrire la texture olfactive de l’iris !

La note poudrée en parfumerie

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Testez vos connaissances olfactives avec le jeu Pocket Quiz

On parle beaucoup de vanille poudrée, mais attention, une note poudrée de vanille et une note poudrée d’iris sont très différentes : la première nous emmène en terrain plus gourmand alors que la seconde est sèche et aérienne, un tantinet boisée. Elle évoque des tons pastel et nous rappelle souvent la violette… Cela est dû à la présence d’un composé chimique appelé l’irone.

La fragrance de l’iris est aussi raffinée que tenace : loin de s’estomper avec le passage du temps comme d’autres matières parfumées, l’iris, lui, persiste comme un voile poudré indélébile. On peut avoir l’impression de peu le sentir sur peau car son parfum intime est fait pour être senti de près par les gens que l’on aime et qui nous aiment. Un vrai parfum de peau…

Aperçu botanique

L’iris est une plante vivace de la famille des iridacées originaire d’Extrême-Orient et dont la parfumerie exploite le rhizome, sa tige souterraine. Ses principaux producteurs sont actuellement l’Italie et le Maroc. Bien qu’il existe plus de 210 espèces d’iris dans la nature, celles que les parfumeurs s’arrachent sont au nombre de deux : l’iris pallida et l’iris germanica.

Emblème de la ville de Florence, l’iris pallida des flancs escarpés de Toscane est le plus convoité et par conséquent le plus cher. L’iris germanica est quant à lui principalement produit au Maroc dans les vallées de l’Atlas. Si sa robustesse le rend plus facile à cultiver, en contrepartie, il bénéficie de moins de prestige que l’iris pallida.

Avis aux impatients : il faut compter pas moins de six ans entre la plantation de l’iris et sa mise en flacon.

La production d’iris

Le rhizome doit rester 3 ans sous terre pour atteindre la maturité. Après avoir été cueillis à la main, les rhizomes sont nettoyés, ébarbés, et coupés au couteau toujours manuellement. Puis, ils sont nettoyés puis séchés, et direction la chambre de ventilation pendant trois jours. Ils doivent commencer par perdre au moins 60% de leur eau, sinon, de vilaines moisissures risquent de s’y installer. Mais ça ne s’arrête pas là : après la récolte, rebelote, les rhizomes sont disposés ensuite sur des sacs de jute ou dans des bacs où ils vont rester à sécher encore trois années supplémentaires. Il faut patienter trois années le temps de mener à bien le procédé de dessiccation, une élimination de l’eau très poussée. 

Au début, les rhizomes ne sont guère bavards, leur odeur ne rappelant que vaguement celle de la pomme de terre. Ce n’est qu’au terme de deux à trois ans de séchage que l’irone s’y est installé durablement. Un autre facteur qui rend l’iris germanica moins luxueux que l’iris pallida est que son taux d’irone est plus faible, car ses rhizomes sont généralement séchés deux ans au lieu de trois… parfois moins !

Les matières parfumées issues de l’iris

L’iris pallida et l’iris germanica peuvent livrer une huile essentielle par distillation à la vapeur d’eau, une huile que l’on appelle “beurre d’iris” car en réalité, elle ne reste pas liquide longtemps : à température ambiante, elle se solidifie et prend une consistance beurrée. Ce beurre est floral, boisé et bien sûr, poudré. Il peut même lui arriver de prendre des airs de framboise.

Lorsqu’il est traité une seconde fois à la macération dans un solvant, on obtient un magnifique absolu d’iris, encore plus concentré en irone. Dans le beurre, la concentration en irone est de 10% à 35% tandis que dans l’absolu, elle se situe entre 65% et 85%.

L’absolu d’iris possède des facettes encore plus intenses et boisées et rappelle parfois le mimosa ou la carotte. D’ailleurs, l’essence de carotte est souvent l’alliée des parfumeurs lorsqu’il s’agit d’appuyer, voire de remplacer une sensation irisée.

Il y a aussi l’extraction au solvant volatil qui permet d’obtenir un résinoïde là encore boisé mais aussi cacaoté et quelques fois fruité, contenant entre 1% et 3% d’irone. En parfumerie on distingue l’Iris blanc, le plus pur, dont le rhizome a été pelé avant de secher entier, de l’iris noir, qui n’a pas eté pelé mais tranché avant de secher. Son odeur est plus boisée. 

Il faut 1 tonne de rhizomes pour 1 kilo de beurre d’iris et pas moins de 15 kilos de beurre pour un unique kilo d’absolu. Le temps de production de l’iris et sa faible rentabilité ont un coût : il est l’une des matières les plus onéreuses de la parfumerie. Si le beurre vaut entre 10 000 et 15 000 euros le kilo, tenez-vous bien : le prix d’un kilo d’absolu peut grimper jusqu’à 100 000 euros.

Quelques exemples de parfums autour de l’iris

Au début du XXᵉ siècle, l’iris se popularise alors que de grands noms de la parfumerie commencent à l’intégrer à leurs fragrances. Aujourd’hui, les parfums le mettant en lumière abondent, et l’on retrouve souvent l’iris au centre d’un bouquet de fleurs comme note de cœur ou en note de fond. Voici quelques fragrances renfermant le précieux “or bleu” :

Après l’iris, il y a encore tant d’autres ingrédients de la parfumerie à découvrir… Et si vous essayiez Pocket Quiz, le jeu de Master Parfums pour creuser votre culture générale du parfum tout en vous amusant ?

Les parfums sont souvent classés en familles olfactives en fonction de leurs caractéristiques olfactives dominantes. L’une des familles olfactives les plus appréciées et les plus anciennes est la famille des chyprés. Cette famille est caractérisée par des parfums sophistiqués et complexes qui présentent une combinaison de notes de tête fraîches, de notes de cœur florales et de notes de fond riches et boisées.

Histoire de la famille des Chyprés

François Coty
François Coty

La famille des chyprés tient son nom en référence au parfum Chypre de Coty qui est considéré comme le chef de file et donc le premier parfum moderne de cette catégorie olfactive de l’histoire de la parfumerie. Créé en 1917 par le parfumeur français François Coty, Chypre a révolutionné le monde de la parfumerie en introduisant une composition inédite constituée de bergamote, de citron et d’orange en notes de tête, associée à un bouquet floral en cœur tel que le jasmin, la rose, l’ylang-ylang, l’œillet, et à des notes de fond plus profondes : le patchouli, l’encens, la civette, et la mousse de chêne.

Le parfum Chypre de Coty doit son nom à l’île méditerranéenne de Chypre, carrefour entre l’orient et l’occident, Chypre est une île connue depuis l’Antiquité pour ses parfums et ses aromates . De plus, sa situation géographique lui permettait de bénéficier en plus des matières venant d’orient. Les moines de l’époque ont joué un rôle important dans la culture de la parfumerie sur l’île, en utilisant des plantes locales pour créer des huiles parfumées et des onguents à des fins médicinales et spirituelles dont les recettes viendront jusqu’à nous. La première Eau de Chypre, aux vertus tonifiantes, était fabriquée par les moines de l’île au Moyen-âge. La Poudre de Chypre  dont on parfumait les cheveux au XVIIIème siècle était constituée de mousse de chêne et d’iris.  En 1850 Guerlain sort son eau de Chypre, en 1893 c’est Roger et Gallet avec son Chypre Tentation, puis Lubin en 1898. Mais c’est François Coty qui va se démarquer en 1917 en modernisant la formule des chypres.

Il crée Chypre pour répondre à une demande croissante de parfums plus modernes et innovants. À l’époque, la plupart des parfums étaient des compositions florales assez simples, et il cherchait à créer quelque chose de plus complexe et sophistiqué.

Le parfum Chypre fait donc directement référence à ce luxe opulent très convoité à l’époque de sa création. Coty a voulu capturer l’essence de cette île dans un parfum. Le résultat a été un parfum complexe et sophistiqué qui en a inspiré de nombreux autres au fil des années.

Chypre de Coty a également été créé dans un contexte historique particulier, marqué par la Première Guerre mondiale et les changements sociaux et culturels qui ont suivi. Coty a cherché à créer un parfum qui reflétait les nouvelles tendances et les aspirations des femmes modernes de l’époque, en leur offrant un parfum plus audacieux et sophistiqué que ce qui était disponible à l’époque. Le succès de Chypre a ainsi contribué à changer les normes de la parfumerie et à ouvrir la voie à de nouveaux styles et genres de parfums.

Le chypré : un accord complexe et intemporel

Les chyprés sont souvent décrits comme étant complexes, raffinés et élégants, avec une forte présence de notes de fond boisées et musquées. Ils ont tendance à être des parfums plus opulents, ce qui les rend généralement plus appropriés pour les occasions plus formelles ou pour les soirées.

La famille olfactive des chyprés est une catégorie de parfums qui présentent un accord de notes de tête fraîches hespéridées, de notes de cœur florales et de notes de fond riches et boisées avec du patchouli, la mousse de chêne et du ciste labdanum.

Les chyprés sont également connus et recherchés pour leur tenue, c’est-à-dire leur capacité à rester sur la peau pendant une longue période de temps, jusqu’à 24 heures sur la peau. Cela est dû en partie aux ingrédients riches et complexes utilisés dans leur composition, tels que le patchouli, la mousse de chêne et le ciste.

Les parfums chyprés célèbres

Chypre de Coty a été un énorme succès dès son lancement, et a inspiré de beaucoup d’autres parfumeurs à explorer cette nouvelle famille olfactive. Aujourd’hui, de nombreux parfums chyprés existent sur le marché, et même s’il n’existe plus, le parfum Chypre de Coty reste une icône de la parfumerie française, Les parfums de cette famille dégagent une aura énigmatique et mystérieuse. Chez la femme, le chypre se fait glamour, pour une femme caractère, extrêmement féminine  et séductrice un rien androgyne. Le parfum de la Femme Fatale du Hollywood des années 40-50.

Parmi les parfums chyprés les plus célèbres, on peut citer les noms suivants.

Guerlain – Mitsouko

Créé en 1919 par Jacques Guerlain, est un parfum chypré fruité. On y retrouve des notes de pêche, de jasmin, de patchouli et de mousse de chêne, créant un parfum complexe, mystérieux et envoûtant.

Rochas – Femme

Est créé en 1944 par Edmond Roudnitska pour le premier parfum de la maison Rochas. Ce chypré Floral fruité tient sa particularité dans la note de prune confite, qui lui confère une gourmandise contrebalancée par les épices comme le cumin, la cannelle, le clou de girofle. Des notes de pêche, de rose et jasmin pour donner de la fraîcheur et de la mousse de chêne, du patchouli et des notes ambrées accompagnent ce parfum chaud et sensuel. 

Dior – Miss Dior & Eau Sauvage

La célèbre maison de couture a créé deux parfums chyprés : Miss Dior pour Madame et Eau Sauvage pour Monsieur. Miss Dior a été créé par Jean Carles et Paul Vacher en 1947 et représente la première collection haute couture de la maison Dior. Le parfum original s’ouvre sur des notes de tête vertes et juteuses de galbanum et de bergamote, qui cèdent la place à un cœur floral de jasmin, de rose, de gardénia et de muguet. Les notes de fond, qui persistent et évoluent au fil du temps, sont composées de patchouli, de musc et de mousse de chêne. En hommage à sa sœur Catherine, Christian Dior nomme ce chypré floral Miss Dior.

Eau Sauvage a été créé en 1966 par Edmond Roudnitska. Il représente un chypré aromatique pour homme. Caractérisé par des notes de bergamote, de romarin, de vétiver et de mousse de chêne, un parfum frais et masculin.

Chanel – Pour Monsieur, Chanel No. 19 et 31 rue Cambon

La maison de couture et de luxe Chanel a dans son portfolio de parfums trois références appartenant à la famille olfactive des chyprés : Chanel n°19, 31 rue cambon et Pour Monsieur.

Créé en 1955 par Henri Robert, Pour Monsieur est le premier parfum chypré de la marque. Il est catégorisé comme un chypré boisé. La fragrance associe des notes de citron, de coriandre, de mousse de chêne et de patchouli, créant un parfum classique et intemporel.

La deuxième référence chyprée, Chanel No. 19, est créée en 1971 par Henri Robert. C’est un parfum chypré floral vert qui associe des notes de galbanum, d’iris, de vétiver et de mousse de chêne, créant un parfum frais, élégant et sophistiqué.

31 rue Cambon est le petit dernier créé en 2007 par Jacques Polge. C’est un parfum chypré classique modernisé par le vétiver et la vanille, pensé pour être mixte et raffiné. Chez l’homme, ce sont des parfums très racés souvent habillés de bois ou de cuir.

Clinique – Aromatics Elixir

Créé en 1971 par Bernard Chant, ce parfum est un chypré floral épicé. Il est composé de notes de rose, de jasmin, de patchouli et de mousse de chêne, créant un parfum puissant et sensuel.

Estée Lauder – Knowing

Créé en 1988 par Elie Roger, Knowing est un parfum chypré boisé. Il réunit des notes d’aldéhydes, de fleurs blanches, de patchouli et de bois de santal, créant un parfum sophistiqué et élégant.

Hermès – Bel Ami

Créé en 1986 par Jean-Louis Sieuzac, Bel Ami est un parfum chypré cuiré pour homme. On y retrouve des notes de citron, de cardamome, de cuir et de patchouli, créant un parfum racé et sophistiqué.

Guerlain – Héritage

Créé en 1992 par Jean-Paul Guerlain, c’est un parfum chypré boisé. Il associe des notes de lavande, de cèdre, de patchouli et de mousse de chêne, créant un parfum élégant et sophistiqué.

Yves Saint Laurent – Kouros

Créé par Pierre Bourdon en 1981, « Kouros » est un parfum chypré aromatique marqué par la fraîcheur des agrumes rehaussée par des notes aromatiques de lavande et de laurier. Il évolue vers un cœur contrastant mêlant bouquet floral et épices. Ses notes de fond boisées cuirées ambrées ainsi que la mousse de chêne et le patchouli dégagent une aura chaleureuse et charismatique.

La parfumerie est un art complexe qui consiste à combiner différentes notes odorantes pour créer une fragrance unique et harmonieuse. L’une des principales méthodes utilisées pour classer les parfums est la catégorisation en familles olfactives. Ces familles regroupent les parfums en fonction de leurs caractéristiques olfactives. 

La classification en famille olfactive

La classification par famille olfactive en parfumerie a été introduite pour la première fois en 1984 par la Société Française des Parfumeurs. Une catégorisation des parfums est établie en différentes familles olfactives basées sur les caractéristiques odorantes des matières premières utilisées dans leur composition. 

Cette classification a été largement adoptée par l’industrie de la parfumerie et est aujourd’hui considérée comme un outil de référence pour comprendre les différents types de parfums disponibles sur le marché.

La classification des parfums en familles olfactives est un moyen utile de comprendre leurs caractéristiques olfactives. En créant cette codification, l’organisation globale de la parfumerie moderne se repose sur des fondamentaux, permettant d’organiser les différents types de parfums en fonction de leur composition olfactive dominante. 

Chacune de ces familles olfactives possède ses propres caractéristiques distinctives et peut être subdivisée en sous-catégories en fonction des odeurs dominantes. On parle alors de facettes.

Ici, nous vous présentons une classification simplifiée : 5 familles décryptées de façon imagée avec des termes simples pour mieux comprendre les familles et les facettes associées. 

La famille olfactive des Frais

La famille des parfums frais regroupe plusieurs facettes :

L’Eau d’Orange Verte d’Hermès, créé par JC Ellena représente bien cette famille des hespéridés.

L’Eau du Sud de Goutal (Annick Goutal) est un très joli exemple de parfum frais à la fois hespéridé et aromatique.

Un parfum qui incarne bien cette facette est Fleur de Peau de Diptyque (Fabrice Pellegrin). composé de baies roses pour la fraîcheur, de graine d’ambrette pour la facette cristaline et transparente, d’iris pour la facette poudrée, et de musc blanc pour donner de la texture avec des facettes cotoneuses, propres, douce et réconfortante.  Et en fragrance plus “mainstream”, on peut citer Cool Water de David off ou CK one de Calvin Klein. 

Des parfums emblématiques tels que Kenzo pour homme où la note marine se mêle aux bois. L’eau d’Issey, eau douce baignée des fleurs, ou Acqua di Gio dont les agrumes et la note marine nous transportent sur  une île italienne.

La famille olfactive des Floraux

La famille des floraux est la plus courante en parfumerie. Ces parfums se distinguent par la prédominance de fleurs. Le jasmin, la rose, le muguet, l’iris, la fleur d’oranger ou encore la violette. Les parfums floraux sont souvent associés à des notes fruitées ou boisées pour créer des fragrances plus complexes. 

On parle de parfum Soliflore, quand il s’agit d’une variation sur le thème d’une matière/fleur. Exemple, Diorissimo de Dior, variation sur le thème du muguet , fleur fétiche de Christian Dior.

Les accords « bouquets » sont aussi très appréciés: les fleurs blanches, les fleurs poudrées, les compositions autours des différentes roses, ou encore les fleurs dites exotiques, ou solaires, donnent une infinité de possibilités, et sont facilement accordées avec d’autres familles olfactives.

La facette florale dans notre jeu Master Parfums est un bouquet floral romantique ( rose, pivoine, framboise)  mais les floraux peuvent aussi être plus sensuels, narcotiques, plus printaniers, ou plus solaires, en fonction des matières choisies 

L’eau de toilette Insolence de Guerlain est un beau floral fruité où l’on retrouve de la violette, de la fleur d’oranger, de l’iris et des notes de fruits rouges.

La famille olfactive des Boisés

Cette famille olfactive est composée de notes autours des bois telles que le cèdre, le santal, le vétiver, le bois de rose, ou encore le bois de oud. Les parfums boisés ont une odeur chaude et réconfortante évoquant pendant longtemps la masculinité, en raison de leur caractère puissant et sensuel. Mais c’est une famille qui  peut  également être  choisie  pour créer des parfums pour femmes.

Les notes boisées peuvent être utilisées pour créer des parfums chauds et envoûtants, mais aussi  pour réchauffer des parfums frais et aromatiques. 

Au début du 20ème siècle, la famille des boisés a commencé à prendre de l’importance dans l’industrie de la parfumerie. L’un des premiers parfums boisés modernes et considéré comme tel est Bois des Îles de Chanel, suivi de Pino Silvestre de Vidal. Ces parfums ont été les premiers à intégrer des notes de bois dans leurs compositions modernes, créant ainsi une nouvelle catégorie de parfums.

Longtemps perçus comme réservés aux hommes, les parfums boisés se sont petit à petit ouverts aux femmes grâce à l’audace de certaines marques. En 1992, Serge Lutens crée Féminité du Bois pour Shiseido, qui est considéré comme un pionnier dans l’utilisation de notes boisées dans les parfums pour femmes.

La famille olfactive des Ambrés

Les parfums ambrés ou orientaux sont riches et sensuels, fréquemment agrémentés de notes épicées, telles que la cannelle, le clou de girofle ou la vanille. La principale particularité est qu’ils sont ambrés, baumés : les résines telles que le benjoin ou la myrrhe leurs confèrent un caractère hyper sensuel et attractif. Les ambrés sont souvent catégorisés comme étant des parfums de séduction envoûtants grâce aux notes riches, chaudes et sensuelles qui les composent.

Shalimar de Guerlain, ou Opium d’Yves Saint Laurent (Jean Amic et JL Sieuzac) en sont des exemples probants.

Un parfum oriental est un accord de notes ambrées ( ambre gris, ciste labdanum…) associées à des notes balsamiques (encens, benjoin, myrrhe…), mystiques. On habille ces notes chaudes et sensuelles de facettes agrumes et/ou animales, gourmandes, fleuries, fruitées, poudrées, ou épicées.

La famille olfactive des Gourmands

La famille olfactive des gourmands est relativement nouvelle dans l’univers de la parfumerie. Elle a émergé dans les années 1990, avec la création du parfum Angel de Thierry Mugler, considéré comme le précurseur des parfums gourmands avec l’intégration de la molécule d’ ethyl maltol dont l’odeur caractéristique évoque celle de barbe-à-papa, de praliné, de fruits confits. Ce parfum innovant a bouleversé le monde de la parfumerie en introduisant des notes alimentaires, comme le chocolat, le caramel et la vanille, dans sa composition.

Les parfums gourmands ont été ainsi nommés parce qu’ils évoquent des odeurs liées aux pâtisseries et aux desserts délicieux, souvent doux et sucrés. Ils ont tendance à être riches, enveloppants et régressifs. 

On peut inclure dans cette famille gourmande, la facette fruitée, tout aussi appétissante mais plus “juteuse”, acidulée, aux notes joyeuses évoquant des cocktails colorés.

Au fur et à mesure que la famille olfactive des gourmands a évolué, elle a commencé à englober une plus grande variété de notes. Au-delà des notes sucrées traditionnelles des facettes telles que, le miel, ou encore les notes crémeuses et beurrées, fruits secs ou confits et même certaines notes salées comme le pop corn, ont commencé à apparaître. 

Autres types de familles

Il existe d’autres catégories olfactives, qui sont également des références pour les parfumeurs.

Découvrez toutes les familles olfactives et leurs facettes dans notre jeu de culture générale !

Cuir

La catégorie olfactive des cuirés représente les parfums qui ont une odeur intense et charismatique, associée à des notes de cuir, de tabac, de bois et de musc. 

Cuir froid, cuir plus chaud et velouté façon daim, cuir animal ou encore cuir floral, les variations et les facettes sont multiples.

Cette famille olfactive est relativement récente, même si elle fait référence au métier historique de gantiers-parfumeurs grassois qui dès le 18ème siècle, pour camoufler l’odeur animal du cuir utilisé, se sont perfectionnés dans la parfumerie en s’appliquant à parfumer avec des essences florales les gants destinés à la cour.

Lorsque les parfumeurs ont commencé à utiliser des matières premières synthétiques, et végans, pour créer des parfums innovants reconstituant l’odeur du cuir, cette famille olfactive s’est imposée.

Les exemples classiques de parfums cuirés comme « Cuir de Russie » de Chanel (Ernest Beaux) ou Traversée du Bosphore de L’Artisan Parfumeur (B. Duchaufour).

Chypré

Les chyprés sont connus pour leur sophistication et leur élégance. Cette famille olfactive tient son nom du célèbre parfum Chypre créé par François Coty en 1917. C’est à l’ époque une révolution dans le monde de la parfumerie. Les parfums chyprés sont historiquement composés de notes d’agrumes comme la bergamote, de fleurs comme la rose et le jasmin, de mousse de chêne, de patchouli et de ciste labdanum : un accord inédit et particulièrement séduisant.

Cette famille est caractérisée par des parfums sophistiqués et complexes qui présentent une combinaison de notes de tête fraîches, de notes de cœur florales et de notes de fond riches et boisées.

Quand c’est un chypré féminin, on peut évoquer le glamour des Femme Fatales des 50’s.

Quand il est au masculin, les fleurs se font plus discrètes et la vedette revient ici au fond de mousse de chêne et patchouli, profond et puissant. 

Fougère

La famille olfactive des fougères est l’une des plus anciennes et des plus respectées dans l’industrie de la parfumerie. 

L’histoire de cette famille de parfums remonte à la fin du 19ème siècle, lorsque le parfumeur français Paul Parquet crée Fougère Royale en 1882 pour la maison Houbigant. Cette création a été une révolution dans le monde de la parfumerie, car elle a été la première à utiliser des ingrédients synthétiques comme la coumarine, alors encore très rare. 

Notons qu’il ne s’agit pas d’une famille olfactive qui se réfère directement à l’odeur de la plante fougère mais bien à un accord, au même titre que les chyprés, composé traditionnellement de notes de lavande, géranium, de coumarine et de mousse de chêne, évoquant souvent l’odeur du savon à barbe

Dans les années 1900 et 1910, de nombreux autres parfums de la famille des fougères ont été créés, tels que Jicky de Guerlain. Les parfums fougère sont rapidement devenus populaires et sont en  grande majorité des parfums pour homme.

La classification des parfums en familles olfactives a révolutionné le monde de la parfumerie. Cette catégorisation nous aide à comprendre et à apprécier la complexité des parfums. Elle offre une orientation claire aux parfumeurs pour créer de nouvelles fragrances, et aux consommateurs pour trouver le parfum qui correspond le mieux à leurs goûts personnels.

Cela permet également de répertorier et d’organiser les différentes odeurs, provenant de matières premières naturelles ou synthétiques. C’est une véritable carte d’exploration pour le nez, ces artistes de la parfumerie, qui peuvent ainsi naviguer dans cet univers infini de senteurs et créer de nouvelles harmonies. C’est aussi ce qui permettra aux conseillères de vente de vous orienter vers les choix  de parfums qui vous seront les plus appropriés.  (voir article fête des mères)

Le jeu Master Parfums est votre allié pour apprendre le monde de la parfumerie de façon ludique et amusante ! 

“Mignonne, allons voir si la rose…” Elle est l’emblème de cette célèbre ode de Ronsard, peuple les tableaux des peintres hollandais du XVIIe siècle, rayonne à la Saint-Valentin… Existe-t-il une fleur plus célébrée que la rose ? La parfumerie n’échappe pas à son emprise, bien au contraire : la fleur y est un ingrédient phare. Parmi les 40 000 sortes de roses recensées, l’une de celles qui dominent le marché est aujourd’hui sous le feu des projecteurs de Master Parfums : faites place à la rose de mai.

Sur les traces de la rose de mai

Les roses proviennent de façon générale du Caucase oriental. Cela fait environ 5000 ans que les rosiers sont cultivés en Perse et en Chine, et 2000 que l’eau de rose y est utilisée. Toujours en Perse, les premières extractions d’huile essentielle de rose datent quant à elles du XVIIe siècle.

L’origine exacte de la rose de mai reste floue. Son nom scientifique rose centifolia signifie “cent-feuilles” en latin : une allusion à sa foisonnante quantité de pétales. Il s’agit d’une fleur hybride née du croisement d’autres types de roses : la rose de Damas et la rose Canina sont dans le lot, mais il semble que les botanistes ne parviennent pas à totalement s’accorder sur son lignage.

La rose centifolia est énormément développée au XVIIe siècle par des sélectionneurs hollandais qui en créent plus de 200 variétés avant que les Français ne prennent le relais deux siècles plus tard. Aujourd’hui, sa production est largement destinée au secteur de la parfumerie. La Turquie et la Bulgarie mènent la danse, mais on retrouve aussi le Maroc, l’Égypte, et cocorico, la France !

Une icône des paysages grassois

L’histoire d’amour entre la rose de mai et notre pays démarre lorsque la fleur s’invite à Grasse au XVIe siècle. La ville aujourd’hui considérée comme la capitale du parfum est à l’époque renommée pour sa production de cuir. C’est pour masquer les effluves peu ragoûtantes liées au tannage que la rose centifolia commence à y être cultivée, avant de se muer en une industrie à part entière au XVIIe siècle. 

La récolte de la rose de mai à Grasse pour Chanel, photo ©The Fragrance Foundation

Les années 80 voient le déclin temporaire de la production faute de repreneurs ou suite au passage de promoteurs immobiliers souhaitant racheter des terrains… mais qu’à cela ne tienne : à la demande de maisons de parfumerie charmées par la fragrance riche et sucrée de la fleur, la production reprend de plus belle. C’est par exemple le cas de Chanel : en 1987, à l’initiative de Jacques Polge, maître-parfumeur de la maison, la marque entame un partenariat avec la famille Mul, productrice de fleurs depuis des générations. Ou encore Lancôme qui cultive sa rose au Domaine de la rose, Dior et son partenariat avec le Domaine de Manon et le Clos de Callian, ou encore Matière Première dont le parfumeur Aurélien Guichard, co-créateur de la marque, a fondé un domaine en agriculture bio où il récolte roses centifolia et tubéreuses pour ses parfums.

Utilisations de la rose de mai en parfumerie

Lors de sa floraison printanière, le rosier cent-feuilles revêt des fleurs d’un rose tantôt vif, tantôt pastel. Cette floraison est non remontante, autrement dit, il n’y en a qu’une seule par an. Les roses sont récoltées au mois de mai, toujours le matin, lorsque les premiers rayons du soleil réveillent leurs molécules odorantes.

Elles sont arrivées à maturité lorsque l’on peut apercevoir leur joli cœur jaune et sont alors cueillies à la main en coupant au niveau du pédoncule. Il est ensuite impératif d’utiliser les pétales le jour même de la récolte. Contrairement à sa cousine la rose Damascena dont on peut produire une huile essentielle et une eau florale par hydrodistillation, la rose centifolia, elle, ne se dévoile qu’en absolu, aux facettes rosées, miellées et terreuses.

On pourrait extraire une huile essentielle par hydrodistillation ou un extrait aux notes très fidèles à la belle que l’on sent en live, mais le rendement n’est pas à la hauteur du coût.

Il faut approximativement 800 kilos de pétales pour obtenir 1 kilo d’absolu et 3 à 5 tonnes pour 1 kilo d’huile essentielle, ce qui rend cette dernière bien plus coûteuse : comptez 1200€ à 2000€ pour un kilo d’absolu et entre 5000€ et 7000€ pour 1 kilo d’huile essentielle.

Quelques exemples de parfums autour de la rose de mai

On dit parfois d’une chose qu’elle est “à l’eau de rose” lorsqu’elle est mièvre, trop sentimentale. Pourtant, la rose de mai est capable d’exhiber autant de facettes qu’elle a de jolis pétales : ce n’est pas pour rien que les parfumeurs se l’arrachent ! Voici quelques parfums mettant en avant la douceur enivrante de la rose centifolia :

Après la rose de mai, vous avez envie de découvrir d’autres ingrédients de la parfumerie de façon ludique ? Ça tombe bien : le livre-jeu olfactif Master Parfums est là pour réveiller le/la parfumeur/euse qui sommeille en vous.

Cet hiver, vous avez sans doute apprécié siroter de bons jus d’oranges pressées vitaminés pour booster votre immunité. C’est ce que promet le fruit de l’oranger doux, délicieusement doux et acidulé. 

Si en parfumerie, on peut trouver une belle essence des zestes de cet oranger doux, c’est surtout l’oranger amer (aussi appelé bigaradier) que l’on met en flacon pour illuminer nos parfums.

De belles essences et absolus sont obtenus avec les rameaux et les feuilles du bigaradier (petit grain) et avec les zestes de ses fruits (trop amers pour être consommées en jus, ils sont très bons en marmelade!). Mais la star de ce petit arbre, c’est sa fleur…

Chez Master Parfums, on fait le point sur cette matière première incontournable aux allures de madeleine de Proust.

Petite histoire de la fleur d’oranger

Le bigaradier est un arbre qui produit des oranges amères ainsi que de jolies fleurs blanches aux pétales charnus et aux étamines d’un jaune lumineux. Difficile de nommer son origine avec certitude : la Chine ? L’Inde ? En tout cas, le Maroc, la Tunisie, et l’Egypte sont aujourd’hui les principaux producteurs de fleurs d’oranger, et une chose est sûre : l’engouement pour ces dernières ne date pas d’hier.

Dès l’Antiquité, on décore les couronnes de mariage de fleurs d’oranger, symboles de pureté et de fertilité. Cette perception perdure et est notamment très forte pendant la Renaissance, tout comme dans la tradition chrétienne : la coexistence de la fleur avec le fruit fait écho à la virginité de la Vierge Marie cohabitant avec l’enfant Jésus qu’elle a porté. 

En matière de parfum, les Arabes sont les premiers à fondre pour l’essence de la fleur. Ils la rapportent de leurs voyages en Asie orientale et en obtiennent l’huile essentielle en la distillant à l’aide d’un instrument appelé l’alambic. La présence du bigaradier s’étend dans le reste de l’Empire Islamique et il est introduit en Espagne au IXᵉ siècle, avant d’arriver dans de nouveaux pays européens au XIᵉ siècle.

Au XVIIᵉ siècle, la princesse de Nerola Marie-Anne de La Trémoille craque pour l’essence de la belle au point d’agrémenter ses bains, ses gants, ses vêtements et son palais entier de ses effluves délicats.

On compte également parmi ses fervents admirateurs, Louis XIV  qui appelait le bigaradier, le Grand Bourbon. De l’eau de fleur d’oranger est fabriquée à Versailles, car le roi y trouve un remède aux maux de tête dont il souffre depuis sa jeunesse. À la cour, sa senteur apaisante détrône le jasmin et le musc, aux parfums trop capiteux qui ne font pas bon ménage avec les migraines du roi Soleil.

La fleur d’oranger et ses multiples utilisations 

Le bigaradier est un arbre généreux : ses fruits, ses fleurs, son bois, ses branches… ont tous quelque chose à offrir ! Les rameaux et feuilles produisent l’essence et l’absolu de petit grain, le zeste des fruits,  une huile essentielle, les fleurs une huile essentielle, un hydrolat et un absolu.

La floraison a lieu de mars à mai selon les régions, et on récolte les fleurs encore en boutons le matin. Les poches d’huile essentielle sont encapsulées au sein  des épais pétales de la fleur. Une bonne cueilleuse ramasse en moyenne 10 kg de fleurs par jour sur une récolte qui dure environ 1 mois. Les fleurs sont traitées dans la soirée  et selon la méthode d’extraction utilisée, des produits différents aux couleurs olfactives distinctes s’offrent à nous. 

Il faut une tonne de fleurs pour obtenir un kilo de néroli ou d’absolu de fleur d’oranger et un kilo de chacun de ces produit coûte entre 3000 et 6000€. 

Quelques exemples de parfums autour de la fleur d’oranger

Il y en a pour tous les goûts !

Tantôt fraîche et pétillante, tantôt caresse chaude et enveloppante et bien plus encore, la versatilité de la fleur d’oranger a conquis le cœur des parfumeurs au point de devenir un de leurs ingrédients fétiches.

Envie d’en savoir plus sur les autres ingrédients de vos parfums préférés ? Le jeu Master Parfums est là pour vous aider à aiguiser votre cinquième sens tout en vous amusant !

La myrrhe est une substance aromatique utilisée depuis l’Antiquité pour ses propriétés médicinales et parfumées. Cette résine odorante provenant du Commiphora renferme une histoire riche et raffinée. Dans cet article, nous allons découvrir les origines botaniques et géographiques de la myrrhe, sa place dans les religions, son utilisation en parfumerie, ainsi que ses caractéristiques olfactives.

Origines botaniques et géographiques de la Myrrhe

La myrrhe provient de l’écorce de plusieurs espèces d’arbres appartenant au genre Commiphora, de la famille des Burséracées. 

Ces arbres sont principalement cultivés en Afrique, notamment en Éthiopie, en Somalie et au Kenya, ainsi qu’au Moyen Orient. Les espèces de Commiphora diffèrent les unes des autres en termes de forme, de taille, de couleur et de composition chimique de la résine qu’elles produisent.

Les arbres de myrrhe sont des plantes ligneuses qui peuvent atteindre jusqu’à 4 à 5 mètres de hauteur. Ils ont des feuilles composées, qui sont souvent de couleurs vert clair ou argentée, et des fleurs qui peuvent être blanches, roses ou rouges. Les fruits sont des capsules qui contiennent des graines.

La récolte de la myrrhe se fait en pratiquant des incisions dans l’écorce de l’arbre, ce qui permet à la sève de s’écouler et de se solidifier en une résine odorante

Les arbres de myrrhe sont souvent cultivés dans des zones semi-arides, où les conditions environnementales sont difficiles, notamment en raison de la chaleur, du manque d’eau et de la pauvreté des sols.

La myrrhe est une substance précieuse et coûteuse, qui a été utilisée depuis l’Antiquité pour ses propriétés médicinales, cosmétiques et parfumées. En raison de sa rareté et de sa valeur, la myrrhe était considérée comme un produit de luxe et était souvent offerte en cadeau aux dirigeants et aux dignitaires.

La Myrrhe : entre histoire et religion

La myrrhe revêt également une forte signification religieuse, notamment dans le christianisme et dans les pratiques funéraires de l’Antiquité. Dans la Bible, la myrrhe est mentionnée à plusieurs reprises, et elle est souvent associée à la royauté et à la divinité.

L’un des passages les plus connus se trouve dans l’Évangile selon Saint Matthieu, où il est dit que les Rois Mages ont offert de la myrrhe, ainsi que de l’encens et de l’or, à Jésus à sa naissance. Ces cadeaux étaient représentés comme des signes de l’importance de Jésus et de sa destinée prophétique.

Cette résine précieuse était également utilisée dans les pratiques funéraires de l’Antiquité, en raison de ses propriétés de conservation et de son parfum agréable et envoûtant. 

Les Égyptiens l’utilisaient pour embaumer les corps des pharaons et des nobles, tandis que les Hébreux l’utilisaient pour parfumer les vêtements et les draps funéraires. 

Aujourd’hui, la myrrhe est toujours utilisée dans les rituels religieux de certaines cultures, notamment dans l’Église orthodoxe, où elle est brûlée sous forme d’encens pendant les services religieux. 

Utilisation de la Myrrhe en parfumerie

La myrrhe est une note olfactive prisée en parfumerie, qui apporte une touche chaleureuse et résineuse aux compositions. 

Elle est généralement distillée à la vapeur pour en extraire l’essence, qui sera ensuite utilisée comme matière première en parfumerie.

Dans les parfums orientaux, la myrrhe se marie parfaitement aux notes telles que l’ambre, le patchouli, la vanille et la fêve Tonka. Ces compositions, souvent opulentes et charismatiques, sont très appréciées pour leur sillage intense et mystérieux.

Elle apporte aussi une dimension épicée et boisée aux parfums, renforçant le caractère des notes boisées comme le cèdre, le vétiver ou le oud. Elle est souvent associée à des épices comme la cannelle, le poivre ou le clou de girofle pour créer des parfums puissants et raffinés, aux multiples facettes.

La myrrhe est disponible sous forme d’absolu ou d’huile essentielle, qui sont utilisées par les parfumeurs pour créer des compositions de parfum. 

L’absolude myrrhe est souvent utilisée pour ajouter de la profondeur et de la richesse aux parfums, tandis que l’huile essentielle de myrrhe est utilisée pour ajouter une touche résineuse et légèrement amère.

L’absolu de Myrrhe en parfumerie fine

myrrhe parfumerie

L’absolu de myrrhe, extraite aux solvants, préserve davantage les composants aromatiques de la résine de myrrhe, offrant ainsi une fragrance plus riche et plus profonde que l’huile essentielle. Cette caractéristique est particulièrement appréciée des parfumeurs lorsqu’ils travaillent sur des compositions sophistiquées et complexes.

De plus, l’absolu de myrrhe se marie harmonieusement avec d’autres ingrédients utilisés dans la parfumerie fine, tels que les notes florales, les bois précieux et les épices exotiques. L’absolu sera utilisé en note de fond, donnant une profondeur et un caractère unique aux créations olfactives, renforçant la tenue et la complexité des fragrances.

L’huile essentielle de Myrrhe en parfumerie

L’huile essentielle de myrrhe, bien qu’elle possède également des qualités olfactives appréciées, peut être considérée comme moins précieuse dans le contexte de la parfumerie. Sa méthode d’extraction par distillation à la vapeur peut entraîner une perte partielle des composants aromatiques, conduisant à un parfum moins riche et moins fidèle à l’odeur originale de la résine.

Cependant, l’huile essentielle de myrrhe reste un ingrédient important en parfumerie et peut être utilisée pour apporter une nuance balsamique épicée, ainsi que de mousse, et de champignon aux compositions.

En plus de son utilisation en parfumerie, la myrrhe est également utilisée dans les produits de soin de la peau. Elle est connue pour ses propriétés anti-inflammatoires et antioxydantes, ce qui en fait un ingrédient précieux dans les produits anti-âge. Elle est également appréciée pour ses propriétés antiseptiques et cicatrisantes. Elle est également utilisée dans les parfums d’ambiance, les bougies parfumées et les encens.

Quelques exemples de parfums à base de Myrrhe

Chez Hermès en 2018, Christine Nagel ajoute une nouvelle création à la collection Hermessence. Myrrhe Eglantine est un parfum Ambré floral délicat et frais alliant la myrrhe et la rose sauvage.

 Myrrhiad créé en 2012 par Pierre Guillaume, combine la myrrhe avec des notes d’absolue de thé noir, de vanille et de réglisse pour créer un parfum aux facettes enveloppantes, gourmandes et cuirées.

Pour Serge Lutens, Christopher Sheldrake crée La Myrrhe en 1995, un parfum complexe frais, savonneux, légèrement amer. Une myrrhe miellée et florale, suave et épicée.

La Myrrhe, un ingrédient précieux et durable

De nos jours, la parfumerie accorde une importance croissante à la durabilité et à l’éthique dans la production des matières premières. La myrrhe, grâce à son procédé d’extraction non destructif et à la gestion durable des arbres Commiphora, est une matière première respectueuse de l’environnement et des communautés locales qui en dépendent.

Pour en savoir plus sur la myrrhe et les autres ingrédients iconiques de la parfumerie, découvrez notre quizz de culture parfum Master Parfums. 120 questions et réponses sur l’histoire et la culture du parfum, pour apprendre en s’amusant ! 

Le terme « Petrichor » fait référence à l’odeur caractéristique de la terre après la pluie. C’est un phénomène complexe qui dégage une odeur fraîche et terreuse souvent associée à la nature. Comment le Petrichor se crée ? Comment les parfumeurs mettent-il en avant cette odeur ?

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Qu’est ce que le Petrichor ?

Le terme « Petrichor » a été inventé en 1964 par  Isabel Joy Bear et Richard Grenfell Thomas, tous deux minéralogistes australiens. Ils ont combiné les mots grecs « petra », désignant la pierre, et « ichor » correspondant au sang des dieux dans la mythologie grecque. Le terme Petrichor fait référence à l’odeur caractéristique de la terre après la pluie. C’est une combinaison de composés organiques volatils libérés par les plantes, les bactéries et les champignons lorsqu’ils sont mouillés par la pluie frappant le sol sec.

Le Petrichor fait référence à plusieurs éléments :  

L’huile végétale

Le premier concerne le liquide huileux secrété par les végétaux et qui permet de protéger les graines et les racines des plantes en les enrobant. En effet, grâce à cette huile végétale les plantes renforcent leurs défenses naturelles et résistent mieux aux périodes de sécheresse. Ce liquide est absorbé par les sols, et lors du choc thermique de la goutte de pluie fraîche tombant sur le sol sec et chaud, une réaction se produit. 

La géosmine

Le second phénomène concerne la géosmine, une molécule volatile produite par des bactéries du sol, les actinomycètes, quand elles se reproduisent. Les humains peuvent la détecter à des concentrations très faibles, ce qui signifie que même une petite quantité de géosmine peut donner une odeur très forte. 

Elle a une odeur très particulière, un peu comme de la terre mouillée ou de la terre fraîchement retournée. Bien que certains puissent trouver l’odeur de la géosmine désagréable, elle est en fait très importante pour l’environnement. Elle joue un rôle important dans la régulation de la croissance des plantes et dans la nutrition des animaux qui vivent dans les lacs et les rivières.

Lorsque le liquide huileux végétal entre en contact avec la géosmine, les deux odeurs peuvent se mélanger pour créer une odeur unique qui est souvent décrite comme étant très agréable et apaisante. Cette odeur est souvent associée à la fraîcheur et à la nature.

L’ozone

Pendant les orages, les éclairs produisent de l’ozone, qui peut rester dans l’air après l’orage, donnant une odeur fraîche et distinctive à l’air, chargée en ions négatifs. Ces ions peuvent se combiner avec des particules dans l’air, pour former des aérosols. Les molécules combinées de Petrichor en sont d’autant plus transportées dans l’air humide. 

Anne-Laure, créatrice du jeu Master Parfums, vous en dit plus dans une vidéo dédiée

Pourquoi le Petrichor est-il si agréable ?

Il semblerait qu’il y ait très peu de gens qui n’aiment pas le Petrichor. Selon certains anthropologues, ce biais cognitif positif lié au Petrichor peut être en rapport avec à notre évolution. Au début de l’humanité, nous dépendions de la pluie pour assurer la croissance des cultures et la survie de la communauté. Lorsque la pluie tombait, c’était donc souvent une bonne nouvelle, et l’odeur de la pluie sur le sol sec pouvait évoquer des sentiments de soulagement et de joie.

De plus, dans de nombreuses cultures, la pluie est souvent considérée comme un symbole de fertilité et de renouveau. L’odeur du Petrichor peut donc également être associée à ces idées positives et être considérée comme un signe de bon augure.

En effet, c’est la pluie qui enrichit la faune et la flore. Il est donc normal que notre conscience collective associe le Petrichor à des événements positifs et l’interprète comme une odeur agréable.

La note de Petrichor en parfumerie

On l’a vu, Le Petrichor est l’odeur agréable qui se dégage de la terre après la pluie. 

En parfumerie, le Petrichor peut être utilisé pour ajouter une note naturelle et terreuse à un parfum.

Cependant, le Petrichor n’est pas souvent utilisé tel quel en parfumerie, car il est difficile de capturer cette odeur complexe. Au lieu de cela, les parfumeurs utilisent souvent des ingrédients synthétiques pour recréer l’odeur du Petrichor. Ces ingrédients peuvent inclure des notes de terre, de mousse, de bois et de feuillage.

Le Petrichor peut également être utilisé comme inspiration pour la création de parfums qui évoquent la pluie et les paysages après une averse. Ces parfums peuvent inclure des notes de plantes fraîches, de pétales de fleurs mouillées, de feuilles de thé et d’autres ingrédients qui évoquent une ambiance humide et rafraîchissante.

Le Petrichor peut également être utilisé comme une note de fond ou une facette subtile dans un parfum plus complexe. Il peut ajouter une profondeur et une dimension supplémentaire à un parfum, en particulier s’il est associé à d’autres matières premières naturelles telles que des huiles essentielles de plantes et de fleurs.

En termes de famille olfactive, le Petrichor est souvent décrit comme ayant des notes terreuses, minérales, végétales et musquées. Cependant, il n’y a pas de famille olfactive spécifique qui corresponde exactement à l’odeur du Petrichor.

En général, les parfums qui contiennent des notes terreuses et minérales, comme les parfums de la famille des chyprés ou des boisés, peuvent évoquer certaines nuances du Petrichor. 

Quelques références de parfums avec la note de Petrichor

Il existe plusieurs parfums qui contiennent la note de Petrichor ou qui s’en inspirent. Voici quelques exemples :

Ces parfums peuvent varier considérablement en termes de notes et d’intensité, mais tous cherchent à capturer l’essence de l’odeur de la pluie et du Petrichor.

Le Petrichor est une note olfactive intéressante et unique qui peut être utilisée de différentes manières en parfumerie. Qu’il soit utilisé tel quel ou comme inspiration, il ajoute une touche de nature et de fraîcheur à n’importe quelle fragrance.

La synesthésie est un phénomène neurologique assez rare où une stimulation d’un sens déclenche simultanément une connexion d’un autre sens. Certaines personnes peuvent voir des couleurs ou même des nombres associés à des sons ou à des odeurs. Mais comment se manifeste-elle ? Quel genre d’association de sens est connu des scientifiques ? Comment ce phénomène est-il vécu ?

Master Parfums vous dit tout.

La Synesthésie, phénomène peu connu

Syn [ensemble] – Aesthésis [sensation]

La synesthésie est une manifestation cognitive par laquelle une stimulation d’un sens déclenche une réponse simultanée d’un ou plusieurs autres sens. 

Alors que presque tous les types  d’associations sensorielles sont possibles, certaines formes sont plus courantes que d’autres.

Par exemple, certaines personnes peuvent voir des couleurs lorsqu’elles entendent des sons ou ressentir des textures lorsqu’elles perçoivent des couleurs. D’autres vivent une expérience gustative rien qu’à l’évocation d’un mot, et d’autres encore associent des couleurs aux lettres de l’alphabet et même aux chiffres… Pour certains, les informations sonores peuvent être perçues également par l’odorat, de sorte que la musique a une certaine odeur. 

Vous l’avez compris, la synesthésie peut se manifester de différentes manières pour différentes personnes et peut varier en intensité selon les situations.

La recherche scientifique sur la synesthésie

Ce phénomène qui reste encore très mystérieux attire, dès le 19ème siècle, l’attention de la communauté scientifique. Une partie du problème avec la recherche sur la synesthésie est la façon dont les gens décrivent leurs expériences. Ce qui est intense pour les uns peut être modéré pour d’autres, et la dimension subjective de la description reste difficile à appréhender.

Tout ce que nous vivons existe sous la forme d’un schéma de « signaux chimico-électriques » circulant dans le cerveau. En règle générale, différentes zones du cerveau représentent différents types d’informations.

Le lobe occipital, par exemple, contient des informations sur la vision et une partie du lobe temporal contient des informations sur le son. La synesthésie peut être causée par une diaphonie* (*défaut de transmission ou restitution d’un signal)  inhabituelle entre des régions cérébrales normalement séparées.

Bien que les scientifiques ne comprennent pas complètement les causes de ce phénomène, ils pensent qu’il peut venir  d’une connexion particulière entre les régions du cerveau qui gèrent les différents sens. La synesthésie pourrait être héréditaire et peut varier en intensité chez différentes personnes.

Le discours autour de la synesthésie reste nuancé car malheureusement peu d’études traitent le sujet.

Bien qu’elle soit causée par des processus cognitifs, ce n’est généralement pas une gêne au quotidien. 

Comment la synesthésie est-elle vécue ?

Les personnes qui vivent la synesthésie ne le réalisent pas immédiatement, puisque cela se produit la plupart du temps dans l’enfance, et ceci jusqu’à ce qu’elles découvrent que les autres n’ont pas la même expérience des perceptions. Il s’agit de « synesthésie développementale ».

La synesthésie peut être un don pour certaines personnes, mais elle peut aussi causer de la confusion ou de l’anxiété pour d’autres. Des synesthétes ont décrit leur association sensorielle comme étant envoûtante et enrichissante, ajoutant une dimension supplémentaire à leur perception de la vie. 

En revanche, d’autres se sentent tellement différents qu’ils en ont peur, et leur vie sociale peut s’en voir perturbée.

C’est juste une façon différente de percevoir le monde, et il semblerait que les synesthétes soient plus créatifs. 

Les scientifiques continuent de mener des études sur ce phénomène pour en comprendre davantage sur les fonctions du cerveau et la perception sensorielle humaine. 

La synesthésie odeur-couleur-texture

La synesthésie associant odeur et couleur, et parfois une texture est un phénomène encore peu connu mais fascinant. Cette condition inhabituelle permet à certaines personnes de voir et d’associer des couleurs lorsqu’elles sentent des odeurs. Pour ces individus, dont je fais partie, chaque odeur a une couleur particulière associée, avec des variations nuancées par l’intensité et la profondeur, créant une expérience unique et très précise de l’environnement sensoriel. 

En ce qui me concerne, je vois systématiquement une couleur lorsqu’un parfum, une odeur simple ou complexe est identifiée. Au fil du temps j’ai remarqué que ces couleurs étaient non seulement nuancées en intensité mais qu’elles avaient parfois une texture, rendant l’odeur encore plus concrète et plus précise. 

Les odeurs que je vois vertes ne proviennent pas forcément d’éléments qui le sont. 

Par exemple, en sentant une note de vétiver, c’est la couleur kaki qui s’impose. Mais en sentant une note de feuille ou de tige fraîche, je vois une texture satin de couleur argentée… Et comme je ne sais pas l’expliquer, je n’en fais que très rarement allusion.

C’est le même principe pour les parfums avec la complexité standard d’une pyramide olfactive.

Je verrai une couleur globale à l’ensemble du parfum, et il y aura des nuances de textures au fil de l’évolution de la fragrance. Évidemment j’essaie depuis quelques années de dissocier « mes » couleurs de celles provoquées par les biais cognitifs : la couleur du jus du parfum, celle du flacon, le storytelling, le logo de la marque etc.… qui pourrait modifier ou influencer mes propres perceptions. J’en suis consciente depuis plusieurs années et cela m’aide à prendre du recul sur la nature de ces connexions que je vis depuis toujours.

Cependant, l’inverse n’est pas vérifié : je ne perçois pas d’odeur en voyant une couleur, sauf si je me l’impose, mais naturellement il ne se passera rien.

Les scientifiques ne savent toujours pas exactement comment la synesthésie odeur-couleur est déclenchée, mais ils pensent que cela peut être dû à une connexion anormale entre les zones cérébrales responsables de l’odorat et de la vision. Cependant, il est important de noter que la synesthésie n’est pas une maladie ou une déficience. Au contraire, de nombreux synesthètes considèrent leur capacité à ressentir des couleurs avec des odeurs comme un don enrichissant.

La synesthésie et la mémoire

La synesthésie odeur-couleur peut également influencer la façon dont les synesthètes perçoivent et se rappellent des odeurs. Par exemple, une odeur qui est associée à une couleur particulière pourrait être plus facilement mémorisée et associée à un événement ou à une personne spécifique. 

La mémoire olfactive ne joue plus sur un seul tableau, puisque d’autres sens viennent renforcer et faciliter l’apprentissage et la mémorisation grâce à cet atout mnémotechnique.

Cette expérience est évidemment très personnelle et subjective. 

Néanmoins, il est important de noter que certaines couleurs sont souvent associées de façon universelle à des odeurs basiques telles que l’odeur de la lavande qui est souvent associée à sa couleur violette, tandis que l’odeur du citron est souvent associée à sa couleur jaune. Il ne s’agit pas ici de synesthésie mais plutôt d’un consensus tacite d’une société ou d’une culture donnée. On parle de mémoire collective.

La synesthésie dans la parfumerie

La marque L’Orchestre Parfum a développé une collection de parfums autour de la pluralité des sens, en associant une musique à chacune des fragrances. Une Playlist est mise à disposition, et pour chaque parfum il est proposé d’écouter un morceau de musique  composé en s’inspirant de la fragrance

Pour en savoir plus, visionnez notre vidéo à ce sujet !

La construction d’un parfum repose sur une structure appelée la pyramide olfactive. Quelque soit la technique utilisée, la fabrication d’une fragrance est régie par cette pyramide. Le parfum évolue en  plusieurs temps selon sa composition. Comment est pensé un parfum ? Quels sont les outils dont dispose le parfumeur pour mener à bien la construction du parfum ?

Les matières premières d’un parfum

Le parfumeur-compositeur va dans un premier temps réfléchir à la structure olfactive de sa création. Ce temps de réflexion permet d’écrire une formule ordonnée et cohérente  avec des matières premières choisies en fonction de leur spécificité chimique, et qui devront s’accorder de façon harmonieuse pour arriver au résultat souhaité. 

La sélection des matières premières est une étape décisive. Les ingrédients sélectionnés proviennent généralement du monde entier. Les parfumeurs construisent leur collection en choisissant parmi un grand nombre de matières premières provenant du monde végétal, ainsi que des matières synthétiques.  

Pour les matières premières naturelles, ils font appel à des sourceurs, ces chercheurs d’odeurs  qui parcourent le monde pour trouver les meilleurs  producteurs et dénicher de nouvelles matières qui pourront enrichir la collection du parfumeur.  

Dans le cas des matières synthétiques, ce sont des parfumeurs-chimistes qui leur proposent des compositions de synthèse qui apporteront de nouvelles nuances à leur palette. Les connaissances et le savoir-faire de ses parfumeurs-chimistes permettent de créer des notes nouvelles, inédites et originales, recherchées par les parfumeurs.

En moyenne, le parfumeur compositeur a à sa disposition environ 500 matières naturelles  (fleurs, feuilles, écorces ou des résines, épices, zeste…) et 2500 matières de synthèse, certaines pouvant être très coûteuses.

On appelle l’ensemble de la collection de matières premières du parfumeur son orgue à parfums car  généralement, il/elle dispose ses fioles sur les étagères d’un meuble-bureau, en demi-cercle, rappelant cet instrument de musique.

La pyramide olfactive

La formulation d’un parfum s’organise en fonction de la volatilité de se ingrédients selon le schéma de pyramide. C’est Jean Carles, talentueux parfumeur et grand pédagogue  qui créa l’école de parfumeurs chez Roure dans les années 1940,  qui mis au point le concept de pyramide olfactive,  illustrant le développement du parfum en 3 temps : la tête, le coeur, et le fond.

Sa méthode empirique est depuis utilisée par les parfumeurs pour organiser la création du parfum. 

Les notes de tête, les notes de coeur et les notes de fond forment ensemble la pyramide olfactive.

Si les 3 notes sont présentes lorsque l’on vaporise un parfum, les notes de tête correspondent aux odeurs que nous sentons en premier. Elles sont plus légère et s’évaporent au bout de quelques minutes pour faire place aux notes de cœur qui donnent la texture au parfum.

Les notes de fond sont la base sur laquelle la fragrance va évoluer. 

Tout comme le peintre utilisera des couleurs plus claires pour donner de la lumière,d’autres plus sombres pour apporter de l’ombre et de la profondeur, le parfumeur usera des différentes intensités et de la persistance de ces matières pour donner du relief à ses parfums.

Notes de tête

C’est la tête qui donne la première impression du parfum.

Les notes de tête sont les plus volatiles et les plus légères , ce qui ne veut pas dire qu’elles ne peuvent pas être intenses! Elles se diffusent dès la vaporisation du parfum,  grâce à l’alcool qui permet la diffusion du parfum, et elles s’estompent au bout de cinq à quinze minutes.

La tête est souvent constituée de notes fraîches et toniques telles que des essences d’agrumes, de lavande et herbes aromatiques ou des notes plus modernes comme le thé, ou les notes aquatiques. 

Notes de cœur

On perçoit ces facettes dès les premiers instants et jusqu’à 3 à 5 heures ou plus en fonction des matières utilisées. Ce sont les notes qui constituent le corps du parfum, sa signature, et structurent le sillage du parfum. Elles déterminent également la famille olfactive des parfums : boisé, floral, ambré, etc.

La note de cœur donne le style du parfum et détermine son caractère. On y trouve les fleurs blanches, rosées, poudrées, des notes fruitées, épicées, et parfois certaines notes boisées.

Notes de fond

Ce sont les plus persistantes et les plus chaudes de la pyramide. Elles intensifient et fixent la note de cœur, permettant au parfum de durer dans le temps. Certaines notes de fond peuvent durer toute une journée sur la peau, et des jours voire des semaines sur les vêtements.

Profondes et intenses, elles représentent la base du parfum sur laquelle repose toute la structure. Avec les notes de cœur, elles forment l’essence même de la signature olfactive. On y retrouve des notes boisées, des notes gourmandes (comme la note moka), ambrées, balsamiques (résines), musquées poudrées et encore parfois des notes animales.

La construction du parfum

Finalement,  nous ne déterminons pas la position olfactive des matières premières dans la pyramide olfactive, ce sont les propriétés et le poids des molécules olfactives de ces matières qui déterminent la vitesse à laquelle elles s’évaporent.

Lorsque les notes de tête sont importantes, le parfum sera plus frais et éphémère ce qui est le cas des eaux de Cologne. A contrario, si le parfumeur décide de mettre en avant les notes de cœurs et de fond, le parfum sera plus profond, opulent et persistant.

La composition d’un parfum repose sur l’harmonie que le parfumeur parvient à créer, grâce à un savoir-faire méticuleux en trouvant l’équilibre entre toutes ces molécules. 

Devenir Parfumeur ne s’improvise pas, et les idées ne suffisent pas à créer un bon parfum. Il faut du génie et du talent pour créer un chef d’œuvre olfactif qui touchera le cœur de ceux qui le choisiront.

Pour en savoir plus, et surtout s’immerger dans le monde du parfum, le jeu Master Parfums combine apprentissage ludique et découvertes olfactives pour notamment mieux comprendre comment se construit et se crée un parfum. 

Article collégial rédigé par Elfa Jouini & Anne-Laure Hennequin